Légendes
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal


Partagez
 

 Faire un massacre -SUITE- [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyMar 21 Avr - 13:17

Ils n’avaient pas eut à chevaucher bien longtemps avant d’arriver aux abords du village désigné par Mélusine. Le ciel avait viré au gris entre temps, grondant déjà à l’idée de ce que s’apprêtaient à accomplir les traîtres. Les recommandations d’Accolon vibraient toujours aux oreilles de l’enchanteresse, qui ne pouvait qu’en tenir compte. Elles étaient censées. Et quand bien même elles ne l’auraient pas été, les ignorer aurait été ignorer un ordre direct de Morgane. Et ça… on ne saurait trop vous conseiller de ne jamais essayer. C’était peut-être la seule chose qui l’ennuyait profondément dans cette situation : Accolon disposait plus, à lui seul, de pouvoirs que tous les autres traîtres réunis, et ce à cause de son influence sur Morgane. Et si ce pouvoir lui montait un jour à la tête… ou même s’il fallait sacrifier quelqu’un, ce ne serait jamais lui. Cette idée l’agaçait à tel point qu’elle ne savait pas combien de temps encore elle pourrait garder le silence, s’empêcher de provoquer Accolon sur sa relation avec Morgane. Elle arrêta brusquement son cheval, désignant d’un signe le village à Méléagant. Celui-ci trépignait depuis qu’ils étaient partis, elle l’avait bien senti. Il fallait utiliser son énergie à bon escient… et éviter, surtout, qu’il ne s’emballe et commence à massacrer tout le village. (J’invente rien, il l’a déjà fait)
_ Là-bas, la forge.
Son cheval repartit au pas dans un souffle rauque. Honnêtement, elle était aussi impatiente que Méléagant. Non pas que tuer des innocents était quelque chose qui, en soit, la réjouissait. Mais se sentir si puissante… avoir le pouvoir de vie et de mort. Ça, c’était ce qu’il y avait de meilleur au monde. Tandis qu’ils progressaient vers la famille du forgeron, inconsciente de la menace, elle expliqua rapidement la situation.

_ C’est le fils aîné du forgeron qui a pris un des médaillons. Tiens regarde, il est là-bas… et il agit comme nous l’avait prédit Accolon.

Puis le distinct, terrible son d’une lame lentement sortie de son fourreau. Elle n’avait pas la force des chevaliers, et ne pouvait porter une épée ou une hache, leur préférant un fin poignard (celui-là même qu’Alice lui avait planté dans le dos quelques jours plus tôt, par traîtrise). Il avait ses avantages, notamment celui d’un choix infini de blessures infligées, et de pouvoir torturer longtemps sans entraîner la mort. Moins barbare, en somme, que les armes de ces messieurs, mais pas moins meurtrières. Elle lança un rapide regard à Méléagant, tandis qu’ils arrivaient près de la forge, avant de descendre de cheval. Il était inutile de chercher à cacher son poignard, même lorsqu’elle s’approcha du forgeron en plein travail. Inutile, car, aussi menaçante puissent-elles tâcher d’être, on ne se méfiait jamais des femmes.

_ Nous venons de la part de Merlin qui est, je crois, l’un de vos amis. Nous avons un message pour vous… et votre village.


Dernière édition par Mélusine le Jeu 30 Avr - 20:47, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyMar 21 Avr - 18:12

Elle entendit Méléagant se diriger directement vers le fils du forgeron et observa la scène avec attention. Est-ce que le chevalier se contrôlerait ? Elle en doutait. Il était fou. Simplement imprévisible dès qu’il s’agissait de sang de batailles. Au moment où elle s’attendait à voir la tête du porteur rouler au sol, son prit visage eut une expression de sincère surprise. Tiens, changement de programme. Il avait décidé de respecter les ordres. Le fils tremblait, osant à peine respirer, comme si se faire oublier l’épargnerait de la fureur des traîtres. Le père n’hésita pas une seconde et voulut intervenir, refusant d’assister sans rien faire à l’assassinat de son propre enfant. La main de Mélusine frappa aussitôt sa poitrine, et bien que le coup ne soit en rien puissant, il s’effondra, à moitié inconscient, à genoux. Elle posa une main sur sa tête, l’air compatissant. Elle l’avait pourtant prévenu, une seconde plus tôt, de ne pas intervenir. Elle croisa le regard de Méléagant, qui s’était tut après avoir attiré l’attention de la foule. Les villageois étaient supérieurs en nombre, mais la présence du puissant chevalier semblait les dissuader de se défendre. Il fallait quelqu’un pour jeter la première pierre… mais personne ne se décidait. Voilà pourquoi ils étaient condamnés à assister au meurtre de leurs compagnons. L’enchanteresse fit quelques pas, tandis que le forgeron s’effondrait, suffoquant, la peau de son visage étrangement bleue.

