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 A double vue, double visage [Terminé]

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Accolon

Accolon



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MessageSujet: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyJeu 16 Avr - 17:41

Sur la route menant à Camelot, les plaines formaient une étendue idéale pour les rassemblements des villages excentrés. Accolon n'aurait su dire s'il y avait une fête particulière à célébrer ou si c'était plus l'annonce du prochain tournoi à Carmarthen qui poussait les marchands à faire un commerce efficace avant le départ des chevaliers.
A environ 1 jour et demi du château d'Arthur, la foire battait son plein. Des roulottes avaient été alignées dans un alignement qui ne ressemblait en rien à des lignes droites, l'herbe de la plaine était parcouru de plusieurs dizaines de profonds sillons alors que les marchands avaient entassés des biens jusqu'à peiner leurs bêtes de somme. Des poulets un peu plus chanceux que les autres couraient au hasard, échappant dans le brouhaha total à la poursuite de leur cuisinier. Les cordonniers hurlaient pour se faire entendre par dessus les paysans, et les pêcheurs beuglait par dessus la voix des menuisiers. Même les marchandes de bougies semblaient agitées pour l'effervescence de l'endroit.

Le Chevalier de le Fée évita un gamin qui courait pour rattraper un fillette avec une pâquerette dans les cheveux. Avec un sourire, il lui dit de faire un peu plus attention, alors que l'enfant partait déjà, l'air insouciant. Sans son grand destrier noir, qu'il avait laissé à un palefrenier de la foire, Accolon n'avait pas vraiment l'allure d'un chevalier au premier abord. On penserait plus à un chasseur ou un bûcheron, dans le genre ours taciturne qui a pris forme humaine.
Le traître revenait d'une chevauchée l'ayant conduit sur les côtes, pour une affaire que les gens du peuple feraient mieux d'ignorer (comme beaucoup d'autres affaires concernant Accolon, ajouteraient certains). Son destrier aurait de toute façon eu besoin de repos avant d'être de retour au Château de Morgane, ainsi le Chevalier de Boron s'était-il accordé une halte à la foire. La clique de Camelot ne participait pas souvent à ce genre de rassemblement, et il pourrait aisément passer pour un inconnu sans risque d'être arrêté malgré le fait que sa tête soit mise à prix dans tous le royaume. Et qui sait, peut-être trouverait-il ici quelque chose d'intéressant, à défaut d'au moins se relaxer ?

On vendait de tout sur les foires. On vendait des numéros d'acrobate, des coquillages d'Irlande, des tapis rouge et vert, des chevaux et des mules. Accolon n'avait pas d'idée précise en tête, et il laissa les étals décider pour lui.
Premièrement, ce fut un boîtier d'écriture, d'une facture moyenne mais cela se voyait qu'il avait été réalisé avec patience et attention. Trois plumes, un encrier avec encore un fond d'encre et plusieurs parchemins. Cela pourrait être utile à la paysanne devenue servante au château.
Vint le tour des effigies de la dame du Lac, qu'il regarda avec une attention particulière mais sans pour autant en acheter aucune. Il complimenta néanmoins l'artisan pour son travail.
Et enfin, il tomba sur la roulette d'une diseuse de bonne aventure.

Etait-ce la vision des figurines de la Dame qui lui avaient rappelé de vieilles superstitions ? Ou était-ce le simple fait de se rassurer sur son avenir? Lorsque l'on a trahit son roi, renié ses mots, fait de toute une nation son ennemie en échange d'un amour étrange pour une femme presque irréelle... ne s'intérogeait-on pas plus que les autres ?

