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 en retour de chasse

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Accolon

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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyMar 20 Oct - 22:15

Accolon était en train de murmurer tout seul. Accoudé à l'une des fenêtres de la petite salle à manger - proche des cuisines, tout du moins la dernière fois que Morgane n'avait pas changé la disposition des pièces - il marmonait des paroles qui n'avaient de sens que pour lui-même tout en sirotant un verre d'un des rouges ramenés d'Irlande. Plans de bataille, plans de trahisons et d'alliances, tout devenait beaucoup plus complexe... Le vieux stratège sourit. Non, en fait, cela avait toujours été le cas depuis qu'il avait changé de camp. Il y a peu, une vieille connaissance l'avait accusé d'avoir trahi par peur de la défaite... comme si aller dans le camp de Morgane le plaçait du côté des gagnants...

Le battement des portes interrompit ses pensées. Deux servantes firent irruption péniblement, trainant à leur suite une carcasse de biche. Leurs mains étaient poisseuses de sang et elles grommelaient vertement avant de remarquer la présence du seigneur.
Accolon se contenta de lever un sourcil.

- Mes salutations monseigneur. Je... Je vous prie de nous excusez, nous avons peu de temps. Nous devons cuisiner cette biche au plus vite. Une jeune servante, tout à la fois paniquée et déterminée. Etrangement, le sang lui barbouillait la figure, rappelant au traître son propre visage lors de ses retours de mission.
- Ne vous en faîtes pas, je n'ai pas besoin de vos services pour le moment. Je devrai même plutôt vous souhaiter bon courage pour arriver à retirer toutes ces... flèches. Accolon prit une nouvelle gorgée de vin. La pénibilité de la tâche des servantes ne lui pesait guère, mais dépecer cette viande allait prendre un temps fou. Méléagant avait-il encore laissé prise à sa fureur ? Ou bien cela consistait-il en un nouvel exercice de Thibault ?
- ... Dîtes plutôt à votre sire de moins se défouler.

Accolon tiqua à cette dernière remarque. La servante était visiblement assez audacieuse pour se permettre de critiquer le seigneur des lieux. Là, il y avait une faute qu'il ne pouvait pas laisser passer. Le vieux stratège surplomba les deux esclaves du haut de toute sa stature.
- Ce n'est pas à une esclave de me dicter mes paroles, et c'est encore moins son rôle que de critiquer les actes de notre maître à tous. J'espère qu'à l'avenir je n'aurai plus à vous énoncer ces simples règles de savoir-vivre. L'amant de la Fée jouait au noble. A vrai dire, il fallait bien que quelqu'un le fasse, non ?
- Pardonnez-nous messire, ce ne sera pas nécessaire. Cette fois, c'était la plus vieille des deux qui avait répondu. La jeunette restait quelque peu sceptique, mais elle hocha néanmoins la tête. La leçon porterait ses fruits une fois qu'elle y aurait réfléchi.

Le traître allait à l'encontre de Mordred. Il avait laissé son verre il y a bien longtemps sur la table, en même temps qu'il avait décidé qu'il était de son devoir d'aller saluer le jeune prince à son retour de la chasse. Les sentiments d'Accolon étaient assez mitigés. Mordred avait toujours été l'enfant de Morgane, même s'il avait été pour lui ce qui se rapprochait le plus de père - et encore, on en était vraiment loin. Il était la victoire, et la fin de la guerre. Là où Accolon avait un problème avec Mordred, c'est qu'il n'y voyait pas plus le début d'une quelconque paix.
Le vieux stratège avait toujours laissé ses apréhensions de côté, arborrant un masque d'une froideur distante avec le fils de la Fée. C'était de bonne guerre. Ils étaient aussi rivaux quant à l'ascendant qu'ils avaient sur Morgane et sur le camps des traîtres.

