De nos actions à Camarthen [Terminé]

Le Roi d'Irlande avait finalement décidé de laisser les "traîtres" participer au tournoi de Camarthen... l'heure approchait, et Accolon se demandait qu'est-ce qui pourrait bien sortir de bon de cet évènement.

Le Chevalier de la Fée avait fait appelé par Alice les autres chevaliers à le rejoindre, dans une salle reculée du château spectral. Il n'avait même pas attendu Morgane cette fois-ci, pour rassembler les Chevaliers : qu'est-ce que connaissait la Fée à un tournoi entre chevaliers ? Et puis, bon sang, c'était dans si peu de temps ! Accolon était assez sur le qui-vive pour ne pas s'embêter avec des protocoles, tant pis si les autres traîtres penseraient qu'il abuse de son autorité.

Le vestibule des traîtres était tout de même une pièce étrange. L'étrange magie de Morgane ne pouvait quittait le château, et comme partout ailleurs, on baignait dans une atmosphère pesante et surréaliste même si le feu le plus naturel pouvait illuminer la salle. Au centre, une table ronde. Là où les chevaliers d'Arthur pouvaient se vanter d'être tous égaux, ici un trône à haut dossier s'imposait parmi le reste des chaises symbole parfait de la supériorité de Morgane.

Accolon était assis à sa gauche, perdu dans ses pensées. Une bouteille d'eau de vie à la cerise était débouchée, et le Chevalier faisait tourner un verre à moitié rempli dans sa main. Mordred, Méléagant, Lionel, Caï... Accolon s'imaginait quoi dire et à qui, en attendant que les traîtres arrivent.
Une telle réunion n'avait pas pris place depuis longtemps, et en fait Accolon se demandait si cela en valait véritablement la peine et si quelque chose pourrait sortir de ses discussions. Mais pour un stratège, il était tout simplement impensable d'aller recontrer l'ennemi sans parler à ses troupes d'abord. Et Accolon prenait son rôle de stratège très au sérieux, qu'il en déplaise à ceux qu'il désirait diriger.

Mordred arriva le premier dans la salle, ne préféra questionner Accolon directement sur les raisons de sa présence avant même de s'asseoir.
L'amant de la fée posa son verre, et répondit calmement à son Prince.

- Mon Prince, Accolon inclina légèrement la tête en saluant Mordred. Mmm, j'organise cette petite réunion pour tenter de plannifier quelque peu notre future participation au tournoi de Camarthen... nous serons présents en même temps que le camp d'Arthur, mais j'aimerai éviter un bain de sang... et vous savez que nos rangs sont composés de guerriers plutôt... sanguins. Accolon trouvait l'adjectif adéquat.

Il invita Mordred à prendre place à la table, et lui désigna aussi la bouteille d'eau de vie s'il en voulait. Nul doute que le fils de Morgane saurait se chercher un verre lui-même dans un des meubles à côté s'il désirait boire.

Méléagant entra juste ensuite, d'une humeur apparament massacrante mais Accolon trouvait que cela était assez naturel chez lui. La voix agacée ne faisait que confirmer ses pensées.

- Mmm, bonjour Méléagant. Le Chevalier prit place directement dans son siège, et Accolon se décida donc à commencer. Bien, je pense que je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Lionel et Caï pourront toujour rattraper par la suite, et de toute façon, je souhaite surtout m'adresser à vous deux. Cela concerne le tournoi de Camarthen...

Le Chevalier de la Fée marqua une légère pause, passant une main dans ses cheveux.

- Le Roi d'Irlande nous a finalement convié à son tournoi. Je ne pense pas que le Roi souhaite des duels à mort, et comme l'endroit sera assez bien gardé, ce n'est pas en terme de têtes ennemies récupérées que nous profiterons de cette opportunité. Il vaudrait même mieux éviter un conflit... pour le bien de nos futures relations avec l'Irlande, lorsque Mordred sera roi de Bretagne. Au ton et regard que prenait Accolon, il était assez évident qu'il voyait cette réunion comme un énième apprentissage du Prince, tant sur le fait de diriger des Chevaliers que sur celui de la diplomatie.
Le plus grand avantage que nous pouvons retirer de ce tournoi, et aussi celui le plus incertain à obtenir, est la main d'Iseult, la princesse irlandaise. Son mariage avec l'un de nous, si les devoirs mutuels des époux sont respectés, pourrait nous apporter le soutien de l'Irlande dans notre lutte contre Arthur... Cette fois, Accolon regardait plutôt Méléagant...