Le Chevalier s'approcha de la voyante, assise sur le marche-pied de la grande roulotte. Il s'inclina légèrement devant elle, en respect pour une magie qu'il ne comprenait pas. Nul besoin de mots. Il était évident que la diseuse de bonne aventure avait senti sa présence.
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Ysatis la Myodarine

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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyJeu 16 Avr - 18:11

[Le coup des figurines souvenirs de Viviane c'est trop fort... ]

La petite troupe avait sciemment retardé sont arrivée à Camelot. Edwin, leur conteur, devait guérir de blessures graves et ils n’étaient pressés que par leurs ressources s’amenuisant de jour en jour. Finalement, il avait été convenu que certains membres de Carpates participeraient à l’une des nombreuses « foires » des environs, afin de ramener des victuailles troquées contre quelques pièces. Mazareth et Livia avaient opéré un virevoltant numéro pendant trois heures avant de s’en aller, prévoyant de revenir dans la soirée. Pendant ce temps, installée un peu à l’écart, Ysatis, diseuse de bonne aventure de son état, attendait patiemment les quelques visiteurs qui s’aventuraient dans sa direction. Assise sur le marchepied de sa roulotte, elle écoutait la rumeur du monde, un fin sourire étirant ses lèvres pâles. L’effervescence environnante ne semblait pas l’inquiéter, malgré son état. Du monde, elle ne voyait alors qu’un écran noir et oppressant. Subsistaient pourtant les sons et les odeurs… qui l’enchantaient, d’une certaine manière.

Quelqu’un se planta devant elle. Une petite main s’agita devant son visage. Elle pouvait le sentir, aux faibles fluctuations de l’air sur sa peau. Une voix fluette lui demande si elle était vraiment aveugle, et ajouta que son papa avait dit que les diseuses de bonne aventure étaient toutes des menteuses. Ysatis, attendrie par la voix de la petite fille, tendit simplement la main, qui caressa alors une seconde la tête de l’enfant. Son sourire s’élargit. Son autre main chercha quelque chose par terre un moment, avant de trouver enfin une petite fleur qu’elle arracha. Elle passa ensuite sa trouvaille dans les cheveux de la petite, qui se laissa faire, trouvant sans doute la pâquerette à son goût.


_ La menteuse te prédit que… bientôt, tu te mettras à courir.

Aussitôt, un petit garçon sautilla jusqu’à leurs côtés. Il vit la fleur dans les cheveux de la fillette et tenta de la lui prendre. Elle le repoussa en hurlant, puis se mit à courir, le garçon à ses trousses. Le rire clair d’Ysatis les poursuivit quelques secondes avant de disparaître. Elle les voyait, sans avoir besoin de ses yeux. Elle les sentait. Les vibrations de leurs pas précipités sur le sol, leurs rires conjugués, leurs odeurs… ils passèrent près d’un cheval, imposant, marchant au pas. Elle perdit son sourire. Son front se crispa, son visage s’abaissant légèrement, comme si toute son attention était concentrée sur un point précis.

Elle entendit le cuir qui grinçait, se tordait, comme s’il se trouvait tout contre son oreille. Elle sentit le souffle chaud du cheval, libéré du poids de son cavalier. Elle pressentit son arrivée, bien avant qu’il n’ait lui-même conscience de sa direction (ça fait très médium de Matrix de dire ça). Enfin, il s’arrêta, non loin. Elle perçut distinctement le son métallique d’une lame, quelque part. Son visage restait impénétrable, mais il avait perdu un peu de sa douceur.

_ 5 pièces de bronze pour votre avenir.

Elle se leva, resserra les pans de son châle sombre comme à son habitude, puis rentra dans la roulotte. Habituellement, pour cette modique somme, elle partageait ses visions à l’extérieur de la roulotte, à la vue de tous. Mais, pour ce client en particulier, elle savait, elle sentait, qu’un environnement clos serait plus prudent. Elle s’installa derrière une petite table, déposa son châle à côté.