- Mon prince, je vous souhaite le bonjour. J'espère que votre partie de chasse a été agréable, j'ai vu votre oeuvre trainée en cuisine... une plutôt belle prise ma foi. Accolon sourit malgré lui, force était de reconnaître que Mordred était bon chasseur. Content de voir que vous prenez plaisir à ce genre de divertissement... c'est une des obligations que vous aurez, avec en plus toute une cour de nobles suaves sur vos talons, si jamais vous portez la couronne de bretagne un jour.
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Morgane

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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyVen 23 Oct - 23:22



Morgane avait laissé Leif et Alwine avec une servante de confiance - une rare qui la suivait depuis son enfance et qui l'avait suivie sans que la magicienne aie eu à le lui demander - et qui se faisait un plaisir de garder un oeil sur les enfants de onze ans. Leur mère avait décidé de les laisser la journée sans grandir, profitant un peu du calme ; depuis leur naissance, la veille au petit matin, elle ne les avait presque pas quittés, s'étonnant de vouloir rester aussi longtemps auprès d'eux. Elle s'était dominée, avait maté cet instinct de mère et se dirigeait à présent vers la grande salle où elle savait trouver Mordred.
Elle n'avait pas pu le voir avant et espérait bien lui faire comprendre qu'il restait seul héritier du trône de Bretagne. Il était l'aîné, et Leif n'allait pas la contredire. De toute façon, un poste près de son frère lui suffisait ; du haut de ses onze ans et quelques heures, il admirait et aimait son grand frère, modèle à suivre. Bien que le sang intéresse moins le jumeau d'Alwine, il aimait aussi torturer. Morgane hésitait entre l'hérédité et l'environnement familial.
Entre Accolon et elle, entre Mordred et Méléagant les deux plus sanguinaires, entre même Mélusine et Thibaut qui y prenait goût... Oui, les enfants avaient de qui et de quoi tenir !

Une odeur de sang frais emplit ses narines quand elle prit le tournant du couloir, dernier avant la porte de la salle. Mordred ou Méléagant?
Mmm... le chevalier de Gorre était discret ces derniers temps... avec Thibaut dans les pattes, il ne se faisait d'autant plus pas remarquer.
Mordred donc. Elle reconnut sa voix avant même d'entrer dans la pièce. Accolon avait passé le seuil juste avant elle et la fée les entendit discuter.

# Pourquoi dites-vous "si jamais"? Douteriez-vous de votre propre enseignement, mon cher?

Même si tous les traîtres savaient les liens qui 'unissaient' Accolon et Morgane, ils ne se dévoilaient que peu en public. Et, même si les serviteurs comptaient pour rien, ils existaient encore. L'échanson toujours présent dans la salle enfin parti, Morgane leva simplement son sourcil gauche, claquant violemment la double porte sans se retourner.
Seule avec son amant et son fils, elle eut un sourire tendre -oui, ça pouvait lui arriver- ; elle s'approcha du premier, et, passant son bras autour de sa taille, l'embrassa dans le cou avant de s'en détacher pour entourer son fils des bras d'une mère fière de sa progéniture.

# Mordred sera roi de Bretagne, sa soeur et son frère seront à ses côtés. Lui seul règnera, mais il prendra en compte les avis de sa famille. N'est-ce pas, mon chéri?

Certains enfants détestent qu'on leur rappelle qui ils sont, mais cette fois-là, la magicienne ne tolérerait aucune désobéissance. Mordred règnerait, oui, il serait le seul des trois à porter le titre de roi, oui, mais Alwine et Leif étaient ses frère et soeur, son sang, sa chair, ils ne le trahiraient jamais, ils l'aimaient déjà trop pour ça. Ils resteraient toujours à ses côtés, sans jamais vouloir plus que leurs titres.
Mordred était l'Héritier du trône. Leif était le prince de sang et Alwine la princesse de sang.

Si Mordred tentait quelque chose contre les jumeaux, il se prendrait les foudres de sa mère. Si les jumeaux tentaient quelque chose contre Mordred, ils subiraient aussi la colère de Morgane. Elle voulait une fratrie unie pour combattre Arthur.
Elle l'aurait.