_ C’est là un simple avertissement. Vous considérez Merlin comme votre protecteur, tandis qu’il vous utilise comme des bêtes de somme et n'a aucune considération pour vos vies. Il a prévu la mort de tous ceux d’entre vous qui ont accepté de lui un médaillon.
Un murmure choqué parcourut les villageois. Elle prit plus fermement son poignard en main, le regarda une seconde, puis finit par le jeter à terre. Ce geste eut un effet étrange : il capta l’attention de ceux prêts à fuir et encouragea les autres à écouter la suite, puisqu’elle semblait prometteuse.
_ Par ces présents, l’enchanteur vous a condamné… tous. Car nous sommes là pour brûler chaque maison de ce village, pour faire en sorte qu’il ne subsiste pas trace de vie de cette rivière à l’ombre de ces collines. Pourtant, nous sommes prêts à faire un compromis…

Elle s’approcha, sa silhouette pourtant frêle provoquant un mouvement de recul chez nombre de paysans. Elle prit cela comme le plus agréable des compliments, puisqu’un sourire satisfait barra son visage. Au passage, elle posa une main sur l’épaule de Méléagant, comme pour lui intimer de calmer ses ardeurs… seulement quelques secondes encore. Quelques pas encore, puis elle s’accroupit devant une fillette. Pas plus de dix ans, parfaitement inconsciente de l’être qui venait de la choisir, entre tous… pour servir d’exemple. Elle offrit sa minuscule main sans résistance, se laissa attirer vers le puits non loin.

_ Seuls les porteurs de médaillons mourront aujourd’hui. Mais vous devrez nous aider à les trouver. Présentez-les devant nous, et vos vies, vos maisons, vos récoltes, seront épargnées. Nous offrons, de plus, 5 pièces d’or à quiconque amènera un porteur. Et dans le cas où vous choisiriez de profiter de notre mansuétude…

Elle saisit la petite par les épaules, avec la douceur malsaine qui avait déjà caractérisé bon nombre de ses meurtres, et fit en sorte qu’elle s’accroche à la corde du puits censée faire descendre les seaux (la forçant, évidemment). Un regard vers la foule… puis elle délia la corde. La petite disparut aussitôt dans un cri terrifié, la corde se déroulant sous les yeux horrifiés de la foule. Le bruit caractéristique d’une masse s’engouffrant dans l’eau leur parvint… puis ce fut le silence. Puis, de nouveau, l’agitation. Son argument semblait avoir eut l’effet escompté, puisque des villageois disparaissaient déjà. La chasse à l’homme se mettait en place. Ils se trahissaient entre eux, poussés par le pur instinct de survie. Mélusine les regarda un moment, jeta vague coup d’œil vers le fond du puits, puis alla récupérer sa dague. Il ne restait plus qu’à attendre. Et, pendant cette attente, la mise en scène des meurtres pouvait commencer. Ils avaient les armes, la force, le public, les premières victimes… et l’envie. Un regard à Méléagant lui apprit que, plus que tout, tous deux avaient l’envie. Elle lui sourit, d’un de ces sourires qui lui donnait l’autorisation (bien qu’il n’en ait pas vraiment besoin) de commencer le massacre…
Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyMar 21 Avr - 20:12

Les choses s’annonçaient pour le mieux. Les villageois coopéraient, Méléagant se contrôlait. Morgane ne pourrait pas se plaindre de la moindre bavure. Peut-être même que, pour une fois, elle éviterait à l’une de ses robes d’être entachée par du sang frais. Le bruit d’une lame s’enfonçant dans la chair, lentement. Elle regarda le médaillon, dans la main contractée du chevalier, d’où s’échappa une unique goutte de sang. Elle semblait étrangement calme, au milieu du tumulte, des cris et du feu. … des cris ? … du feu ? Elle tourna la tête, au moment où un vent brûlant l’atteignait. Méléagant. Elle fit quelques pas. Son compagnon tuait à tour de bras. Aucun villageois n’avait la moindre chance. Elle enjamba le corps décapité du frère, seconde victime, le regard rivé sur les gestes puissants du traître. Il aurait sans doute tué quiconque se serait placé en travers de son chemin, y compris elle. Son visage, indéchiffrable, s’abaissa vers une femme qui avait trébuché à ses pieds et saisit un pli de sa robe.
_ Arrêtez-le ! Je vous en conjure… arrêtez-le…
Le visage baigné de larmes de la femme ne fit qu’accroître l’agacement de l’enchanteresse. Elle prit la main de la paysanne, prononça un mot en ancien langage. La peau, la chair, devinrent glace translucide sous les haillons. Un coup de poignard suffit pour faire éclater la statue de glace qui était, une seconde auparavant, un être de sang. Les morceaux de glace étaient déjà en train de disparaître, consumés par le feu qui s’étendait à toute une maison. Elle se planta devant Méléagant. Son regard sombre ne disait rien qui vaille. Il avait l’air satisfait, vibrant sans doute déjà à la vision de ses prochaines victimes.

