On récolte toujours la monnaie de sa pièce... [Livia G. De Kantt]

...et c'est ce qui meublait l'esprit d'Edwin à cet instant précis. L'homme était assis dans l'herbe à la frontière du camp, un arbre en guise de dossier. C'était son poste d'observation depuis deux jours, ici il pouvait voir ses compagnons aller et venir tout en restant visible. En effet notre ami était confronté à une ligue unanime qui le contraignait à rester au camp tandis qu'eux partaient à tour de rôle à la foire qui se déroulait à quelques kilomètres de là. Les Carpates avaient arrêté leur marche vers Caamelot pour que lui, Edwin, récupère de ses blessures qu'il avait récolté lorsqu'il était venu en aide à Ysatis. De plus, comme ci cela était véritablement nécessaire, il n'avait plus le droit de partir dans la forêt mais il est vrai que cela n'empêchait pas le Picte de partir tout de même. C'est d'ailleurs ce qu'il avait fait la nuit dernière et malheureusement pour lui son absence avait été remarqué. La conséquence directe de cela et qu'il était maintenant beaucoup plus surveillé ça en devenait presque amusant.

Mais soyons d'accord Edwin n'avait pas une once de reproche à formuler à l'égard de ses compagnons, ils comprenaient parfaitement qu'ils s'inquiètent pour lui, c'est pourquoi notre conteur était bien décidé à ne pas bouger de l'après-midi. Il c'était installé là, à l'ombre, mais il n'avait pas fallut plus de quelques secondes pour que Arod réclame le droit d'être près de lui. L'homme avait donc dû se relever pour ouvrir l'enclos à l'animal qui c'était dirigé au petit trot vers l'arbre où Edwin c'était installé quelques instants plus tôt. L'après midi se déroulait donc ainsi, l'étalon couleur ébène paissait sereinement à quelques pas du Picte qui avait attrapé un morceau de bois mort avant d'entreprendre de le sculpter avec sa dague. Sa tunique de cuir avait habillement était réparé, on ne voyait presque plus l'entaille qui avait était causé par l'épée de ses assaillants. Il avait trouvé une nouvelle chemise de lin, l'autre étant devenu inutilisable. Les lanières de tissu noir avaient reprit leurs place autour de ses bras. Bref l'apparence du conteur était revenu à la normale, ce n'est que lorsqu'il se déplaçait qu'on pouvait déceler des raideurs inhabituelle au niveau du torse.

Edwin sculptait sans trop y penser, comme à son habitude son esprit c'était envolé parmi les cotonneux nuage blanc qui dansaient au-dessus de la tête des créatures de Bretagne. L'image d'Elvire lui revint en mémoire lorsque son attention fut dévier par un mouvement dans le camp. L'homme revint sur Terre et baissa les yeux pour découvrir Livia qui traversait le camp pour disparaître. Le conteur reporta alors son attention sur le bout de bois et constata avec étonnement qu'il était en train de sculpter le glyphe Picte du messager. Il est vrai que tous les glyphes qu'il connaissait avaient une certaine beauté mais déjà dans son enfance la préférence de Edwin allait à celui-ci qui alliait esthétique à magie. Magie de ce qu'il représentait, mais à présent il était dans un territoire où personne ne savait ce qu'il signifiait...peu être en gagnait-il en charme.

Mais notre conteur arrêta là ses pensées car il sentit l'arrivée de Livia et releva ses yeux bleu vers la demoiselle. Celle-ci c'était changé en temps record, Edwin la soupçonnait d'être parti plus tôt pour rentrer la première afin de garder un œil sur lui. Néanmoins notre ami l'accueillit avec son sourire habituelle car après tout il n'avait rien contre cette attention, au contraire.

Je ne pensais pas te trouver en si bonne compagnie cher Edwin !

Je vais me sentir de trop à présent !

Le sourire du Picte se teinta d'amusement et il tourna sa tête vers Arod qui sentit qu'il était la source du rire de la demoiselle. L'animal releva sa tête sombre vers le duo pour savoir en quel honneur on riait de lui. Mais il n'obtint pas de réponse car Edwin répondit à Livia et non à lui.

Il ne manquerait jamais une occasion de grignoter l'herbe sous mes pieds. Mais tu ne seras pas de trop car il n'est pas le dernier à m'inciter à une petite ballade.

En effet hier soir, il s'était éclipsé avec Arod et l'animal n'avait guère protesté, au contraire. Il avait surement dû avoir du remord lorsqu'il avait sentit la présence hostile des hommes mais au final il avait dû être heureux de faire la connaissance d'Elvire. Edwin n'avait pas raconté cette étrange rencontre, il s'était juste contenté de débiter l'excuse habituelle d'un besoin soudain d'isolement. Livia se laissa tomber non loin de lui dans un froissement d'étoffe et Arod engagea une approche discrète.