_ Que voulez-vous savoir ?
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Accolon

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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyVen 17 Avr - 11:00

Le visage de la voyante restait neutre et calme, tranchant avec l'agitation et la bonne humeur exagérée de la foire. Le Chevalier eut une légère inspiration de surprise lorsqu'il remarqua que les yeux de la femme ne se posèrent pas sur lui lorsqu'elle l'invita. Aveugle. Accolon ne saurait dire pourquoi, mais il trouva que la cécité rajoutait quelque crédibilité au personnage, et il se laissa convaincre par l'offre.

Il répondit machinalement d'un hochement de tête, avant de se reprendre et d'ajouter un simple "Parfait." pour signifier que le prix lui convenait. Ils entrèrent tous les deux dans la roulotte, la medium prit place à une petite table, et Accolon s'assit en face découvrant une femme ayant vécu de longues années d'épreuves une fois son châle enlevé. Le traître compta 5 pièces de cuivre de sa bourse, et les posa une par une sur le table avant de les pousser vers la diseuse de bonne aventure.
A la question "Que voulez-vous savoir ?", le Chevalier serra légèrement ses mains sur ses genoux puis s'admit un léger sourire.

- Peut-être aurais-je dû y réfléchir avant, concéda le sir de Boron. Mmm... je ne suis pas du genre à véritablement croire aux prédictions, j'aime trop l'idée d'être moi-même maître de ma propre destinée. Accolon parlait pour se donner le temps de la réflexion. Dois-je demander quelque chose de précis ? Ou autre contraire formuler une vague demande ? Accolon passa une main dans ses cheveux, et ferma les yeux un instant et eut finalement une idée. Je voudrais savoir... le sort de ma famille.

Finalement, comme refusant le choix de piocher parmi tous ses propres dilemes, le Chevalier avait choisi une question qui était très loin de le concerner directement. Et dont la réponse lui importait peu, même si à vrai dire, maintenant qu'il était peut-être en mesure de savoir, une légère curiosité se faisait sentir. Peut-être plus pour voir le genre de réponse de la voyante.
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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyVen 17 Avr - 12:45

Tandis qu’il répondait à sa question avec assurance (et une certaine méfiance), elle toucha du bout des doigts chacune des pièces qu’il posait sur la table, sans les prendre, vérifiant simplement qu’il ne tentait pas de l’escroquer. Au moment où il prononçait le dernier mot, elle s’emparait de sa main, si vivement qu’on eut pu croire qu’elle pouvait voir. Elle attira plus doucement cette main au dessus de la table, silencieuse. Il avait de profonds sillons creusés vers l’extérieur de la paume, signe d’un maniement ancien d’une épée, ou peut-être de quelque chose de plus lourd. Les cales étaient plus importantes sur ses doigts extérieurs que sur son majeur, elle pu donc rapidement exclure l’épée. Hallebarde ? Marteau ? Hache ? Quelque soit l’arme qu’utilisait habituellement l’homme, ce n’était pas celle d’un chevalier noble comme on les décrivait dans les contes populaires. Inutile de préciser quelles fugaces impressions de mort et de tourmente s’imposaient à son esprit en tenant cette main entre les siennes. Il lui fallait à présent se concentrer sur ce qu’il lui avait demandé, précisément, laisser les impressions affluer sans chercher à les contrôler.

_ Certaines choses doivent arriver, leurs conséquences sont trop étendues. Mais cela ne veut pas dire qu’il n'y a qu'une seule manière de les réaliser.

Son sourire discret, un peu agaçant, laissait présager qu’elle ne dirait rien de plus. Et, en effet, ces quelques mots avaient laissé suffisamment de temps pour que les dieux, la nature, les énergies cosmiques ou quelque soit ce qui lui donnait ses pouvoirs, lui transmette une réponse.