Mais le tournoi est aussi une grande chance de connaître les capacités martiales de nos ennemis. Méléagant, tout comme moi, tu as servi à la Table Ronde, donc tu connais déjà nombre de tes adversaires... seul peut-être un certain Tristan est nouveau... heureusement pour nous, il est jeune et ses talents vont à l'arc et non aux duels. Dans tous les cas, nous sommes là pour combattre, mais aussi pour observer.

Au niveau de la massue de Dadga... les tournois sont toujours un grand évènement, surtout ceux de cette ampleur. Il se peut que nous découvrions de nouvelles pistes pour retrouver l'artefact. Si le temps nous le permet, il serait utile de se promener parmi les participants et invités en quête de renseignements. L'Irlande n'est pas la Bretagne, leurs gens ne sont pas nos ennemis et il se peut qu'ils répondent favorablement à nos demandes, contre la simple promesse d'or ou d'aventures. Et c'est un objectif à long terme bien plus important que le tournoi en lui-même.

Accolon prit une courte gorgée de liqueur. Il venait de finir une sorte de présentation globale et n'espérait ne pas avoir rabaché trop de généralités - même s'il se disait devoir le faire tout de même. Il se tourna ensuite vers Méléagant.

- Méléagant, je ne vais y aller par quatre chemins. Tu es notre meilleur combattant, et si l'un d'entre nous a une chance de remporter ce tournoi, c'est toi. Comment le sens-tu ? Que penses-tu de tes différents adversaires ?

Le Chevalier lançait Méléagant sur le terrain des duels, espérant améliorer son humeur. Mais la retenue dont l'amant de la Fée faisait preuve montrait qu'il y avait un autre sujet dont il voulait discuter ensuite.
Il prit néanmoins la parole à l'attention de Mordred.

- Mon Prince... je ne sais pas si le Roi d'Irlande compte vous faire participer au tournoi... vous n'avez pas été un chevalier d'Arthur contrairement au reste d'entre nous... Mmm, quoiqu'il en soit, je ne pense pas que vous faire participer aux duels soient une bonne idée. Un Prince n'a pas à prouver sa valeur en duel, tel le commun des Chevaliers. Arthur ne participera pas non plus au tournoi, se contentant de le regarder, et vous y faire participer sous son regard vous y ferez passer pour inférieur à lui aux yeux du peuple.
Néanmoins, je pense qu'il serait intéressant pour vous de vous faire connaître à cette occasion aux grands du royaume, en tant que spectateur du tournoi. Vous pourrez en apprendre beaucoup sur les jeux politiques des royaumes, et cela vous servira grandement à l'avenir.
De plus, vous n'avez jamais vu votre... Accolon hésita... géniteur, et votre haine à son égard est grande. Je préfère que votre première rencontre se fasse ainsi hors combat, pour qu'une fois le moment venu de le combattre, votre... Le Chevalier hésita de nouveau, puis se résolu à parler franchement... vous ne vous laissiez pas dominer par votre furie, dans des actes inconsidérés.

Accolon ne cacha aucunement son sourire devant les reflexions pertinentes de Mordred. Le Chevalier hocha la tête, acquiessant aux remarques du Prince. Son ancien élève analysait parfaitement la situation, et le traître se mit à penser que bientôt, ce serait Mordred qui ouvrirait ces réunions, et avec brio.

L'amant de la Fée prit une nouvelle gorgée d'eau de vie, le regard pensif.

- L'idée d'emmener quelques uns de nos agents, en supposant déjà que nous avons les ressources nécessaire, est plutôt bonne vu que nous attirerons les regards sur nos personnes au tournoi. Mais étant Bretons, ils passeront difficilement inaperçus rien qu'à cause de leur accent et cela pourrait aussi être très fâcheux pour notre diplomatie s'ils sont découverts et sans réel alibi. Morgane pourrait peut-être user de la magie, mais ce serait pire si jamais Merlin s'en mêle par la suite. Et je ne sais pas si j'ai assez confiance en nos hommes pour...

Accolon se frotta légèrement les yeux, ce n'était pas si important d'y réfléchir maintenant. Il pouvait le faire seul, sans prendre du temps à Méléagant... L'idée était toutefois bonne, et le Chevalier était déjà convaincu que le risque en valait sûrement la chandelle... Laisser Mordred organiser cette partie ? Pourquoi pas. Bref, temps de parler du tournoi.

Méléagant se montra très confiant, et Accolon préféra rester impassible face aux commentaires. Il finit néanmoins par froncer légèrement les sourcils.