Dernière édition par Morgane le Ven 23 Oct - 23:23, édité 1 fois (Raison : mise en page)
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Alwine de Boron

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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyDim 25 Oct - 22:25

Le Feu, c'était bien. Merveilleux même. Et comme elle pouvait lui faire faire ce qu'elle voulait, c'était encore mieux. Elle s'était amusée, longtemps, près du foyer, d'abord à modeler les flammes, puis à les projeter sur des petites bêbêtes qui traînaient obligeamment dans le coin. La première avait eu mal, mais elle l'avait cramé presque tout de suite, après... Dommage. Heureusement, il y en avaient d'autres, et là, elle avait pu faire durer le plaisir ! Et puis les poursuivre quand il leur restait assez de forces – et de pattes – pour tenter de s'enfuir ! Vraiment, elle s'était bien amusée. Ca c'était des gentilles bestioles, offrant volontiers leurs vies et leurs souffrances pour le contentement de notre héroïne. Au même titre que les flammes, qui avaient visiblement choisit de lui obéir pour qu'elle puisse faire joujou à loisir. Tout était donc bien, et merveilleux, comme toujours depuis qu'elle était venue au monde. Ou tout du moins, c'était ainsi que la fillette le voyait.

Car c'était une fillette, bien entendu. Une gamine. D'un jour et demi, en fait. Mais, grâce à la magie de sa merveilleuse maman, elle semblait déjà avoir un peu plus de onze ans, ce qui était quand même beaucoup plus pratique pour marcher, parler ou faire mal à des trucs qui traînaient ! Bientôt, elle serait adulte. Très bientôt. Le lendemain, très précisément. Mais aujourd'hui, sa mère lui avait donné une journée sans grandir, une journée où elle pourrait profiter de sa jeunesse ! Où ils pourraient profiter de leur jeunesse, en fait. Parce qu'elle avait un frère. Deux frère, plutôt, mais un frère jumeau. Né juste avant elle. Leif qu'il s'appelait. La petite l'adorait déjà purement et simplement, et celui qui aurait voulu lui faire bobo se serait fait rôtir les fesses – ou une autre partie assez proche et utile pour se reproduire si c'était un homme. En supposant que leur génitrice ne l'ait pas déjà tuer avant, bien sûr, ce qui était tout à fait possible avec une telle femme, la plus grande et la plus belle de toutes les femmes !

Bon, bien entendu, son opinion était subjective. C'était sa môman quoi ! Mais bon, c'était Morgane, Morgane la Fée. Donc forcément la meilleure. Elle aussi elle l'aimait beaucoup. Tout comme son père – son merveilleux père ! – et son autre frère, son frère aîné s'entend, Mordred. Parce que c'était sa famille, tout simplement. Mais il paraissait qu'un autre membre de sa famille, un certain oncle Tutur, avait volé le trône de sa mère et de son frère, raison pour laquelle elle n'était pas ce qu'elle devrait être, une princesse de sang au beau milieu d'un amoncellement de cousin d'or et de peluche aux yeux en pierres précieuses. Donc fallait que ça change, point barre ! Pour le luxe ! Hum... Et puis aussi pour que justice soit rendue aux siens et tout et tout, bien entendu. C'était important aussi, tout ça. Sans compter que ça promettait d'être amusant !