_ Il y a un frère de sang… haït, abandonné. Et un frère d’armes… trahit. Une femme… morte. Les herbes recouvrent déjà sa tombe. Un homme vient la voir, le frère de sang se tient en retrait. Ils ne reviendront pas. Ses yeux, qu’elle avait fermés pour se concentrer (de toute façon, quelle différence), se rouvrirent lentement. Opaques, pâles, ils passaient à travers Accolon, la roulotte et le reste. Vous ne les reverrez jamais… si tel est votre choix.
Elle attira un peu plus la main vers elle, son sourire s’agrandit. C’était un de ces moments où la gentille, douce et maternelle Ysatis devenait la pure incarnation d’une malédiction vengeresse. L’un de ces moments où vous ne voudriez pas que son regard de mort vous transperce.
_ L’amour vous abattra vite… mais la rancœur rendra pénibles vos derniers instants. La trahison a un prix que l’on paie tôt ou tard.Sa main droite tapota trois fois le bois de la table, avant de continuer. 5 pièces de plus pour une autre question.
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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyVen 17 Avr - 16:42

Sa main se crispa légèrement lorsque la voyante la lui attrapa dans un geste vif. Peu de gens touchaient les mains d'Accolon. A vrai dire, à part Morgane, qui d'autre pouvait se vanter d'être proche du Chevalier ? La trahison comportait l'exil, et ce n'était pas les rares traitres composant son camp (5 pauvres chevaliers, ils étaient 5 ! Pas plus que les doigts d'une main) qui pourraient fournir une saine camaraderie. Les uns étaient fous, les autres inconscients et d'autres étaient même surnaturels !
La diseuse de bonne aventure parcourait ses doigts, sa paume, ses lignes. Des doigts à la fois doux et fermes. Et avec une grande force intérieure, celle qui disait: malgré toutes les épreuves que mon corps vous avoue avoir traversé, je suis toujours là acceptant le poids et vivant avec. Le femme semblait voir des choses dérangeantes, horribles mais se concentra rapidement sur sa tâche. Accolon apprécia la voyante immédiatement, et se détendit.

Alors qu'elle parlait de sa famille, les images de son lointain passé refirent surface. Cela faisait quoi, 25 ans, qu'il avait coupé les ponts. Ses parents étaient encore jeunes dans son esprit. Vieux souvenir, vieille histoire. Lorsque la voyante ajouta que revoir sa famille dépendait de lui, Accolon ferma les yeux avec un sourire de recueillement: rien n'avait changé, il était et resterait Accolon de Boron.

La voyante attira la main du Chevalier à elle avec un sourire faisant froid dans le dos, et un regard à faire fuir les morts.
La vérité blesse. Et Accolon ne s'était pas attendu à ce coup là, ou à vrai dire il s'y attendait (c'était lui qui était entré chez la voyante ) mais sans vraiment vouloir le voir arriver. Le traitre serra violemment la main de la diseuse de bonne aventure, alors qu'elle demandait de nouveau paiement. Sans vraiment les briser, mais tout en forçant assez pour faire mal, Accolon tira la main vers lui, forçant la voyante à se rapprocher en se penchant sur la table.

- De quel droit oses-tu, pauvre femme ?! Je pourrais te... Le visage du Chevalier était tendu par une rage soudaine et sa voix grondait. L'air était lourd et le silence figé. On pouvait entendre le souffle rauque d'Accolon, contenant sa colère. Le Chevalier déglutit et finit par relâcher doucement son étreinte. Je vous prie de pardonner ma...ahem, ce débordement. Vous ne faîtes que ce pourquoi vous êtes ici. Vos mots... m'ont pris par surprise... Je souhaiterai vous poser une autre question.

Accolon fouilla de nouveau dans sa bourse pour en sortir 5 pièces de cuivre. Le bruit anodin et naturel des pièces sur la table détendit quelque peu l'atmosphère. Après avoir pesé le pour et le contre, le Chevalier choisit de nouveau une question personnelle. La tactique des traitres ne serait pas basée sur de simple prédiction.