- Les artifices... mmm, ils sont aussi leur plus grande force. Accolon était plein de paradoxes, un traître respectant les valeurs qu'il avait renié... mais après tout, n'était-il pas loyal envers la Fée et solidaire, à sa façon, envers ses compagnons d'arme ? En tout cas, pour le tournoi... si tu peux, essaye de retarder le duel jusqu'en soirée si tu tombes contre Gauvain. Accolon était cette fois très sérieux : personne n'avait jamais battu Gauvain au midi. Le reste devrait être une partie de plaisir pour toi.

Accolon évita de faire des commentaires quant à sa propre participation au tournoi, et à ses adversaires. Le traître semblait quelque peu soucieux à cette perspective.
Il se passa une main dans les cheveux, et s'adossa sur le montant de son siège.

- Mon Prince, je suppose que vous serez dans la loge royale, aux côtés du Roi d'Irlande et de sa fille, ainsi que d'Arthur bien évidemment. Je vous fais pleinement confiance pour voler avec habilité la vedette à Arthur s'il avance trop ses opinions... il y a des chances pour que votre présence le perturbe assez pour qu'il perde de son charisme.
Reste le "problème" de votre invitation au tournoi... Je ne sais même pas si l'Irlande est au courant de votre existence, pourquoi ne pas leur faire parvenir une missive les assurant de votre statut et de votre droit légitime à assister au combat de vos Chevaliers au même titre qu'Arthur le fait pour les siens ?

Accolon se pencha de nouveau sur la table, et plongea son regard dans celui de Méléagant. Il ne dit rien pendant quelques secondes, sûr de vouloir capter toute l'attention du Chevalier.

- Est-ce que tu es prêt à épouser la fille d'Irlande ? La question était brutale, mais Accolon voulait véritablement savoir l'opinion de Méléagant, avant d'avancer un quelconque discours.

L'amant de la Fée se réjouissait de la tournure des débats, Mordred n'hésitait pas à afficher sa curiosité sur certains points et Méléagant lui répondait directement. Le camp des traîtres savait être civilisé lorsqu'il s'asseyait autour d'une table.
Le fait que Méléagant demande directement son avis surpris Accolon, surtout un avis sur ses capacités martiales. Le stratège des traîtres se frotta la barbe un moment, tâchant de trouver les mots justes.

- Gauvain est... en quelque sorte, béni des dieux... Comme le voeu que prononce une fée sur le berceau d'un nouveau né, ce sont de vieilles règles d'une ancienne magie qu'il est dur de briser. Tu es sans aucun doute le meilleur combattant qu'il m'ait été donné de voir Méléagant, mais c'est une bénédiction vivante que tu affrontes avec Gauvain, et non un homme.
Je ne suis pas du genre à croire aux certitudes, donc oui, je veux bien admettre qu'il existe "une" chance que tu battes Gauvain à midi...surtout que toi aussi, tu as reçu les faveur d'une Fée en quelque sorte... mais je ne souhaite pas miser sur cette chance pour le tournoi, alors qu'il y a de tels enjeux derrière.
Je suis sûr que tu auras d'autres occasions d'affirmer ta supériorité sur Gauvain, notre objectif de gagner ce tournoi doit passer avant ta fierté de combattant.

Le fil du débat continua. Mordred comprenait parfaitement l'importance de sa première apparition publique. Accolon se contenta de nouveau d'hocher la tête, le Prince était tout simplement intriguant. Produit de la haine de Morgane, Accolon lui avait enseigné ce qu'il savait - tâchant surtout d'inclure le plus de raison possible dans cet être de 7 ans - et cela avait visiblement porté ses fruits. Mordred en était arrivé au point où il lui fallait faire ses propres expériences, sans main pour le guider.
Accolon ne rajouta pas d'autres conseils inutiles à son attention.

Voilà. Toute l'importance de cette réunion, dans l'esprit d'Accolon, était en train de se jouer maintenant. Le mariage. Si l'amant de la Fée ne se doutait pas vraiment des sentiments de Méléagant, il ne fut néanmoins pas surpris de sa réaction : mariage et Méléagant n'étaient tout simplement pas deux mots qui allaient très bien ensemble !