« Brûler, tuer, torturer, massacrer... Brûler, brûler, brûler ! Brûler, tuer... »

Une petite comptine innocente et enfantine. Comment ça c'est pas innocent ? Bon, disons presque... Elle la fredonnait tout en arpentant les couloirs d'un pas joyeux, dansant même. Car elle n'était plus dans la salle où l'avait laissée sa mère. Usant de son charme de petite fille craquante à souhait et de grands assauts d'yeux d'enfant suppliants, elle avait réussi à convaincre sa nourrice du moment de la laisser aller retrouver sa môman. Son frère était resté avec la domestique, mais elle, après avoir bien profité du feu, avait eu envie de découvrir ce qu'il y avait plus loin. De toute façon, s'il y avait des ennuis, ça retomberait sûrement sur la femme, et notre héroïne – oui, tout à fait, une héroïne ! – n'avait pas le moindre scrupule à la mettre ainsi possiblement dans l'embarras. C'est vrai quoi, elle aurait pu rester ferme, et avoir une jolie brûlure au troisième degré pour preuve qu'elle avait fait des efforts ! Bien sûr, elle se serait excusée après, comme elle le ferait si elle avait tout de même des problèmes. Mais bon, si elle pouvait l'éviter...

C'est qu'elle avait sa petite fierté, notre Alwine. Quoi ? On n'avait pas encore dit que c'était d'Alwine de Boron dont il était question ? La merveilleuse Alwine de Boron ? Et bien c'est chose faite. Et la merveilleuse Alwine s'amusait beaucoup des couloirs changeants du château. Pas d'agacement, bien sûr. C'était le château de sa mère, après tout. Il n'allait pas l'égarer, au final. D'ailleurs, que ce fût pour cela ou par chance, les couloirs du château la menèrent à l'endroit le plus intéressant. Pour elle s'entend. Et, à cet instant, c'était les cuisines. Elle croisa quelques larbins qui en sortaient, sans leur prêter attention – c'était juste des larbins quoi – puis vit la porte se claquer. Ce qui était suffisant pour attiser sa curiosité de mioche de onze printemps, même si elle n'en avait pas un seul en réalité. Elle entrebâilla donc un battant des dites portes, très légèrement, en se croyant très discrète et regarda ce qui se passait à l'intérieur.

C'était une réunion de famille. Sa famille. Son père, sa mère et son grand frère. Et pis personne d'autre. Mais c'était pas gentil de les laisser de côté, Leif et elle ! Heureusement, elle ne se mettait pas facilement en colère, même alors, et elle écouta plutôt l'intervenante du moment, à savoir maman Morgane, qui passait d'un homme à l'autre, de son amant à la chair de sa chair.

« Mordred sera roi de Bretagne, sa soeur et son frère seront à ses côtés. Lui seul règnera, mais il prendra en compte les avis de sa famille. N'est-ce pas, mon chéri ? »

« Tout à fait ! »

Ben quoi, s'aurait pu être à elle qu'on parlait, non ? Sauf que sa mère aurait dit « ma chérie »... Ouai, bon, on en était pas à deux petits « e » près, n'est-ce pas ?

« Parce que c'est lui l'aîné, donc vala, et pis c'est important la famille ! »

Point de vue d'une enfant de même pas deux jours, qu'on ne commentera pas. Repoussant hardiment la porte, elle s'avança dans la pièce. Noirs ses cheveux. Ses longs cheveux qui lui tombaient jusqu'aux creux des genoux. Noirs ses yeux, pétillants d'innocences – une certaine innocente, une innocence assez étrange – et d'amour pour les trois personnes présentes dans cette pièces. Et noirs ses vêtements d'enfants, même si cela n'était pas encore de son fait. Seul sa peau était claire, n'en ressortant que plus joliment. Après un instant d'hésitation, elle se précipita vers son père en courant sur ses petites jambes.

« Papa ! »

Elle serra la seule partie à sa portée, à savoir la propre jambe du Chevalier, avec ses bras frêles, puis leva vers lui un regard de fillette trop meugnon.

« Tu me prends dans tes bras, dis ? »
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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyJeu 29 Oct - 17:04

Etrange comme une simple allusion pouvait avoir autant d'effet. Mordred avait manqué d'exploser littéralement avant que Morgane n'arrive miraculeusement pour désamorcer la situation. Accolon lança un regard en direction de la voix de son amante, elle avait tant l'habitude de se déplacer sans bruit qu'on l'entendait à peine arriver.
Petit sourire. Accolon dut corriger sa pensée au violent claquement de la porte. Sauf quand elle désire se faire remarquer.