- Tout chevalier, qu'il le veuille ou non, a un rêve qu'il possède dans un coin de son âme. Celui de la reconnaissance, celle de ses actes, de l'accomplissement de son devoir et du respect de sa vertu. Par la mère et la protectrice de la chevalerie... Est-ce qu'une âme telle que la mienne a une chance de rencontrer la Dame du Lac ?

Accolon ne saurait dire lui-même si la question lui tenait vraiment à coeur ou n'était qu'une lubbie. Mais il était un Chevalier jusqu'au plus profond de son être, ou du moins se considérait comme tel. Simplement, un Chevalier avec des méthodes différentes des autres. Des méthodes qu'il allait de nouveau mettre en pratique sous peu... Merlin jouait avec les villageois, et il était temps que les traîtres se mettent à faire de même.
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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyVen 17 Avr - 19:15

Aussitôt le sombre présage annoncé, elle sentit ses doigts se tordre sous une vive pression. La poigne du chevalier lui broyait littéralement la main, il contrôlait tout juste sa force pour ne pas lui briser les doigts. Malgré cela, une décharge se répandit dans son poignet, puis son bras, avant de s’éteindre au niveau de l’épaule. Elle n’avait pu retenir un hoquet de surprise et une éloquente grimace. Il l’attira vers la table, usant toujours de sa force, dont elle n’essaya même pas de se dégager. C’était peine perdue. Il parlait avec une fureur contenue. Au son de sa voix, ses derniers doutes sur le genre d’homme qu’il pouvait être s’envolèrent. Sa haine, sa colère, la frappèrent de plein fouet, l’assaillant de visions plus douloureuses que l’étreinte physique. Elle n’entendait plus que sa voix, ne sentait que le sang qui pulsait sous la peau du bras qui la retenait prisonnière, ne sentait plus que son odeur… et tout cela la menait droit dans l’esprit du chevalier. Un esprit tourmenté qu’elle n’aurait voulu connaître pour rien au monde.
Dagda.
Dagda… Dagda… pourquoi ce mot résonnait-il dans l’esprit du traître avec tant de force ? Que cachait-il ? Elle suffoquait, les secondes s’éternisaient. Elle aurait voulu reculer, mais le naufrage était imminent. Impossible de se protéger contre de telles émotions, de telles horreurs qui prenaient vie, corps et odeurs. Dagda… Morgane. Morgane. Ses yeux s’agrandirent, autant sous le coup de la surprise que de l’horreur. Au même instant, Accolon calmait sa fureur et la relâchait, désirant poursuivre l’entretien comme si de rien n’était. Les doigts de sa main à demi-libre bougèrent légèrement, comme pour vérifier qu’ils n’étaient pas cassés. Elle tentait de calmer son horreur, de dissimuler les maigres mots qu’elle avait pu déceler dans l’esprit du chevalier. Elle entendit les pièces vibrer sur le bois, avant de redevenir silencieuse. Il lui suffisait de congédier le chevalier, de lui annoncer quelque fatigue ou affaire pressante. Ce qu’il lui inspirait n’était que la plus indicible angoisse, mais sa curiosité, son instinct, sa nature déterminé un brin stupide, l’empêchèrent d’agir ainsi.


Elle l’écouta poser sa nouvelle question avec attention, mais sa voix de nouveau calme ne déclencha pas l’accès à son esprit comme auparavant. Ysatis reprit la main plus fermement, essayant d’oublier les tremblements de ses doigts ou leur soudaine froideur. Quelques secondes suffirent pour avoir la tendre et lumineuse vision de Viviane.
_ Vous croiserez l’enchanteur Merlin, et sa dame bien plus tard. Vous la verrez… vous recherchez la paix et la lumière dont parlent tous ceux qui ont pu contempler son sourire. Mais...vous ne verrez qu’une femme. Une âme telle que la vôtre ne pourra que dévisager ce qui lui sera à jamais interdit.
Elle relâcha sa main et s’éloigna, peut-être le plus possible, de lui. Il n’y avait dans son attitude aucun mépris ni signe de jugement. Seule la nervosité subsistait, car résonnait toujours dans ses oreilles le terrible prénom de Morgane.
_ C’est l’épée à la main que vous croiserez le chemin de la Dame du Lac.
Lentement, elle fit glisser ses mains sur la table pour réunir les pièces, pour ensuite les faire tomber dans une bourse en cuir, aussitôt refermée par un fin cordon.
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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyDim 19 Avr - 14:34

Le Chevalier serra de nouveau les dents et crispa les poings.