- Cela dépend la définition que tu donnes au mensonge... Mais oui, ce sera un mariage d'intérêt avec une fille que tu ne connais pas et que tu n'as jamais vue. Il n'en sera pourtant pas moins valide légalement et officiellement, et comportera donc son lot de devoirs. Protection et assistance envers ton épouse. Partager sa couche et lui donner un fils.
Pour le reste, tu pourras garder tes sentiments et même avoir toutes les amantes que tu veux. Mais je préfère t'expliquer clairement ce qu'il t'attend, car il serait presque plus désastreux pour nous de gagner la princesse d'Irlande et de ruiner le mariage ! Non content de nous priver du soutien de l'Irlande, le Roi pourrait même devenir notre ennemi pour récupérer sa fille !

Ce n'était décidément pas un bon jour pour Méléagant, Accolon n'y allait pas de main morte et ne faisait aucun détour. Si cela prouvait le respect qu'il avait pour son compagnon d'arme - préférant lui parler franchement plutôt que de le persuader - cela n'en restait pas moins des paroles qui risquaient d'heurter la fierté de Méléagant de plein fouet. Mmm...

"Si Morgane me l'ordonne alors je me plierai à sa volonté." Les mains nouées devant sa bouche, le sérieux Accolon laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres. Il choisit de ne pas répondre, laissant de nouveau la parole. Et si...

Si l'impression qu'avait précédemment voulu donner Méléagant quant à son attitude joueuse face au tournoi avait totalement fait effet sur Accolon, l'amant de la Fée répondit ensuite d'un franc hochement de tête : oui, il ferait confiance au Chevalier pour les duels. Méléagant l'avait convaincu une nouvelle fois du sérieux dont il savait faire preuve quand il le voulait.
Accolon eut un petit sourire à la pique de son camarade, acceptant la remarque mais sans prendre la peine d'y répondre. En son fort intérieur, le Chevalier ne savait pas vraiment comment envisager ses chances au tournoi. S'il était sûr de pouvoir battre des gamins tel Dragonet, des combats contre Lancelot ou Lamorak seraient beaucoup plus incertains.

Le sujet du mariage rendit la conversation un peu plus bouillante. Mordred avait choisi de rester silencieux. Mais finalement, Accolon se dit que ce n'était peut-être pas plus mal devant la réaction de Méléagant.
L'amant de la Fée eut un aimable sourire.

- J'ai bien fait de pousser cette discussion... je peux voir maintenant combien l'idée d'épouser cette princesse te déplait. Accolon se passa une main dans les cheveux, il tentait visiblement de changer le ton de la conversation. Morgane sera ravie d'apprendre que ta loyauté pour elle est si forte, mais entre nous... il n'est jamais bon d'être forcé d'agir à l'inverse de nos opinions... la corde du devoir est quelque chose de solide, mais il n'est pas nécessaire de forcer dessus outre mesure.

Le Chevalier se rendit compte qu'il n'était sûrement pas très clair...

- Ce que je veux dire Méléagant, c'est qu'entre ton soutien et celui, hypothétique, d'une princesse irlandaise, je préfère de loin avoir le tien. Ce mariage ne te plait visiblement pas, et s'il peut en effet servir nos objectifs, il n'est pas important au point que tu entres en conflit avec toi-même. La loyauté n'a rien avoir là-dedans, je te parle simplement toi et de ce que tu veux être.
Oui, je sais me montrer ferme sur certains points stratégiques, mais je ne suis pas insensibles aux revendications que tu peux avoir. Un stratège ne sachant pas écouter ses troupes ne fait jamais un grand meneur d'hommes.

Comparer Méléagant à une "troupe" n'était peut-être pas une bonne idée, mais Accolon avait gardé son ton amical et s'il y avait une leçon à retenir dans cette dernière phrase, elle était sûrement plus adressée à Mordred.

- Souhaites-tu que j'intervienne auprès de Morgane pour m'opposer à ce mariage ? Je suis sûr que la perspective de remporter le tournoi peut tout de même nous être profitable, même sans la main d'Iseult... j'ai besoin d'y réfléchir quelque temps, mais j'aimerais ton opinion pour savoir sur quel schéma me baser.

Accolon offrait véritablement son soutien à Méléagant. S'il y avait quelqu'un qui avait une chance d'influencer Morgane, c'était Accolon - et Mordred également, bien sûr. Le Chevalier prenait ouvertement le parti de satisfaire ses copagnons tout autant que ses plans.

La soudaine intervention de Mordred surprit Accolon, qui lui regarda en haussant les sourcils. Avant de se rattraper avec un sourire satisfait en écoutant la teneur des paroles du fils de Morgane. Un peu brutal mais efficace, un peu théâtral mais plein de sens : si les paroles d'Accolon en temps que stratège se devaient d'être raisonnées, Mordred avait parfaitement compris son rôle de rassemblement et d'encouragement. Cela irritait quelque peu Accolon, mais il ne put s'empêcher de penser que Mordred s'était exprimé comme un futur roi durant cette réunion.

