 Abigaël
|  Sujet: Au milieu des boxes... [Libre] Mar 27 Oct - 22:37 | |
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Jour de repos. Repos exceptionnel. Remerciement. Oui. Prendre sa journée.
Les mots résonnaient encore dans la tête de la jeune femme. Une moue ennuyée était apparue lorsqu'elle s'était retrouvée seule. Devant sa maîtresse, elle avait eu un petit sourire, remercié poliment sa dame. Bonnes manières et bonne éducation, respect des classes, etc. Un seul problème pour Abigaël : elle ne savait pas quoi faire quand elle ne travaillait pas. Elle ne s'ennuyait pas, non, mais elle cherchait quelqu'un à aider et à chaque fois ou presque, personne ne voulait de l'aide d'une jeune femme aux yeux rêveurs et à l'aspect si jeune. Ils avaient peur qu'elle pense trop à d'autres choses et ne fasse pas correctement la tâche. Depuis un an, ils s'étaient habitués, certains laissaient même Abi s'approcher.
Parfois elle ne disait rien, se rapprochait seulement, observait simplement, apprenant du regard. La jeune femme avait déjà regardé faire le forgeron, alors qu'il affûtait une épée.
Céans, elle décida de ne pas sortir du château. Abigaël marchait tranquillement sur les pavés de la cour, quand, passant près de la fontaine, elle ressentit une chaleur étrange dans le bas-ventre. Elle y porta aussitôt sa main, fronçant les sourcils. Encore?... Depuis quelques semaines, cette forme de remue-ménage stomacal se faisait fréquente à chaque fois qu'elle passait près d'un point d'eau. Elle y était presque habituée, mais n'arrivait toujours pas à en déterminer la cause véritable. Elle ne pouvait faire que des suppositions.
Abigaël se dirigea vers les écuries. Elle appréciait l'odeur des boxes, l'odeur de la paille, l'odeur de mélange entre la paille et les robes des chevaux. Beaucoup ne s'y accommodaient pas, pourtant elle y parvenait totalement. La compagnie des chevaux l'apaisait, la reposait.
Arrivée à la sellerie, la jeune femme prit la troisième porte et entra dans l'écurie proprement dite. Elle s'approcha de l'un des boxes, celui où était installé Alnyas, un superbe bai, celui qu'elle préférait. Abigaël attrapa une brosse et commença à l'étriller, lui parlant doucement comme elle en avait l'habitude.
~ Et voilà... Comme ça tu seras tout beau... Tu as bien dormi, toi, n'est-ce pas? Moi, moyen. J'ai fait ce rêve étrange.
Tu sais, à toi je peux le dire. J'ai encore rêvé d'eux. Ils étaient beaux, si tu savais! Ils m'appelaient, me disaient que ma place était avec eux. Mais Peter, enfin, père m'a toujours dit que c'étaient eux qui avaient tué sa femme.
Ça, je te l'avais déjà dit. Mais hier soir, ils m'ont parlé encore.
Elle ajouta, chuchotant toujours à l'animal :
~ Ils m'ont dit que je devais aller voir la mer. Je ne l'ai jamais vue, tu sais. Elle m'appelle. Plus encore depuis que je suis à Caamelot. Ils me disent de venir les voir. De leur faire confiance.
Mais je ne sais pas trop qui a raison. Ils me disent que Père avait tort, que c'était faux.
Une voix en moi me dit qu'ils ne sont pas mauvais, que si je les rencontrais ils ne me traiteraient pas en ennemie. Mais une autre voix me dit qu'ils ont tué Eva, et qu'ils sont le mal incarné. Qu'est-ce que tu en penses, toi?
Rien, n'est-ce pas?
Toute à ses pensées et à Alnyas, Abigaël ne remarqua pas que quelqu'un venait d'entrer dans l'écurie...
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