Alors comment te sens tu aujourd hui ? Mieux j'espère ... je n'aime pas te savoir blessé tu sais ...

Je ne suis pas encore prêt à gambader sur le dos d'Arod mais il semblerait que je puisse rire à nouveau.

Et puis il n'était plus à une blessure près mais cela Livia ne pouvait le savoir. Grâce à Ysatis son secret avait été préserver, seul la voyante savait et Edwin était bien décidé à ce que cela ne s'ébruite pas d'avantage. Arod achevait de s'approcher en douce de la demoiselle et se mit à mâchouiller les cheveux de cette dernière.

Hé ! Attention à ce que tu fais toi !

Tu n'arriveras pas à te débarasser de moi !

Le sourire d'Edwin prit à nouveau un accent amusé. Nul doute que l'animal se vengeait du rire de Livia quelques instants plus tôt. Certes il n'avait aucune idée du pourquoi, du comment mais il savait qu'il en était la source et cela suffisait pour cette vengeance amicale. De plus il fut récompensé par une caresse ce qui n'était pas pour déplaire notre cheval qui souffla doucement en guise de remerciement.

Edwin avait momentanément délaissé sa sculpture pour observer Livia et les alentours. Le résultat fut presque automatique notre conteur s'enfonça dans le labyrinthe de son esprit et il ne prit conscience du mouvement de la demoiselle que lorsqu'il sentit sa tête sur son épaule et ses longs cheveux glisser sur sa chemise de lin et sa tunique de cuir. L'homme sourit, comme avec tous les membres des Carpates Edwin avait développer des liens fraternels solides et Livia était la petite sœur à protéger du monde parfois dangereux. La jeune femme ne manquait pas de cette tendre insouciance, vestige d'une étrange enfance, ce qui donnait beaucoup de fil à retorde aux Carpates.

Quand tu te sentira mieux il faudra absolument que tu viennes à la foire ! Le public y est vraiment adorable et je suis sure que des tas de gens rêve de t'entendre !

Edwin sortit de ses pensées et tourna son visage souriant vers la demoiselle qui s'était dégager de son épaule.

S'il n'y avait que moi, cela ferait longtemps que je vous aurez suivi.

Mais il n'y avait pas que lui et il estimait avoir assez contredit Zacharie pour quelques semaines. C'est pour cela que notre amie restait là bien sagement et n'insistait pas pour suivre les allers et venues de ses compagnons. L'attention d'Edwin fut monopolisé par le récit de Livia sur ça journée et l'amusement revint au galop s'installer sur ses lèvres lorsque la demoiselle avoua qu'elle c'était à nouveau égaré. Cela n'étonnait pas le moins du monde le conteur, Livia se perdait aussi assurément que lui trouvait toujours son chemin en forêt.
Il écouta ainsi son récit sans l'interrompre, il savait écouter aussi bien qu'il racontait, cela n'allait pas forcément de paire mais ces deux qualités c'étaient données rendez-vous chez Edwin. Néanmoins son attention fut perturbé lorsque la jeune femme se remit sur ses pieds en passant une main dans les cheveux de l'homme. Il esquissa un mouvement de tête pour s'extraire à cette tendre entrave, non pas que sa coiffure était parfaite avant mais donner l'occasion à Livia de "l'améliorer" n'était pas forcément une bonne idée.

Aller viens, je t'emmène faire quelques pas. Je pense que si je suis là pour prendre soin de toi, Zaccharie sera plus tolérant

Edwin leva un regard surprit à Livia, pas sur que Zacharie estime que la demoiselle soit très apte à pallier à tout ce que l'on pouvait rencontrer dans la forêt. L'homme resta songeur quelques instants, le temps pour lui de peser le pour du contre puis il entreprit de se lever en s'appuyant sur le tronc de l'arbre.

Si tu te tiens entièrement responsable de cette ballade je veux bien te suivre.

Son regard amusé, démontrait que ces paroles étaient à prendre au second degré. Edwin lâcha le morceau de bois qu'il sculptait et celui-ci atterrit dans l'herbe aplanit par le poids du conteur. Il rangea ensuite sa dague dans son fourreau, pas sur qu'il puisse s'en servir en cas de besoin mais de toute manière même en pleine forme il n'était pas un as en maniement d'arme.

Et puis,

ton cher cheval pourra toujours te servir d'appui !