_ Et comment sont-ils supposés nous livrer les porteurs, s’ils sont occupés à combattre le feu ?
Elle eut ce qui ressemblait bien à un soupir exaspéré, mais il s’apparentait plus à celui d’une mère excédée.
_ Tu me devras sept pièces d’or, si cela me force à salir cette robe, Méléagant.
Elle attrapa à la volée un homme qui venait de jeter un saut d’eau dans le feu, le forçant à la regarder.
_ Où sont les porteurs ?
Il était trop terrifié pour parler. Mais un regard du côté de la forge, plus précisément vers l’enclos que la forge cachait à moitié, fut plus éloquent. Elle enfonça la lame du poignard sur le côté de son abdomen, droit au cœur, avant de le laisser glisser à terre. Après ça, elle craignait Méléagant plus que le feu ou les imprévisibles villageois. Il pourrait vouloir lui trancher la tête, ne serait-ce que parce qu'elle l'avait défié sans réfléchir. Malgré tout, elle consentit à lui tourner le dos pour partir du côté de la forge. Au passage, elle retira une hache de la main d’un mort. Puis, au milieu de la fumée et les villageois terrifiés, elle disparut… pour revenir quelques minutes plus tard, couverte de sang. Pas seulement une façon de parler. Elle en était littéralement recouverte, de la base du cou au milieu de sa robe, par de larges éclaboussures. Et son humeur semblait avoir encore dégénéré.

Elle laissa tomber la hache, couverte de sang, puis accrocha au puits de tout à l’heure deux médaillons de Merlin. Sa robe était fichue. Fichue. Inutile même de songer au nombre de bains qui seraient nécessaires pour faire partir l’odeur de sang de sa peau et ses cheveux. Elle manipula son poignard, comme réfléchissant une seconde, puis entreprit de faire le tour des morts étendus sur la place. Pas tant que ça, mais ce serait suffisant. Elle déchira leur chemise et grava sur la poitrine le signe de Merlin. On ne pouvait pas faire plus évident, dans le genre provocation. Elle termina par le forgeron. La dernière partie nécessitait cependant une force qu’elle n’avait pas. Elle noua les mains du forgeron par une solide corde, passée ensuite au dessus d’une poutre de la forge. Elle avait besoin de Méléagant pour hisser le corps, pour une mise en scène plus spectaculaire. Mais où était-il ? Le sang sur son cou avait séché ; à chaque mouvement, elle le sentait se craqueler, s’étirer d’une façon désagréable. Ah, enfin, le voilà. Et le chevalier n’avait pas l’air d’une humeur plus calme que tout à l’heure.


_ Tu as trouvé d’autres porteurs ?

Pendant ce temps, le feu continuait de se répandre de maison en maison. Beaucoup des villageois s’étaient enfuis dans la forêt. Forcément, qui aurait été assez fou pour s’attarder à éteindre un feu si puissant ? Elle espérait que Méléagant ait eut le temps de massacrer quelques porteurs. Dans tous les cas, le travail était plutôt réussi. Les chevaliers d’Arthur entendraient rapidement parler d’un tel massacre. Restait à espérer qu’assez de villageois avaient pu s’échapper, pour répandre la nouvelle et semer la terreur comme une trainée de poudre.

[Pardon c'est un peu long... ]
Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyMar 21 Avr - 23:01

Le corps du forgeron se balançait lentement dans le vide. Le spectacle était terrible, morbide. Pourtant, peut-être justement parce qu’ils en étaient les auteurs, les deux traîtres ne semblaient pas y être plus sensibles que ça. Elle se détendit, aussitôt qu’il évoqua l’état de sa robe, comme si sa mauvaise humeur n’avait jamais existé. Son sourire fut plus resplendissant que jamais, et faisait presque oublier la couche de sang qui maculait sa peau.
_ Seulement deux. Je les ais accroché au puits. Oh, et il y a une dernière chose à faire avant de nous partions les chasser dans les bois.
Les chasser, oui, comme des bêtes sauvages. Si ce n’est qu’ils courraient moins vite et avaient des reflexes nettement moins impressionnants. Elle évita de justesse le corps du forgeron, auquel le vent venait de donner un mouvement sec dans sa direction, pour revenir à côté du puits. Non, elle ne comptait pas se laver avant de repartir. L’envie s’en faisait sentir, mais il y avait plus urgent. Elle sortit un parchemin de la ceinture de sa robe, le déplia avec précation, puis le cala sous une pierre, le tout posé bien en évidence sur le rebord du puits. Le vent faisait bouger les coins du parchemin et la pierre en cachait une partie, mais l’on pouvait lire, dans une écriture délicate :
Citation :
Contemplez l’avertissement de Morgane. Craignez de vous allier à Merlin, source du mal de ce village. Ainsi seront traités, tel que l’avait prédit l’enchanteur, tous ceux qui…
En revenant vers Méléagant, elle eut le temps de nettoyer sa dague sur une étoffe quelconque, déjà souillée par le sang. Rangeant ensuite l’arme dans son fourreau, vérifiant la selle de son cheval (lequel, peut-être habitué à de telles scènes, n’avait pas fuit malgré l’agitation), elle sentit un fin sourire étirer ses lèvres. Elle pensait à de purs et sordides enfantillages, mais n’hésita pas une seconde à les proposer à Méléagant.