- Héhé..haha...hahaha. Accolon partit dans un rire étrange, riant de sa propre destinée et raillant la fatalité. Un soupir de contentement le calma, et un sourire en coin étira ses lèvres. Cynisme. C'est mieux ainsi... ce sera mieux ainsi.Les dés sont jetés et j'écris mon avenir. Qu'il en soit ainsi.

Vraiment, se faire prédire l'avenir n'entrait dans aucun des schémas d'Accolon. Les mots de la diseuse de bonne aventure le confortait dans son choix d'être un traître, alors qu'il avait toujours cru que seule Morgane pouvait le conforter dans cette solution. Accolon ne haïssait pas Arthur, Accolon servait Morgane, c'était tout. Et ainsi, il continuerait à la servir, quitte à prendre l'épée contre des dieux et la Dame du Lac elle-même !

Le traître quitta la chaise et la replaça près de la table. Ses gestes étaient ceux d'Accolon le traître, on pouvait entendre le cuir de ses vêtements se plier et sa hache battre à sa ceinture, ses pieds faisaient trembler le sol et son humeur était celle de la guerre. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas battu et les paroles de la voyante avait excité son goût du combat. Il prit de nouveau sa bourse et posa une lourde pièce sur la table, alors que son interlocutrice se tenait toujours le plus éloigné de sa présence.

- Voyante, tu ne peux pas savoir à quel point tes mots m'ont été profitables. Accolon parlait simplement, mais l'adrénaline des combats à venir transparaissait déjà dans sa voix alors que son sujet était totalement différent. J'ai pour principe d'être sans piété avec mes ennemis, mais j'ai aussi une haute idée de la justice. Et je sais récompenser les services que l'on me rend à leur juste valeur. Aujourd'hui, tu t'es attiré les grâces d'un puissant personnage, que tu le veuilles ou non.

Egocentrique, fier et orgueilleux. Qui ne le serait-ce pas lorsqu'il apprend qu'il devra combattre une déesse ? Et Accolon possédait déjà toutes ces caractérisques à un niveau plutôt développé, imaginez seulement le résultat !

- Je souhaite connaître ton nom, diseuse. Pour que Accolon de Boron sache à qui il doit une faveur.

La pièce d'or trônait sur la table.


Dernière édition par Accolon de Boron le Dim 19 Avr - 14:37, édité 1 fois (Raison : Oubli de préciser que la pièce était en or.)
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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyDim 19 Avr - 18:25

Ce rire avait de quoi arracher un frisson à n’importe qui, et Ysatis n’échappa pas à la règle. Il y avait tellement d’assurance, tellement de puissance brutale dans ce personnage, qu’elle ne pouvait que le craindre. Une crainte qui n’avait rien de déraisonnable, surtout en considérant le fait qu’elle avait eut un désagréable avant-goût du sombre esprit d’Accolon. Heureusement, ses pouvoirs étaient minces, elle avait sans doute échappé au pire. La diseuse de bonne aventure acquiesça lentement, à la fin de la réplique. Oui, il en serait ainsi. Puisque chaque homme avait le choix, mais servait toujours le grand dessein du monde. Elle ne mentait jamais, mais il lui arrivait, à dessein, de cacher certaines choses. L’épée à la main, Accolon rencontrerait la Dame du Lac : l’attaquerait-il ? Abdiquerait-elle, craignant pour sa vie ? Viendrait-il pour des informations ou dans le simple but de la tuer ? Mais, surtout, si un combat s’engageait, lequel gagnerait ? Le mince sourire agaçant refit son apparition sur ses lèvres, mais elle le cacha bien vite. Il courrait, se précipitait avec assurance et force… vers le précipice qui lui tendait les bras, et qu’elle avait été seule à voir.

