[1] Méléagant de Gorre - Gauvain d'Orcanie

Le hérault s'avance, ses pieds martelant la terre sèche, soulevant la poussière. La rumeur de la foule meurt, lentement. Le hérault a levé les bras, réclamant l'attention. De sa gorge s'élève une voix forte, passionée,impressionante :

_ Gens de Carmarthen, aujourd'hui, sous vos yeux, le choc de deux puissantes lames. D'un côté, Méléagant de Gorre, dont il serait inutile de partager la sombre réputation. Et de l'autre, de l'autre dames et damoiseaux de tous âges, Sieur Gauvain d'Orcanie, lumineux défenseur du Roi Arthur Pendragon lui-même ! Tremblez sous leurs coups, espérez leur victoire, vivez leur combat !

Le hérault maitrisait parfaitement son art et lorsque Gauvain pénétra dans l'arène les hourras et les applaudissement emplissaient pesamment l'air lourd de cette après midi. Notre chevalier avait hésité longuement pour son matériel, certes l'armure avait était prise aussitôt mais le choix des armes fut plus longues. Il ne pourrait conter sur l'astre solaire aujourd'hui, celui-ci jouerait peu être même contre lui mais cela faisait longtemps que Gauvain savait se battre sans la précieuse aide du soleil.

C'est donc équipé d'un cladio, plus léger que son épée bâtarde, un d'un bouclier que le chevalier se préparer à faire face à Méléagant de Gorre. Il n'avait guère eu l'occasion de se mesurer à cette homme du temps où il était encore membre de Caamelot mais sa reputation faisait de lui l'adversaire le plus dangereux auquel il pourrait faire face à se tournoi. Gauvain n'avait que faire de montrer sa bravoure lors de ces jeux, il n'avait plus rien à prouver.

Le chevalier salua la foule ainsi que ses souverains même Méléagant qui avait fait son apparition non loin eu le droit à un signe de notre homme. Certes c'étaient un ennemi déclaré mais ici ils n'étaient que deux chevaliers qui combattaient pour le peuple, l'honneur et la main d'une princesse. Gauvain se mit donc en garde et oublia totalement les spectateurs, seul son adversaire du jour importait.

Gauvain surprit un regard dirigé vers les cieux obscurci de Méléagant et c'est en sentant la fraîcheur d'un nuage dissimulant l'astre solaire qu'il comprit pourquoi son adversaire attendait. Il réprima un sourire amusé, qu'il sache ce détail sur lui ne l'étonnait guère mais apparemment ses sources n'étaient pas les plus fiables. Même s'il pleuvait à torrent et que les nuages étaient si nombreux que le jour se transformerait en nuit rien ne stoppait la course du soleil et c'était essentiellement cela qui influait sur Gauvain et non pas la pluie et le beau temps. Mais l'astre avait finit son ascension depuis quelques temps déjà et déclinait, attendre maintenant en venait donc au même objectif que semblait vouloir atteindre son adversaire.

Ce dernier, conforté dans son idée et voyant le soleil dissimulé lança son attaque. Méléagant avait privilégié l'attaque à la défense en choisissant deux lames ce qui n'étonnait guère notre chevalier, l'inverse l'aurait sans doute étonné. Son bouclier n'était donc pas un mauvais choix et il allait le démontrer. Gauvain n'évita pas le choc et baissa même très légèrement son bouclier invitant ainsi son adversaire à tenter quelques choses tout en protégeant le foulard attaché à sa ceinture. Mais lorsque la lame aurait dû toucher son but elle ne rencontra que le bord de l'écu qui s'éleva grâce un mouvement ample de son propriétaire. Et à la manière des dompteurs de taureau hispanique Gauvain esquiva l'attaque d'un demi tour sur lui même faisant ainsi prendre de l'élan à sa lame qui se dirigeait, à plat, vers le creux des genoux de Méléagant.

Gauvain eu la satisfaction de voir son coup atteindre son but cependant il ne pu enchainer car Méléagant trouva le moyen de diriger une de ses lames vers son bras. Bras qu'il s'empressa de dégager et il eu tout le loisir de prendre conscience que ce coup aurait pu faire beaucoup de dégât s'il était arrivée à destination car son adversaire s'éloigna en roulade avant de se remettre précipitamment sur ses jambes. Le chevalier observait son adversaire cherchant à savoir si son action avait eu l'effet escompté, certes il était arrivée à son but mais on pouvait faire des merveilles avec un brin de volonté.

J’espère qu’il ne pleuvra pas. Je ne voudrais pas que mon
armure rouille, j’ai encore quelques combats à remporter après celui-ci.

Gauvain sortit de son observation minutieuse et paru presque étonné que la parole est trouvé sa place dans ce combat. Mais un très léger sourire, vestige d'un amusement dissimulé, apparut sur ses lèvres. C'était d'un grotesque, que croyait-il ? Qu'il fondrait comme neige au soleil dès la première goutte de pluie ? Cela ferait bien longtemps qu'il aurait quitté cette terre si cela avait été le cas.

Il ne te reste plus alors, qu'à attendre que les nuages passent.