_ Je m’ennuie, pourquoi ne pas rendre les choses plus attrayantes ? Au premier qui trouvera un médaillon. Si je gagne, ta dette est doublée. Si tu gagnes… eh bien, choisis donc ton gain, il importe peu… (Elle passa son pied à l’étrier et monta sur le cheval, déjà excité à l’idée de la course folle qui s’annonçait. Ses mains saisirent fermement les reines, le cuir grinçant dans ses paumes) …puisque, à peine auras-tu atteins la lisière de la forêt, que je serai déjà en train d’arracher un médaillon de la gorge d’un de ces pleutres.

Son sourire était simplement insupportable. N’importe qui aurait eut envie de l’égorger sur le champ, tant elle débordait d’arrogance et d’insolence. D’un geste du menton, elle indiqua au chevalier que le pari venait de commencer, qu’il soit d’accord ou non, et qu’à présent il n’y avait aucun code d’honneur qui tienne (mais était-ce bien leur genre, franchement ?). Elle n’attendit pas plus pour talonner sèchement son cheval, qui déjà trépignant s’élança vers la forge, droit en direction de la forêt. La terre se soulevait derrière ses sabots, tandis qu’il s’éloignait à une vitesse fulgurante. La mort était un jeu, la chasse en était la partie la plus savoureuse. Mélusine pouvait critiquer la folie furieuse de Méléagant autant qu’elle voulait, il n’empêche qu’à ce moment là, elle était aussi excitée qu’une petite fille devant un nouveau jouet. Ces jouets-là étaient vivants, rapides, terrifiés… et elle adorait ça.

Elle arrêta son cheval un moment après avoir franchit la lisière. Elle pensait pouvoir attraper rapidement un porteur, comme elle ne s’était pas privée de s’en vanter auprès de son compagnon, mais ils se cachaient bien mieux que prévu. Ecouter, sentir, ne servait à rien. Ces petites bêtes étaient des gibiers expérimentés, il ne serait pas aisé de les débusquer avant la nuit.



Dernière édition par Mélusine le Mer 22 Avr - 0:18, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyMer 22 Avr - 22:11

Elle devait gagner. Outre les besoins évidents de son ego, il y avait un problème d’argent en jeu : elle n’avait pour ainsi pas plus de quelques pièces d’argent de réserve. Beaucoup trop dépensière et peu prévoyante, elle en était arrivée au point où, le pari perdu, elle devrait avouer avoir du mal à en respecter les termes. Hors de question. Ce serait une pure humiliation. Et Méléagant le lui rappellerait des mois entiers s’il se trouvait plus rapide à dénicher un porteur. Elle entendit très distinctement le cheval de son compagnon entrer dans la forêt, ralentissant aussitôt l’allure. Il fallait changer de tactique, elle ne pourrait jamais les surprendre en faisant autant de boucan. Descendre du cheval, l’attacher à un endroit quelconque, prendre sa dague… et se faire aussi silencieuse qu’un spectre. Ecouter, voir ce qui lui aurait échappé avec la vitesse ou l’excitation. Des cris d’agonie retentirent dans la forêt ; elle se dirigea aussitôt vers leur source. Méléagant pourrait l’aider sans même le savoir. De loin, cachée derrière le tronc d’un arbre, elle l’observa questionner le villageois, le torturer ensuite. Son visage demeurait de marbre, mais ses yeux brillants suivaient chaque geste du chevalier avec un évident plaisir. Au moment où il sortait son épée, prêt à en découdre, un mouvement attira l’attention de Mélusine. Près d’elle.

Une femme, que la mort de l’homme semblait avoir terrifié pour de bon, se releva d’entre les herbes et commença à courir, une main plaquée sur sa bouche comme pour s’empêcher de crier. Remerciant ce don du hasard, l’enchanteresse entreprit de suivre l’inconnue plutôt que de lui plaquer une lame sous la gorge. Choisissons la subtilité, pour une fois. Quelques petites minutes furent nécessaires pour que la femme retrouve enfin ses compagnons, dans un endroit un peu plus dégagé que les autres. Tous s’étaient instinctivement regroupés autour de l’un des leur, un homme jeune qui agissait… étrangement. Un sourire enchanté balaya toute trace d’agacement sur le visage de Mélusine. Enfin. Ils étaient en contrebas, cinq au total, oubliant de vérifier les alentours, comme considérant que leurs deux ennemis étaient loin.