Méléagant sembla lui aussi satisfait, et Accolon se réjouit de nouveau que la discussion ait aboutit à un accord.

- Ta fidélité envers Morgane te fait honneur, Méléagant. Sois rassuré d'avoir la parole de ton Prince et la mienne pour éviter ce mariage.

La discussion arrivait à son terme. Mordred fit une nouvelle intervention, sur un ton qui forçait le respect. L'amant de la Fée y répondit avec respect.

- Il sera fait selon vos ordres, mon Prince.

Faire inviter Mordred au tournoi ? Aucun problème. Accolon était confiant dans ses capacités à mener cette tâche à bien, il était aussi rassuré que Mordred semblait s'octroyer le rôle de convaincre Morgane que le mariage avec la fille d'Irlande n'était pas une bonne idée. Tant mieux pour Accolon s'il pouvait éviter une dispute avec sa Fée.
Le Chevalier se servit un autre verre de liqueur à la cerise.
Il prit son temps pour en siroter une gorgée. Avant de se rendre compte qu'il avait oublier quelque chose.

- Oh... à moins que vous n'ayez d'autres choses à ajouter, le sujet est clos pour ma part.

Accolon ne savait pas s'il devait s'attendre ou non à des réponses, mais ce qu'il était certain c'est qu'il était de nouveau perdu dans ses pensées. Cette réunion avait été très instructive, tant sur les futurs plans en Irlande que sur les comportements de Mordred et de Méléagant.

Accolon allait porter une nouvelle fois son verre à ses lèvres quand la question de Mordred l'arrêta. Reposant la liqueur sur la table, le Chevalier lissa sa barbe tout en se demandant comment répondre le plus efficacement possible.
Méléagant sembla s'intéresser à ce nouveau sujet, ce qui n'était pas s'en réjouir l'amant de la Fée.

- Si vous voulez bien m'accorder deux secondes... Accolon se leva de son siège pour se diriger vers l'un des meubles de la pièce. Il tira un tirroir, fronça les sourcils et le ferma, en tira un autre avec un air sceptique. Il souleva quelques papiers ressemblant à des ébauches de plan de du château de Caamelot, avant d'avoir une exclamation satisfaite en sortant finalement deux lettres.

Accolon les parcouru brièvement du regard, avant de [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien] sur la table à l'attention de Mordred. Au dos de la réponse des elfes, Accolon avait gribouillé quelques observations sommaires, à l'évidence pour Morgane. Notamment le fait de rester neutre.

- J'ai personnellement entrepris ces démarches, après avoir appris qu'une délégation elfique allait être dépéchée à Caamelot pour discuter du Graal. Seul cet échange de missives a eu lieu, et globalement rien de nouveau au niveau de la diplomatie.
Les elfes souhaitent rester neutres et pensent que le Graal doit rester caché, même s'ils ont une opinion assez négative de notre camp - on dirait qu'ils sont beaucoup plus au courant des affaires des hommes que nous le sommes des leurs. Diable, les elfes pourraient bien passer pour un mythe tellement nous ne savons rien d'eux !

Comme je m'y attendais, le contenu des missives n'a pas servi à grand chose. Mais, sans vouloir douter des capacités de notre souveraine, la réponse des elfes m'a confirmé que Morgane pouvait localiser la cité. C'est une information importante et une arme très dangereuse que nous avons gagné.
Les légendes sur les trésors elfiques sont grandes, et nombre de peuples seraient prêt à partir en conquête pour de telles richesses. Lâcher l'information aux picts ou aux scots, et il est presque sûr des invasions commencent en Bretagne. Même parmi les gens d'Arthur, il y aura aussi des audacieux capables de déclencher une guerre avec les elfes.
Logiquement, de tels conflits affaibliraient plus Arthur que nous... seul Arthur possède un territoire et des gens à défendre. Mais cela est à double-tranchant si l'on prend en compte votre ascension au trône, mon Prince. Je conseille donc de garder cela en réserve pour le moment.

Accolon but enfin une nouvelle gorgée d'alcool.

- Pour l'instant, les elfes sont neutres et nos plans n'interfèrent pas avec eux. Je ne pense pas qu'il soit avisé de tenter de prendre avantage d'une telle race, donc laissons-les mener leur vie exilée dans la forêt.

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