Non Gauvain n'éclairerait pas Mélégant, il n'avait qu'à mieux apprendre sa leçon car auprès de la Fée il y avait quelques personnes qui en savait assez long sur lui. Le chevalier laissa l'homme à ses pensées, il tournait autour de lui à quelques mètres de distance. Gauvain reprit bien en main son cladio grâce à une rotation de sa lame tout en gardant une position défensive solide. Projetait-il d'attaquer ? Nul ne le serait car l'impatience de Méléagant rompit cette instant de passivité. Mais cette fois il privilégiait l'épée mais notre chevalier décida rapidement de parer avec son bouclier. Et il eu beau s'y attendre l'attaque de la dague l'atteint sur le flanc droit. Son épée ne put que dévier la lame qui entama l'épais ceinturon de cuir. Peu être son adversaire avait envisager de couper le foulard mais si c'était le cas il avait oublié un détail : ce dernier ce trouvait à gauche, là où il tenait fermement son bouclier.
Néanmoins la ceinture entamait n'était guère une bonne nouvelle car déjà la douleur du choc n'était pas bonne à prendre et ce n'était guère attrayant de perdre parce que votre concurrent n'a eu qu'à se baisser pour attraper le foulard tomber au sol. Enfin pour l'instant Gauvain ignora les protestations de son flanc droit, il repoussa l'épée de Méléagant avec son bouclier et profita de leur proximité pour fondre sur lui épée la première.

Gauvain se retrouva repoussé avec une étrange facilité. Étonné ? Pas vraiment, notre chevalier était plus interloquer. Certes il n'avait pas mit toutes ses forces dans cette attaque mais la facilité avec laquelle Méléagant l'avait repoussé était bien étrange. De tout évidence il n'était pas le seul à avoir une particularité et le fait qu'il n'en ai pas eu vent avant laissait à penser que La Fée ne devait pas être innocente dans cette affaire. Gauvain eu tout le loisir de penser à cela car son adversaire semblait avoir changé de tactique. Privilégiait-il l'intelligence à la force à présent ? Il semblerait que oui se revirement lui aurait sans doute attiré un sourire s'il avait eu en face de lui un ami. Le chevalier aurait même prit partie d'attendre, sa patience aurait surement mise à rude épreuve mais Méléagant venait de dévoiler une facette physique qui ne permettait pas à Gauvain ce genre de facétie.

Quelques minutes s'écoulèrent, chacun tenant sa position et épiant son adversaire. Arriva enfin le moment où le chevalier estima qu'il avait assez perdu de temps. Sans aucuns signes avant coureurs Gauvain s'élança, sachant à présent de quoi Méléagant était capable en matière de défense, il décida de ne pas ménager ses coups. Levant son cladio il profita de la force que dégageait son élan pour abattre la lame sur son adversaire. Il gardait un coin de son esprit focaliser sur l'autre lame, si cette dernière restait inerte son bouclier dispenserai un bon coup à l'endroit le plus proche.

Le chocs des trois lames se répercuta d'une façon on ne peu plus désagréable dans le bras droit de Gauvain mais la satisfaction d'avoir put atteindre efficacement Méléagant avec son bouclier donnait un bon point à cette attaque. Mais comme précédemment il ne pu enchainer se retrouvant à nouveau repousser, son adversaire se débarrassa de son casque déformé et lui eu tout le loisir de sentir la fatigue de ses muscles qui s'insinuait lentement, sans oublier les douleurs sourdes qui se manifestaient aux moments les moins opportuns dans sa hanche et son épaule. Il allait devoir abréger ce combat, d'autant plus qu'il ne pouvait espérait de l'aide de l'astre à cette heure de la journée.

Gauvain venait à peine de prendre sa décision lorsque Méléagant se jeta sur lui et enchaina avec des coups plus difficiles à retenir les uns que les autres. Le chevalier réussi néanmoins à en contrer plus d'un, les lames s'entrechoquèrent de nombreuses fois, parfois son bouclier prit le relais mais Méléagant semblait décidé à s'acharner sur son flanc droit. Bientôt son bras se retrouva assourdi par toutes les vibrations que ses chocs répétés lui donnaient, il se devait de lancer des coups car à force d'être sur la défensive il pouvait se faire submerger.

Contrant une nouvelle fois l'épée, Gauvain profita de son élan et du fait que son adversaire tourne sur lui même pour lui assener une nouvelle fois un coup de bouclier entre les omoplates. Méléagant acheva néanmoins son tour et assena un coup de dague qui atterrit sur le bouclier de Gauvain, ce dernier étant déjà légèrement déséquilibré, plia un genoux à terre sous la protection de son bouclier. Ainsi dissimulé sous son fidèle protecteur le chevalier eu tout le loisir d'observer le foulard de son adversaire malheureusement dans cette position il n'avait pas grand chose qu'il pouvait tenter. Maudite armure, s'il n'avait pas était engoncé dans toutes ces pièces de métal il aurait put mettre à terre son adversaire en moins de temps qu'il ne faut pour le dire mais là il ne pouvait que sortir de cette position un peu trop inconfortable.

Gauvain roula donc au sol mais son mouvement fut moins souple que prévu, son bras droit, ou plutôt son épée résista et le chevalier lâcha la garde du cladio dans un réflexe. Ce n'est qu'une fois relevé que l'homme comprit, Méléagant avait profité du fait qu'il ai posé sa main droite à terre pour marcher sur le cladio qui s'était retrouvé clouer au sol. Gauvain resta perplexe devant cette nouvelle complication mais prit cependant une posture défensive.

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