Sans les quitter des yeux, elle se baissa lentement pour poser une main à terre, sur une mousse d’un vert éclatant. Ses doigts s’y enfoncèrent, tandis qu’elle prononçait les mots de l’ancien langage à l’origine de ses pouvoirs. L’eau de l’air s’alourdit, se regroupa, formant une brume épaisse qui s’extirpa du sol avec langueur. La brume descendit vers les villageois en quelques secondes seulement, les encerclant sans qu’ils s’en rendent compte. Lorsqu’elle finit par s’élever au dessus de leurs têtes cependant, ils comprirent que cela n’avait rien à voir avec un phénomène naturel. Mélusine entendit leurs murmures, leurs gémissements de crainte. Ils tentaient de se localiser, de ne pas s’éloigner les uns des autres, mais c’était inévitable. Ils s’éloignaient toujours. Chaque fois, sans même s’en rendre compte. Et elle les fauchait, les uns après les autres, sans un cri, ni une larme, ni le moindre son qui aurait alerté les autres. Ils s’écroulaient sur l’herbe fraîche presque avec grâce, ne dérangeant pas même la brume. Celle-ci commençait à se dissiper. Elle disparut tout à fait d’un seul coup, s’effilochant dans l’air, rentrant dans le sol et les plantes. Et de la scène, il ne resta que Mélusine, les cadavres de quatre hommes et un quatrième, désorienté, qui arborait le signe de Merlin sur sa poitrine.


_ Si tu as… une dernière volonté ou quelques paroles spirituelles… c’est le moment. Entre nous, je crains que tu n’ais pas l’occasion de t’exprimer avant longtemps.
L’homme, bien plus jeune qu’elle ne l’avait cru d’abord, prit une soudaine assurance et s’avança vers elle, tremblant. Elle ne voyait que le médaillon qui frappait sa poitrine.
_ Vous êtes des monstres !
Elle haussa les épaules, comme s’il avait annoncé la pire des banalités.
_ Nous respectons l’équilibre des forces. Les gros poissons mangent les petits. Chaque acte a une conséquence. Ce genre de choses. Rien ne t’obligeait à accepter un présent de Merlin. Et, à moins qu’il ne t’ait menti sur son utilité…
_ Je savais bien ce que j’acceptais ! Mais il a dit que cela nous aiderait à combattre la Fée Morgane, il a dit que le royaume serait délivré…
_ Querelles politiques. Ton royaume n’a pas besoin d’être délivré, sinon de son ignorance. Quel mal Morgane vous a-t-elle fait ? Je veux dire, mis à part aujourd’hui… bien sûr. Elle ne veut que récupérer ce qui lui revient de droit. Imagines-tu une seconde ce que pourraient accomplir ses pouvoirs, au service du peuple de Bretagne ? Arthur Pendragon n’est qu’un homme… Morgane pourrait vaincre vos dieux.
Un pas en avant, elle se retrouva tout à fait face à lui. Sa main se resserra autour de la garde de du poignard.
_ Choisir son camp, en assumer les conséquences… mourir… si cela peut rendre ce moment plus doux, sache que ta mort va m’apporter quatorze magnifiques pièces d’or, de la main d’un homme qui n’est que rarement gé…

Oh non, pas une deuxième fois. On venait encore de lui planter quelque chose dans le dos. Quelqu’un dont elle ne connaissait pas le visage ni n’avait entrevu la présence, et qui lui avait fait perdre son pari. A en juger par la forme et la douleur, ce devait une hache, en ce moment entre ses omoplates. Mais elle pouvait se tromper. Encore indécise quand à l’objet contendant qu’on lui avait généreusement planté dans le dos, l’enchanteresse s’effondra. Ce n’était peut-être pas une si bonne journée que ça, en fin de compte.

Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyJeu 23 Avr - 20:14

Ces villageois étaient les pires hypocrites des créations. Ils jouaient les victimes, pleuraient qu’on leur jetait leurs enfants innocents dans des puits, criaient pour répandre le bruit de leurs maisons brûlées sans raison et de leurs récoltes volées, mais ils pouvaient tout aussi bien vous planter une hache dans le dos. Et pas le petit calibre de hachette pour noble en vadrouille ; vingt kilos, manche en bois sculpté et couperet de quarante centimètres de large, façon matériel de bucheron. Déjà se la faire planter, c’est douloureux. Mais quand on vous l’enlève, que vous sentez en plus un pied prenant appui sur le bas du dos, là ça a de quoi vous mettre dans une humeur de fin du monde. Le pire, c’est qu’elle ne pouvait pas bouger. La hache avait du sectionner quelque chose de vital ou abîmer un quelconque truc soutenant son corps, si vous voyez de quoi je veux parler. Avec la même délicatesse qu’au moment d’enlever la lame, on la fit rouler sur le dos. Elle voyait trouble, mais distinguait encore les mouvements devant la lumière. Ils étaient plusieurs, se concertant, parlant à voix basse. Certains avaient l’air plein d’orgueil : ils avaient tué la méchante, hourra. Attendez qu’elle se relève… ils allaient regretter un tel regain d’assurance. Bon, peut-être pas tout de suite. Dans l’immédiat, elle ne sentait plus son corps, et les vagues sensations qu’il acceptait de lui transmettre étaient plus que désagréable.
L’avantage, parce que oui s’en était un, et qu’ils la considéraient comme morte. Forcément, on ne survit pas facilement à un coup pareil (pourtant, elle crut bien percevoir quelqu’un disant « il faudrait qu’on lui coupe la tête, pour être sûr, et lui coudre les lèvres », et ça, c’était nettement moins réjouissant). Elle n’était pas un démon ou une quelconque créature des enfers, simplement une innocente jeune femme que l’on avait assassinée en traître… tellement en traître, d’ailleurs. Elle n’avait pas entendu quiconque arriver, ce qui aurait dû se faire étant donné le nombre de branches et feuilles mortes qui parsemaient le sol. Et le garçon, avec qui elle parlait à ce moment là, n’avait pas bronché, n’avait rien vu lui non plus. Quelque chose clochait dans cette histoire… des relents de magie ne l’auraient pas étonné.

Ah tiens, ça bouge au dessus. Les formes, au dessus de sa tête, commencèrent à s’agiter, puis disparurent tout à fait de son champ de vision. Quoi, ils partaient déjà ? Elle voulut tenter quelque chose, peut-être prendre l’humidité de l’air ou du sol pour se guérir, mais ne parvint qu’à perdre tout à fait connaissance. Les choses s’annonçaient de plus en plus mal. En réalité, bien que ni maintenant ni jamais elle ne l’admettrait, elle serait probablement morte sans l’intervention de Méléagant. Définitivement morte, j’entends. Mais il avait eut, apparemment, le meilleur réflexe qui soit. Quelque chose dans sa tête se ranima soudain, si tôt que l’eau toucha ses lèvres. Elle bu avidement, reprenant à moitié conscience, s’étouffant à moitié. Sa main agrippa violemment la chemise sur chevalier, tandis que sa blessure se refermait. Encore plus douloureux et lancinant que le coup en lui-même ; sentir sa chair se reformer, ses os se remettre en place, craquer, lutter, se régénérer à une vitesse inhumaine.

Elle reprit tout à fait connaissance dans un gémissement de douleur qui n’avait rien de feint, mais elle aurait pourtant voulu faire taire. Aussitôt qu’elle comprit qui avait eut la brillante idée de la sauver, elle referma les yeux quelques secondes. C’était peut-être là la meilleure preuve du fait qu’elle se sentait en sécurité (ce qui est plutôt amusant, quand on pense que son sauveur venait de massacrer joyeusement la moitié d’un village). Elle entendait sa voix, ses questions, sentait son évidente colère sans trop en comprendre le sens.

_ Je n’ai rien vu. Il… rien entendu. Comment il a fait pour que je t’entendu rien ?
Elle se redressa, se relevant déjà, bien qu’avec difficulté. La blessure était guérie, mais la douleur était encore bien présente dans sa tête. Evidemment, pas le moindre remerciement en prévision. Autant lui faire croire jusqu’au bout qu’elle avait la situation parfaitement en main et que non, elle n’était pas en train d’agoniser, simplement en pause.
_ La hache... Ou quoi que ce soit qui m’ait frappé... Elle est là ?
Plus dans son dos, donc quelque part, forcément. Persuadée de pouvoir recueillir de précieuses informations en retrouvant l’arme, elle commença à chercher par terre. Après quelques secondes pourtant, les yeux rivés sur l’herbe :
_ Est-ce que j’ai gagné ? Non parce que, j’étais à deux doigts juste avant le...
Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyVen 24 Avr - 19:42

Une provocation, de quelques mots simples. Son ego démesuré, le fait qu’elle ait faillit se faire ôter la vie par un lâche, son humeur, le jour décroissant, je ne saurais dire ce qui pouvait le plus l’encourager à prendre la mouche. Peut-être le simple fait que le chevalier l’ait aidé à se relever, qu’elle se soit reposée sur sa force pour se mettre sur ses jambes, ce qui n’aurait jamais dû arriver.

_ Je t’ai connu moins galant. (Elle fit mine d’épousseter le devant de sa robe, maculée d’épaisses éclaboussures de sang frais) Beaucoup moins.