- Absolument pas. Simplement, je ne vend pas la peau d'Arthur avant de l'avoir tué, ma chère. Madame la Fée prenait la défense de son fils, ou bien était simplement d'humeur taquine. Changeante à souhait, elle se fit plus câline lorsque vint le temps de les saluer. Accolon en profita pour humer l'odeur de ses cheveux lorsqu'elle se pencha dans son cou.

Morgane se plaça aux côtés du prince, unis ensemble pour la conquête du trône de Bretagne. La question était trop sérieuse pour que le vieux stratège s'amuse d'un "mon chéri" - Morgane était bien plus expressive depuis qu'elle avait accouché des jumeaux, et Accolon était encore en train de s'y adapter. Un simple hochement de tête valait toutes les réponses du monde.
Surtout quant une gamine venait crier un "Tout à fait !" juste à la suite. Alwine, évidemment. La petite poupée de procelaine blanche aux cheveux et aux habits noirs. Et aussi sa fille... depuis un jour. Accolon la dévisagea, imperturbable. 11 ans, et une innocence démente à tendance pyrophile. Malgré tout le détachement qu'il tentait de conserver, le simple "papa" lui fit plisser les yeux de tendresse tout en lui arrachant un sourire.
Attendri, l'ancien chevalier caressa la petite tête de sa fille qui se raccorchait à sa jambe. Accolon sourit de nouveau et murmura un "bien sûr" tout en prenant son petit bout de fille d'un seul bras - c'était assez marrant de porter cette part de soi-même avec autant de facilité, et puis ça ne durerait pas un jour de plus de toute façon - pour l'amener à hauteur de son épaule et la serrer contre lui. Accolon lui remit une mèche derrière l'oreille et l'embrassa sur le front.
Mordred et Morgane... et Alwine et Accolon... l'orthographe était marrante. Et la situation aussi, ne put s'empêcher de penser le traître en voyant le fils complimenter sa mère.


- Héhé, t'as intérêt à profiter de ce câlin gamine, après tu seras trop grande pour moi. Etre père était déjà assez nouveau, surtout d'une enfant qui grandissait d'heure en heure. Accolon aurait besoin d'une bonne conversation avec elle, mais il ne se sentait pas de parler à quelqu'un qui vieillit à vue d'oeil. Il ne savait même pas vraiment à quel stade Morgane souhaitait arrêter la croissance. Bah, pour le moment, il appréciait l'instant présent avec l'être étrange qu'était sa fille.

Mordred réaffirma l'unité de la famille. C'était vrai, plus ou moins. Les rivalités internes étaient obligatoires, comme il est universel que chacun ait sa vision des choses. Mais oui, ils travaillaient tous dans le même camp et pour le même but. Mettre Mordred sur le trône. Accolon serra les dents.

- C'est un fait indéniable. Les liens du sang l'emportent de loin sur tout le reste... sauf peut-être pour Lionel, mais c'est un cas à part. Nous sommes tous sous les ordres de la Fée et servons ses désirs. Mmm... Accolon sourit tout seul en sentant que sa remarque allait encore être acceuillie de travers. Désolé d'être un soldat avant tout.

Le bras droit de la Fée regarda Mordred dans les yeux, et inclina la tête. Accolon n'avait pas besoin d'apprécier quelqu'un pour le servir. Devoir et sentiment étaient deux choses bien différentes... sauf avec la Fée.
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Morgane

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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyJeu 29 Oct - 20:50

Alwine... Elle était vraiment impayable... Si Morgane ne l'avait pas faite, il aurait fallu l'inventer...

-Tu es belle maman.

Morgane tourna la tête vers son fils. Sourire. La vision d'un enfant pour sa mère est souvent la même. Rien qu'à voir Alwine... Mais Mordred n'était pas comme les autres enfants. D'ailleurs... la magicienne se pencha à son oreille.