Arod sembla approuver d'un souffle et plongea son regard dans celui d'Edwin. Celui-ci haussa des épaules en regardant en l'air comme s'il était victime d'une cruelle injustice.

Plus que tout le monde est contre moi.

Mais son sourire amusé lorsqu'il baissa son visage contredisait volontairement sa petite mise en scène.

Heureusement tu n'en a plus pour très longtemps ! Et nous allons pouvoir visiter Caamelot !!

Malgré le fait qu'Edwin était bien loin de partager l'enthousiasme de Livia pour cette nouvelle aventure il réussit à trouver un sourire de circonstance et parla d'une voix enjoué.

Tu vas pourvoir t'égarer dans des dédales encore plus profonds qu'habituellement.

Tandis que lui serait en permanence à l'affut du moindre signe. Se tenant près à partir à tout moment, échapper aux griffes des individus qui convoitaient la massue de Dagda et ses fragments. Nulles doutes qu'ils devaient être nombreux dans cette ci grande ville mais heureusement pour lui, très peu auront les informations nécessaire à le démasquer. Edwin s'était perdu dans ses mornes pensées tout en se dirigeant vers Arod qui avait prit derechef le chemin de la forêt. Il fut néanmoins tiré de son esprit par le bras de Livia qui vint s'accrocher au sien. Ainsi encadrer par le sombre animal et la demoiselle flamboyante Edwin sourit. Il n'était pas encore arrivée à Caamelot et il ne devait plus y penser temps que la troupe n'y serait pas installé.

Dis moi Edwin ... Que représente cette sculpture ?

Edwin baissa les yeux vers l'étoffe qui enrobait le morceau de bois sur lequel il s'était acharné toute la journée. Il répondit à Livia en gardant son sourire.

C'est un mot qui peut signifier beaucoup de chose. Tout dépend où tu le trouves, il peut dire ange messager, esprit, liberté, ...

Aëla ... c'était étrange qu'il en revienne à elle ... Une vague de souvenir traversa son esprit, sa jeunesse heureuse s'imposa délicatement à ses pensées avant de disparaître dans un souffle. Oubliait-il ses origines ? Il ne le pouvait pas car cela faisait parti de lui mais cela faisait aussi parti de son secret. Etre Pictes en terre Bretonnes n'était guère recommandé. Notre conteur c'était à nouveau perdu dans ses pensées tandis que le trio s'enfonçait dans la forêt plus épaisse et plus fraîche.

Edwin observa amusé le petit manège de Livia, de toute évidence la demoiselle était d'humeur joueuse et ne manquait pas une occasion de le montrer. Notre conteur ne dit rien et continua sa progression au côté d'Arod en observant la chevelure flamboyante de Livia qui la précédait. Finalement, comme prévu, la jeune femme revint s'accrocher à son bras signalant ainsi qu'Edwin était pardonné de cette petite pique bien placé.

C'est si beau !! Puis je le garder Edwin ?

Edwin croisa le regard de la demoiselle l'espace de quelques secondes avant de regarder devant lui. Ce n'était pas forcément une bonne chose qu'elle garde cela près d'elle. Il devait laissé le moins de trace possible de lui pour que la troupe des Carpates puisse vivre tranquillement s'il disparaissait. D'un autre côté ce n'était qu'un glyphe, Picte de surcroit ... si elle voulait vraiment le garder. Le conteur tourna à nouveau son visage vers la demoiselle qui s'était, entre temps, armée de son plus beau sourire ce qui eu pour effet d'amuser notre homme.

Crois tu vraiment utile d'utiliser cette arme contre moi ? Tu peux le garder si tu y tiens.

Ils progressaient déjà depuis quelques minutes, s'enfonçant dans la forêt quand Arod démontra des signes de nervosité qui mirent en alerte Edwin. Et quand Livia stoppa à son tour il trouva enfin la source de cette lourdeur dans l'air. Il n'y avait plus aucuns sons, même leurs pas étaient étouffés dans un épais tapis de mousse. Pas un oiseau, pas un bruissement de feuille. Cette fois Edwin était bien décidé à éviter les ennuis, la nuit d'hier lui avait montré qu'on le cherchait et aujourd'hui il n'avait pas de Sylphe pour l'aider.

Demi tour

Edwin profita du fait que Livia ai passé son bras au sien pour la faire changer de direction. Il l'entraînna sur leur pas tandis que Arod restait en arrière guettant une possible présence hostile de ses oreilles sensibles.