Outre les boutades habituelles, ils avaient d’autres paysans à fouetter. La hache, pour commencer. Celui qui l’avait retiré de son dos avait du l’emporter. Pas d’autres explications, si ce n’est qu’elle soit simplement partie en fumée. Non, emporter une arme d’une telle envergure dans une fuite était stupide, n’importe qui l’aurait plutôt laissé dans l’herbe, par ici. Mais il n’y avait rien. Tandis que la terre buvait le sang des malheureux déjà oubliés, foulés au pied par une enchanteresse à l’humeur massacrante, la lumière du soleil se fit plus rouge. Elle arrêta son regard sur lui un instant, suspicieuse, lorsqu’il répondit qu’il n’en savait rien. Quelque chose, qui avait éveillé son attention, dans l’attitude du chevalier… hm, aussitôt disparu. Elle devait arrêter d’être à ce point paranoïaque.

Sa recommandation eut le don de la mettre en boule. La connaissant, ce n’était franchement pas une bonne chose. Il enchaînait les provocations, sans pourtant sentir la foudre s’abattre sur sa tête ; chose étrange, elle se contenta d’un grommellement, tournant les talons aussitôt. Et maintenant, le voilà qui lui assurait ne pas avoir trouvé le moindre médaillon. Sans la moindre trace de mauvaise humeur. Il n’était pas en colère ni excité à l’idée de pouvoir pourfendre de nouveau adversaires, il ne lui avait pas reproché de l’avoir ralenti dans sa recherche des porteurs en se faisant hacher le dos. Il était (et bien que cela soit une constatation qui rendait la situation encore plus étrange qu’elle ne l’était) …calme. Merlin, avait-elle pris un coup sur la tête, dans la foulée ? Tout en se demandant si, finalement, ce n’était pas Méléagant qui avait été ensorcelé, elle s’éloigna vers (sans le savoir) l’épée et le médaillon. Il fallut que son pied fasse tinter la lame pour que, enfin, elle reconnaisse la marque de Merlin.


_ Ceci t’appartient, il me semble.

La lourde épée fut jetée aux pieds de Méléagant. C’était sans aucun doute pour lui prouver que sa blessure n’était qu’un souvenir, et qu’elle n’avait nul besoin de protection, qu’elle avait pris la peine de la lui ramener. Elle passa devant lui, son air d’une évidente arrogance trahissant déjà ce qui allait suivre : après quelques pas elle se retourna, tendit la main vers lui pour qu’il puisse voir clairement le médaillon qui s’y raccrochait, puis lui adressa un sourire des plus arrogants.

_ Et ceci m’appartient. Tout comme l’or de tes poches, mon ami.

Méléagant pensait qu’elle tomberait dans le panneau, et c’était le cas. A pieds joints. Sans hésiter une seconde, sans se demander comment le chevalier avait pu manquer le petit artefact alors qu’il se trouvait si proche de sa propre épée, posée au sol. Pas la moindre question. Elle tenait le médaillon, elle avait gagné. Son ego et sa suffisance l’empêchaient de chercher plus loin. Il fallut que la lumière commence à décroître et que l’air perde soudain quelques degrés pour que son épouvantable sourire disparaisse enfin. Elle rangea le médaillon dans un repli dans sa robe.

_ Les autres ont fuis trop loin maintenant, et la nuit approche. Si nous voulons retrouver le château et éviter les gardes qu’Arthur enverra bientôt, il faut partir.
Un dernier regard vers les corps inertes des villageois. Ils n’inspiraient pas assez d’horreur, ils étaient presque beaux, plongés dans l’herbe verte, au milieu des arbres centenaires. Mais tout cela devrait suffire. Ils avaient remplis leur mission, agis tel que Morgane l’avait demandé (ou presque). A présent, il fallait penser à rentrer en un seul morceau. Et puis cet endroit… quelque chose rôdait, quelque part, invisible, insensible à l’air et à la lumière. Ce qui l’avait presque tué (elle se refusait maintenant à croire que c’était même un mortel commun) était toujours là. Ce n’était pas la peur qui la faisait partir si vite. Simplement… l’instinct de conservation.
_ Vous me paierez mon dû en chemin, Monseigneur, lança sa voix claire tandis qu’elle s’éloignait, vers le village dévasté, les corps décharnés, vers leurs chevaux.
Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyDim 26 Avr - 22:48

