Mélusine Risque d' Hydrocution ... | Sujet: Re: "Est-ce votre rêve... ou le mien?" [PV Mélu] Lun 17 Aoû - 20:29 | |
| Entrer dans l’esprit des êtres demandait la connaissance précise d’une magie puissante. Morgane elle-même ne pouvait s’introduire aisément dans un rêve qui n’était pas le sien. Un tel sortilège demandait une longue et harassante préparation. Le but était pourtant de contacter Cerridwen. Impossible de la faire sortir de Camelot. Aux dires des espions, elle avait obtenu ses quartiers au château mais pour en sortir, c’était une autre histoire. Lui faire parvenir un message écrit ou de vive voix était encore trop impersonnel. Et pourtant, Mélusine devait lui parler. Il le fallait. Une discussion avec la sorcière sauvage s’imposait, rapidement, avant que quiconque d’autre ne le fasse. Aussi, plutôt que de s’introduire dans l’esprit encore embrumé de la jeune femme, il fut convenu qu’elle et Mélusine… partageraient leur sommeil. C’était là une magie moins compliquée mais beaucoup plus instable. Les risques étaient évidents : ne jamais se réveiller. Il suffisait d’un flux de magie trop faible, ou que l’une des deux se réveille trop brusquement. Loyale envers la cause de Morgane pourtant, et s’ennuyant fermement depuis des semaines, Mélusine accepta donc de partager l’un de ses rêves pour contacter Cerridwen. En toute honnêteté, ce fut assez douloureux ; ça, Morgane ne l’avait pas précisé dans la notice d’utilisation. L’impression que sa tête tournait sur elle-même passée, Mélusine se retrouva… dans le château de Morgane. Par Merlin, mais elle s’était réveillée ? Ce satané sort n’avait pas marché. Elle se retrouvait bien consciente, à côté du lit où elle était censée reposer pendant l’entretien onirique.
Furieuse, elle quitta la pièce à grands pas. Après avoir traversé quelques couloirs pourtant, une impression de froid se fit persistante. Elle n’avait jamais froid. C’était un privilège de sa condition. Et pourtant, dans ce couloir qui ressemblait à tous les autres, elle grelottait. Elle accéléra le pas, mais ses muscles ne répondaient qu’à moitié. Cette situation la mettait mal à l’aise. Mélusine était endormie, elle en était certaine à présent. Et ceci… ce château, était son rêve. Vide, glacial… et elle risquait d’y passer l’éternité si les choses se passaient mal. Elle ressentait déjà un début d’angoisse difficile à maîtriser lorsque, instinctivement, elle bascula dans une pièce au hasard. La lourde porte se referma lentement dans son dos. Face à elle, ne la voyant pas encore, apparaissait lentement Cerridwen. D’abord transparente, elle gagnerait très vite en chair et en couleurs, devenant aussi palpable que les murs ou cette vieille table. Leurs rêves s’étaient rassemblés, insensiblement. Mélusine sentit la sensation de froid refluer. Le rêve de Cerridwen devait être plus doux que le sien. L’air était plus chaud, doux. Une odeur d’herbe fraîche et humide y flottait. Vite, un plan. Un mensonge. Un artifice. Elle ferma les yeux, mettant en place les prémisses de sa stratégie… lorsqu’elle les rouvrit, tournant la tête vers la grande glace accrochée au mur, elle vit que son apparence avait changée : ses cheveux étaient plus longs, plus beaux (agréable vision, elle avait toujours voulu les avoir de cette manière), son visage était moins marqué par sa perpétuelle expression de cupidité et d’ennui. Sa robe noire et sang avait été remplacée par une étoffe légère et blanche, parsemée de fil d’or.
Honnêtement, elle avait tout du petit ange. Ce dernier siècle d’horreur et de haine avait quitté son visage, le laissant comme au premier jour, juvénile et pur. Le ravissement puis l’étonnement passée, l’enchanteresse regarda Cerridwen. Celle-ci venait de lui poser une question, sans aucune trace de méfiance ou d’agressivité. Les artifices qui avaient modulé son apparence faisaient-ils leur office ? C’était parfait. Un sourire rassurent étira ses lèvres, qui n’avait guère l’habitude. Elle sentit son visage se détendre et prendre l’expression de calme et de douceur voulue. Là encore, l’exercice lui demanda quelque effort. S’approchant de Cerridwen enfin, elle lui adressa un sourire qui parut sincère.
_ J’ai peur que ce ne soit le tien... J’ai été forcée de m’y introduire, m’en veux-tu ? Elle s’approcha encore, prit avec douceur l’une des mains de Cerridwen pour la serrer dans les siennes. La peau de la magicienne était bien plus chaude que la sienne, preuve encore qu’elles avaient vécu un début de rêve bien différent. _ Je t’apporte certaines réponses de ton passé… et d’autres questions pour l’avenir. Mais si tu veux que je m’en aille, ta volonté sera la mienne. Cerridwen venait de loin. Et elle avait perdu bon nombre de ses souvenirs. Sans doute le nom de l’enchanteresse ne lui évoquerait rien. De plus, tout le monde sait qu’une réputation ne fait pas toujours la femme, aussi sombre soit-elle. _ Je suis Mélusine. |
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