# Contiens-toi mon fils. Ton avis comptera toujours plus que celui des autres pour moi, mais je t'interdis de dénigrer Accolon. En ma présence ou en mon absence. Tu n'étais pas là au début, tu ne sais pas tout, tu ne sais pas tous les détails de ce qu'il a fait pour moi.
Est-ce clair?


Morgane s'avança vers la table et perçut les sentiments et pensées de ceux qui l'entouraient. On s'étonnait de sa tendresse? Elle tourna la tête. Accolon... Amusée, la magicienne leva un sourcil ; sans bouger de sa place, elle lui parla directement dans sa tête.

* Tu voudras que je te montre combien je suis expressive?... *

La fée sourit en voyant leur fille s'approcher d'Accolon, et son sourire s'agrandit lorsqu'il la prit dans ses bras. Elle répondit ensuite aux interrogations muettes de son amant.

* Ils cesseront de grandir quand ils auront atteint le taille et le physique d'une personne de 20ans. A partir de là, ils vieilliront normalement. *

Accolon continuait sur sa lancée, réagissant à l'unité familiale évoquée par Mordred. Lionel?... Mmm... Il était fidèle à la cause, dévoué... Morgane s'occupera de le récompenser. Et pourquoi ne pas en parler à sa petite humaine? Sa préférée? Oui... pourquoi pas?...
Nous sommes tous sous les ordres de la Fée et servons ses désirs.Désolé d'être un soldat avant tout.

Morgane sourit, tournant toujours le dos aux autres. Percevant encore une fois les sentiments de son bras, elle s'avança vers lui et passa une main dans les cheveux de sa fille avant de l'embrasser sur la joue. Elle releva la tête et lança un regard brûlant à Accolon.
*Plus tard, plus tard... *
Elle s'efforça de rester à l'instant présent.
# J'ai cru sentir que tu nous avais chassé de quoi dîner mon fils?
Avant de se tourner vers Alwine.

# Et toi, petite coquine, ne t'avais-je pas demandé de rester avec Nina? Ta nourrice est l'une des rares personnes en qui tu peux avoir confiance tu sais. Et à qui tu te dois, pour l'instant, d'obéir. Ses ordres à elle viennent de ton père ou de moi.
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Alwine de Boron

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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyVen 30 Oct - 22:04

Tout était pour le mieux. Déjà, après avoir murmuré son acceptation, son pôpa chéris l'avait prise dans ses bras, dans son bras en fait, avec la même tendresse qu'il avait eu en lui caresser la tête. Et, soyons clairs, elle adorait ça ! Elle ne serait pas une enfant bien longtemps. Son enfance se résumerait en tout et pour tout à une journée, même moins. Et ce genre de truc était l'une des rares choses qu'elle regrettait de ne pas pouvoir vivre un peu plus longtemps, maintenant qu'elle y avait goûté ! Qui sait, peut-être que Maman accepterait de la faire redevenir une petite fille de temps en temps pour qu'elle puisse se faire câliner à loisir par Papa ? Mhouai... Sûr qu'elle préférerait garder tous les câlinous pour elle ! Ca ce comprenait, mais bon...

« Héhé, t'as intérêt à profiter de ce câlin gamine, après tu seras trop grande pour moi. »

Elle acquiesça vigoureusement à cet écho de ses propres réflexions, et se pelotonna un peu plus fort contre son très cher géniteur, qu'elle aimait déjà tout entier, malgré le temps très court qu'ils avaient passés ensemble. Il était grand, fort et surtout le plus malin des Chevaliers ! Parce qu'être un tas de muscles, c'était bien, mais avoir de l'intelligence, comme son papa, c'était mieux ! Les plus rusés survivent, pas les plus bourrins ! La preuve, sa môman d'a elle. Elle n'avait que peu de gens à son service comparer à ce traître d'Oncle Tutur, mais sa Magie, développée par son intelligence et son talent, lui permettait de défendre ces droits et celle de Mordred ! Vala !