[justify]Elle se laissa distancer de quelques mètres pour entrer dans une maison encore intacte… et en ressortir avec une cape sombre qu’elle épousseta sommairement. C’était mieux que rien, pour cacher le piteux état de sa toilette. Et éviter de déclencher des cris d’horreur chez ceux qu’ils rencontreraient sur le chemin.
Enfin, il eut une réaction qui lui ressemblait. L’aigreur de la défaite. Son sourire n’en fut que plus resplendissant. Il avait raison, elle ne se priverait de parler de cette journée pendant des mois (en omettant son passage sous une hache, bien évidemment). Quelques minutes plus tard, ils faisaient tranquillement route vers le château de Morgane, laissant derrière la croupe de leurs chevaux un village en ruine d’où s’élevait une épaisse fumée noire. Et le silence. Mortel. Pourtant, ils ne semblaient pas le moins du monde abattus par l’atmosphère, chevauchant calmement, oubliant leurs armes et vêtements maculés de sang. Jusqu’à ce que Méléagant brise le silence par une menace qui ne manqua pas de surprendre Mélusine, même si elle n’en montra l’oreille. Elle tendit pourtant l’oreille, par curiosité, mais également avec une certaine appréhension. L’espace d’une seconde… mais il se rattrapa bien vite, lui assurant que ce serait là une preuve de plus de son écrasante force au combat. Elle eut un rire clair, presque innocent, qui contrastait tellement avec son apparence.


_ Le monde est ainsi fait qu’un jour, tu seras peut-être plus vieux, peut-être moins rapide, et un être plus puissant te désarmera. ...Tu ne seras le meilleur que pour un temps. (Son ton était beaucoup plus sombre que prévu, elle se ressaisit) Mais je ne vois pas d’inconvénient à ce que tu embroche ce scélérat à ma place, si tu m’autorises à assister à l’exécution.

Mais, là encore, son ton de légèreté n’était pas convaincant. L’inquiétude y pointait toujours, vive et lancinante. Elle s’empêcha de jeter un coup d’œil inquiet vers la forêt. Un regard, perçant, les guettait. Elle le sentait, se sentait vulnérable, presque fragile, et la douleur dans son dos reparut soudain, comme si le coup lui était de nouveau donné. Elle resta droite, silencieuse, calmant sa respiration au mieux. Puis l’impression se disloqua à mesure qu’ils s’éloignaient. Sa gorge était sèche, elle espérait plus que jamais pouvoir se plonger une nuit entière dans un lac sombre, s’accrocher aux herbes marines, bercée par les ondes et le silence. Elle prit une longue inspiration, les yeux à demi-fermés, plus calme. C’est le tintement métallique de l’argent qui la fit brutalement redescendre sur terre. Ses réflexes lui permirent de rattraper la bourse au dernier moment, mais il s’en était fallut de peu pour qu’elle répande son contenu dans l’herbe. Le regard meurtrier à l’encontre de Méléagant fut de courte durée. Ah oui, c’est vrai, c’était son argent maintenant. Elle soupesa le sac de cuir, comprenant qu’il contenait plus que prévu, lança un regard interloqué à son compagnon.

_ J’imagine ne pas non plus revoir une démonstration de ta galanterie avant la chute d’Arthur et sa cohorte. …Des qualités que tu caches si aisément la majorité du temps.

Elle soupesa encore, eut une moue appréciative, accrocha finalement le sac à la selle cheval, solidement. Il y avait largement assez pour s’acheter la robe la plus honteusement tape à l’œil de toute la Bretagne. Et elle ne s’en priverait pas. Le voyage continua ainsi, plus silencieux. Ils traversèrent de longues plaines silencieuses, venteuses, dans le jour déclinant. Au loin, ils aperçurent, à moment donné, une colonne de chevaux lancés au galop. Les gardes du roi ? Peut-être. Qui allaient sur le lieu du massacre. Qui ne regardèrent même pas les deux traîtres. Ce genre de situation avait de quoi redéfinir l’idée même d’ironie. Puis, enfin le château de Morgane fut en vue. Ils le voyaient clairement, contrairement à tous les autres voyageurs.

_ Tu ne m’en voudras pas d’aller me rafraîchir, je présume ?

Au premier sens du terme. Tandis qu’ils entraient dans l’enceinte du château, elle fit changer à son cheval sa direction, pour ressortir. Trouver un lac. Profond, désert. N’importe quelle étendue d’eau suffirait.

_ Attends-moi pour faire le compte rendu à Morgane… et Accolon, lança-t-elle à l’aveuglette en disparaissant à l’angle d’un mur.
Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org

Risque d'Hydrocution...
Mélusine

Mélusine

Risque d'Hydrocution...

Nombre de messages :
618

Carnet de Route
Nature: Hybride
Relations:
Fonction/Activité: Enchanteresse au service de Morgane... Bon petit traître quoi

Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] EmptyLun 27 Avr - 16:03

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]
Revenir en haut Aller en bas
https://legendes.forumgratuit.org


Contenu sponsorisé




Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Faire un massacre -SUITE- [Terminé]   Faire un massacre -SUITE- [Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Faire un massacre -SUITE- [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Légendes :: 
Hors-Jeu
 :: • Archives • :: Partie II
-