_ Puissiez-vous ne jamais devenir mon ennemi, alors.

Un nouveau frisson d’horreur se fit sentir, au niveau de sa nuque. Avoir les grâces d’un homme tel qu’Accolon… voilà qui lui faisait sentir à quel point ses paroles avaient été prononcées avec une bête imprudence.

_ Ysatis, Monseigneur, répondit-elle calmement après s’être levée à son tour.
La pièce d’or finissait de vibrer sur la table, tandis qu’elle ramassait son châle pour le passer gracieusement autour de ses épaules. Puis, quelque chose sembla lui traverser l’esprit. Elle n’hésita pas plus qu’une fraction de seconde, mais rien de ses doutes intérieurs ne se répercuta sur ses traits. Elle se détourna, ouvrit une petite boîte posé sur une étagère, et en sortit un fin ruban noir. Il ne devait pas faire plus d’une dizaine de centimètres de long. En son centre, cousu avec minutie, apparaissait tout le long un fil rouge vif. Elle garda le ruban dans sa main une seconde, prononça quelques mots incompréhensibles, puis se tourna vers Accolon, lui tendant le ruban.
_ En nouant ceci autour de la garde de votre arme… même en le portant sur vous… vous attirerez la protection des anciens Dieux. Aucun coup ne pourra vous être donné par traîtrise. Mais personne ne doit connaître son existence, ou sa magie disparaîtra.
Elle était l’innocence et le calme incarné. Et pourtant, quel mensonge effronté c’était là. L’étoffe minuscule qu’elle lui tendait était ancienne, puissante ; elle lui avait été donné par un ami mort il y a longtemps, puissant enchanteur. Il était imprégné d’un sort de protection, c’est vrai : mais par à l’encontre d’Accolon. Le sort protégeait ceux dont elle avait prononcé les noms à voix basse, avant de le tendre au chevalier : les membres de sa Troupe, et elle-même. Si Accolon prenait le ruban, alors il ne pourrait porter de coup à aucun de ceux qui étaient chers au cœur de la voyante, bien qu’elle le sache pas exactement comment.

_ Si une question mérite réponse, revenez me voir. Je chemine vers Camelot en ce moment, et y resterai pendant les prochaines semaines.
Bien sûr, elle ne ressentait pas une folle impatience de revoir jamais le traître, mais ces quelques mots, prononcés sans émotion particulière, ne devaient qu’endormir la méfiance potentielle à l’égard du présent qu’elle lui tendait.
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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyLun 20 Avr - 10:42

Accolon hocha la tête au nom d'Ysatis e s'apprétait à partir, quand la diseuse changea d'attitude pour lui offrir un présent. Le Chevalier fut quelque peu amusé du regain d'assurance de la femme, alors qu'elle venait juste à l'instant d'accepter de recevoir sa faveur avec une angoisse difficilement dissimulée.
Le traître aurait bien ri devant la description de l'objet, le considérant comme totalement inutile, et s'il aurait été d'une plus mauvaise humeur il aurait même pris cette offre comme un affront personnel à son intellect.

Le Chevalier de la Fée accepta le ruban noir ligné de rouge et le glissa dans l'une de ses poches. Normalement, il l'aurait noué à sa hache mais Accolon avait pour principe de ne sortir ses armes en public que dans l'intention de s'en servir.

- Merci bien, dame. Même si cette attention n'était pas nécessaire. Même au son de sa voix, le traître ne semblait pas porter tant d'intérêt au ruban.