Edwin tira Livia dans son sillage, il sentit que la demoiselle se retourna à plusieurs reprise mais elle ne protesta que oralement en lui demandant d'attendre. L'homme ne lui répondit pas il était bien décidé à fuir la chose qui se cachait dans ses bois. Seul il ne lui arrivait jamais rien dans la forêt, protégé par une force dont il ne connaissait pas la nature mais en qui il avait entièrement confiance. Néanmoins lorsqu'il était accompagné tout changé, ce lieu qui lui était si chers devenait un vrai guêpier et il ne pouvait pas y faire un pas sans s'attirer des ennuis.
Edwin ne s'arrêta que lorsque les oiseaux et les bruissements des feuilles reprirent leurs mélodies. Arod en profita pour se jeter sur des touffes d'herbes appétissante.

Mais qu'est ce que c'était ?

Le conteur suivit le regard de la demoiselle, il n'avait aucune idée de ce que cela pouvait être et n'avait pas la moindre envie de le savoir.

Quelques choses qui inspire tant de crainte aux arbres centenaires eux-même ne vaut pas le coup d'être connu.

Edwin pivota vers Livia et devina à son expression que sa curiosité était piqué au vif ce qui n'était pas une bonne chose. Lorsque la demoiselle était intéressé par quelques chose elle devait obligatoirement y toucher au risque de ce bruler.

Tu n'as pas intérêt à y retourner Livia.

Ils finirent par reprendre le chemin du retour et oublièrent même leur étrange aventure car Livia s'employait à raconter des histoires tortueuses comme elle seule en avait. Arod les suivait calmement et même l'animal ne s'aperçut de Zacharie que lorsque le duo entra en collision avec lui. Aussitôt le sourire de Edwin fondit devant la mine renfrogné de l'homme.

Déjà de retour !
Nous ne somme pas allé bien loin si c'est cela qui te tracasse, juste quelques mètres autour du camp.

En disant cela notre homme prit un air naturel et juga bon d'entrainer Livia vers le camp sans laisser le temps à Zacharie de reppliquer.

Entrainant Livia à sa suite Edwin savait parfaitement qu'il ne faisait que retarder les remontrances de Zacharie mais notre conteur espérait l'arrivée d'Ysatis qui à elle seule pourrait tempérer l'humeur de l'homme. C'est donc uniquement pour cela que notre conteur battait en retraite Arod sur ses talons et Livia à ses côtés. Le trio finit par revenir à l'arbre où le Pictes avait élu domicile durant l'après midi jusqu'au moment où la demoiselle l'avait entrainé dans les bois. Rien que à l'évocation du mot Edwin ne pu réprimer l'envie de jeter un regard vers le chemin qu'ils avaient emprunté quelques temps plutôt et qui les avait amené dans ce lieu si obscure.

Je crois qu'on va avoir de sérieux problèmes ...

Edwin tourna son visage vers la demoiselle et s'aperçut qu'il la tenait toujours. Avec un sourire il la relâcha avant de lui répondre.

Si nous mettons Ysatis de notre côté je suis sur que l'on évitera le pire.

Son sourire ce fit un brin amusé, les colères de Zacharie n'étaient certes pas agréable mais il trouvait amusant de secouer de temps à autres cette ours mal léché, même si ces "secousses" restaient toujours amicale et qu'il prenait grand soin à ne pas franchir la ligne blanche par inadvertance.

Edwin est ce que tu m'accompagnerait de nouveau dans la forêt quand tu seras rétablis ? J'ai vraiment besoin de savoir ce qu'il s'y cache ! On aurait dit que cette " chose " ... m'observait moi ... Peut être qu'elle me connait ?

Sur le coup Edwin perdit son sourire, c'était bien ce qu'il avait craint, la curiosité de Livia avait été piqué au vif et il allait être très difficile de l'extraire de ce mauvais chemin. Il était hors de question de retourner dans ce coin de forêt et surtout pas si cette chose en voulait à la demoiselle. Elle n'allait pas devoir compter sur lui et elle pouvait être certaine qu'il veillerait à ce qu'elle ne s'aventure pas à la recherche de cette...créature.

C'est hors de question Livia. Crois moi cette chose ne gagne pas à
être connu et cela même si elle te connais, ce dont je doute fort
d'ailleurs.

La position du conteur semblait ferme et définitive sans pour autant être agressif dans son ton. Lors de son initiation au secret, quand il avait passé de long mois dans les forêt Pictes notre homme avait rencontré des créatures plus étranges les unes que les autres. Certaines amicales, d'autres hostiles et il n'avait jamais croisé la route de quelques choses qui insinuait autant de crainte à la forêt toute entière.

» Une soirée chez les Carpates [Livia, Mazareth & Ysatis]

On récolte toujours la monnaie de sa pièce... [Livia G. De Kantt]

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