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Dans sa vie d'errance solitaire, Théodéric fut mercenaire, chasseur, troubadour, pêcheur, assassin. Assassin surtout. Il n'en est pas fier, mais le fait que les gens paient beaucoup pour voir disparaître un ennemi. Cela ne représente pourtant pas la majorité de sa vie. Principalement, il chassa ; ramenant une partie de ses proies à des villages pour les échanger contre d'autres victuailles ou des pièces. Il n'est pas dans sa nature de vivre parmi les siens, ni même de s'inquiéter pour eux. Le jour où, tandis qu'il était dans un village, Perceval de Gullis se présenta à lui, Théodéric sut qu'il venait de lui être présenté le parfait ennemi. Sans savoir pourquoi, il nourrit aussitôt une profonde antipathie pour le chevalier pur et étincelant. Lui-même était sombre et colérique, sans être malfaisant, tandis que Perceval parvenait à s'attirer l'affection de n'importe qui par le biais de cette... aura chaleureuse. Depuis, les deux hommes se croisèrent encore à plusieurs reprises, et chaque fois, sans aller jusqu'à se battre, ils se regardèrent en chien en faïence.

Un chien, d'ailleurs, suivait Théodéric depuis de nombreuses années. Il n'y avait jamais vraiment attention, jusqu'à ce qu'il se rende compte que ce n'était pas un animal ordinaire, mais un véritable chien des ténèbres. Il commença à s'habituer à la présence de l'animal, et bientôt tous deux firent route ensemble. Théodéric ne se considère pas comme le maître du chien, mais le nourrit et le protège si c'est nécessaire. De son côté, l'animal le prévient si quelqu'un a des intentions mauvaises.

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Il y a encore certains mystères dans ce monde. C'est le cas de William, dont l'histore pourrait un jour devenir de ces contes que l'on raconte près du feu pour se faire peur. Il y a des années, William était un propriétaire terrien d'une grande importance, bon avec ses domestiques et juste en affaire. Jusqu'à une nuit, où un étranger frappa à sa porte pour demander asile. William, dans sa bonté aveugle, accepta et invita l'inconnu à entrer. Le lendemain matin, il était parti et la maison était silencieuse. William se leva, chercha dans toute la maison des traces de vie, mais il n'y avait personne. Il découvrit ses deux enfants et sa femme, morts. Le choc fut si brutal que, devenu fou de rage et de douleur, William mit feu au domaine et espéra brûler à l'intérieur. Mais il survécut. Ce n'était pas seulement de la chance ; les anciens dieux, la magie qui avait coulé dans les veines de ses enfants -ils avaient été étranges depuis leur naissance-, quelque chose fit que les flammes ne l'atteignirent pas. Très vite, il comprit que la mort ne le faucherait avant qu'il n'ait vengé sa famille, ce qu'il jura sur les ruines fumantes de son ancien foyer.

Depuis, il erre sur ces terres en quête de vengeance, insensible au temps, aux blessures. Il vit dans une peine et douleur constantes, le sommeil ne lui apportant que cauchemars et troubles. Toujours, le visage de l'étranger le hante ; il le sait encore en vie, quelque part, et il le retrouvera. Alors seulement la mort viendra le prendre et le ramènera auprès des siens.

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Alaric est un biclaveret, un lycanthrope si vous préférez. Il y a quelques décennies, il fut mordu par une de ces créatures, qui le laissa pour mort. Devenu l'une d'entre elles, il fut effrayé par sa nouvelle nature et voulut attenter à sa vie. Echoua. Rien ne parvenait à le tuer. Il avait beau se torturer de la pire des manières, il se réveillait toujours et guérissait si vite que toutes ses tentatives semblaient ne jamais avoir existé.

Jusqu'à sa rencontre avec Cerridwen. C'était une magicienne de talent, qui le receuillit après l'une de ces tentatives. Lorsqu'il avait repris conscience, elle lui avait expliqué que seul de l'argent pur parviendrait à entailler sa peau avec succès, et pourrait lui ôter la vie. En lui offrant un moyen de mourir, elle lui avait également donné une raison de vivre : qu'il devienne son protecteur. Mu par une admiration et une reconnaissance qui ne cessèrent de croître, il accepta. Leur chemin se continua quelques années, jusqu'au jour où Alaric fut blessé par une lance d'argent. Comment l'affrontement avait commencé ? Il ne saurait le dire aujourd'hui. La lance avait touché le coeur, il allait mourir. Cerridwen le sauva, utilisant toute la force de sa magie, et sacrifiant plusieurs décennies de souvenirs. Elle perdit connaissance et se réveilla sans souvenirs, ni idée de l'identité d'Alaric, toujours inconscient à ses côtés. Elle s'enfuit.

Lorsque Alaric s'éveilla, guérit, plus fort que jamais, il ne la retrouva pas. Il la chercha pourtant, utilisant tous les sens offerts par sa condition, parcourant les terres sans répit, sans succès. Il la cherche toujours, depuis sept ans maintenant, sans même soupçonner le fait qu'elle n'a aucun souvenir de lui. Quoi qu'il en soit, la piste qu'il suit l'a mené à Camelot, où il a finit par sentir l'odeur si longtemps espérée. Il ne sait pas encore qu'elle est retenue dans les prisons du château. Peut-être passera-t-il sa route, peut-être entrera-t-il au château et la trouvera-t-il. C'est à vous de décider.

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