Ysatis conclut étrangement en lui indiquant comment la revoir. Accolon fronça les sourcils. Oui, il lui avait donné sa parole, mais non, il n'attendait pas un tel élan d'enthousiasme... surtout après lui avoir broyé la main quelques secondes plus tôt et en ayant en tête de massacrer du monde.
Un léger doute se fit dans son esprit, mais il continua de garder le ruban. Néanmoins, ce petit passage l'avait fait redescendre du nuage d'orgueil sur lequel la voyante l'avait posé en le comparant à la Dame du Lac, et le ton d'Accolon se fit plus distant et posé.

- Si vous chevauchez vers Caamelot, alors nos routes ne se croiseront plus avant longtemps. J'espère que vous n'aurez pas besoin de reclamer votre faveur pendant votre séjour. Je vous ais donné mes mots, dame Ysatis... Et je ne suis pas traître à ma parole.
Puissiez-vous faire bon voyage jusqu'au château d'Arthur.

Il était temps pour le Chevalier de sortir de la roulotte.
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MessageSujet: Re: A double vue, double visage [Terminé]   A double vue, double visage [Terminé] EmptyLun 20 Avr - 15:40

Il accepta le présent, peut-être plus méfiant vis-à-vis de la soudaine gentillesse d’Ysatis. Il se désintéressa rapidement du ruban, le mettant dans sa poche. A l’instant où il l’avait pris dans sa main, le sort avait opéré. La voyante se sentit aussi rassérénée, incapable de dire d’où lui venait ce pressentiment qu’un jour, le chevalier voudrait attenter à la vie de ses compagnons. C’était ridicule, n’est-ce pas ? Ils n’avaient échangé que quelque chose ; elle avait pris sa main et n’avait entrevu que quelques fugaces images, prenant possession de mots au hasard. Et pourtant… il représentait une menace qu’elle pouvait sentir, plus en plus forte, de minute en minute. Elle parlerait à Zacharie de cette entrevue, comme elle lui parlait de tout ce qui sortait de l’ordinaire, mais plus tard.

_ J’espère ne jamais avoir à réclamer cette faveur, Monseigneur.

Son attitude restait posée, indéfinissable, d’une humilité quasi-servile à laquelle il ne fallait pas se fier. D’un geste, elle invita le chevalier à sortir. Une fois seule, elle resta un moment immobile, silencieuse, réfléchissant à ce qui venait de se passer, aux implications lui échappaient. Quelque chose avait échappé à son attention, elle en était certaine. Sa main, posée sur la table, glissant instinctivement vers la pièce d’or. Il lui suffit de l’effleurer pour être de nouveau envahie par les sentiments d’horreur qu’elle avait eut en présence du traître. Sans réfléchir, elle prit la pièce, qui représentait une véritable fortune pour une personne de sa condition. Ouvrant la porte de la roulotte, elle attendit quelque secondes.
_ Gaïus ?
Elle avait entendu ses pas, reconnu son odeur. Il se présenta devant elle, étonné qu’elle l’apostrophe si soudainement. Y avait-il une raison particulière ? Elle lui tendit la pièce d’or. Il s’étonna d’abord, hésita à la prendre. « Pour ce cheval que tu tardes à acheter », avait-elle répondu. Et comment savait-elle qu’il voulait acheter un cheval ? Oui bon, en y réfléchissant, il n’y avait rien d’étonnant là-dedans. Acceptant l’argent, il la remercia plus que nécessaire pour sa générosité. Elle balaya ses bénédictions d’un geste de la main, lui avouant que cette pièce la mettait mal à l’aise et qu’elle devait être utilisée d’une bonne manière. Les autres membres de sa troupe n’étaient, par contre, pas obligés de savoir qu’elle venait de leur faire perdre une telle somme. Finalement, après quelque secondes, elle s’installa sur le marchepied, comme quelques minutes plus tôt, la mine bien plus sombre qu’alors, souhaitant, comme chaque fois, que son mauvais pressentiment ne se réalise jamais.
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