« C’est une famille unie qui montera sur le trône de Bretagne. »

Décalant un peu son joli minois de façon à reposer sa tête contre le bras d'Accolon, elle accorda un sourire éblouissant à son très cher grand frère. Elle l'aimait déjà ! Bien sûr qu'ils seraient unis ! Personne toucherait à ses frères ou à son père, sous peine de se faire cramer à un endroit douloureux. Quant à sa mère, c'était elle la plus redoutable de tous, de toutes façons... Si Alwine avait perçu les intentions du futur Roi, elle aurait été tout à fait d'accord : une fois qu'il serait sur le trône, elle pourrait vivre une confortable et chaotique vie de princesse de sang. Tout du moins, c'était comme ça qu'elle voyait les choses pour le moment.

« Nous sommes tous sous les ordres de la Fée et servons ses désirs. Désolé d'être un soldat avant tout. »

« T'en fais pas papa, on t'aime comme t'es ! Et pis t'as raison de toute façon. »

D'ailleurs, il avait toujours raison ! Sauf quand il contredisait Morgane, mais ça c'était un autre débat, de toute façon. En parlant de leur cheftaine à tous, elle reprenait justement la parole, parlant d'un sujet fort intéressant pour une enfant de onze ans - de corps et d'esprit sinon d'années réelles - le dîner ! Au passage, elle lui caresse elle aussi les cheveux dans un geste tendre.

« # J'ai cru sentir que tu nous avais chassé de quoi dîner mon fils ? »

Et elle pouvait même sentir quand on lui apportait de la nourriture ! Elle était vraiment trop forte, sa maman, en plus d'être la plus belle et la plus maligne, elle aussi. Et avec des parents pareils, on s'étonnera que notre petite héroïne soit parfaite également ! Franchement, il n'y avait pas de quoi...

« # Et toi, petite coquine, ne t'avais-je pas demandé de rester avec Nina ? Ta nourrice est l'une des rares personnes en qui tu peux avoir confiance tu sais. Et à qui tu te dois, pour l'instant, d'obéir. Ses ordres à elle viennent de ton père ou de moi. »

Oula, voilà qui était d'un coup moins parfait que le reste : le moment où elle se faisait taper sur les doigts. Vite, trouver quelque chose ! Le problème, c'était que sa mère lisait dans les pensées... Et que du coup elle savait aussi que son premier réflexe avait été de trouver une excuse. Alwine se permit une petite grimace discrète, et laissa le côté enfantin fermement présent en elle se manifester pour une fois, tandis qu'elle ne trouvait pas grand-chose à répondre : elle dit la vérité.

« Ben déjà je lui ai pas désobéit. Je lui ai demandé la permission avant de partir, et pis elle a dit oui. Tu vois, je m'ennuyais loin de toi et de tous les trucs amusants. J'ai joué un moment avec le feu, mais j'ai fini par manquer de bestioles à faire cramer morceau par morceau, et comme y avait rien d'autre à faire, j'ai fait mes yeux de petite fille et Nina m'a laissé explorer le château ! De toute façon, je risque rien, hein ? »

Question plutôt rhétorique, de toute façon. Le bâtiment de Morgane ne serait jamais un danger pour les siens et surtout pas pour ceux de son propre sang, de toute façon... Enfin, disons pas pour ses enfants, se sera plus exact...

« Et au fait on... »

Elle allait demander ce que Mordred leur avait ramené pour manger, mais une pensée vint soudain troublé son esprit encore tout jeune, et elle tourna de nouveau son regard vers la Fée.

« Mais t'es pas fâchée, dit ? T'es fâchée ? »

Petite moue toute tristounette de la petite fille qui envisageait sérieusement la possibilité d'avoir déçue sa maman. Et s'il y avait une chose qu'elle ne voulait pas faire, c'était la décevoir ! Sa maman serait fière d'elle, na ! Sans s'en rendre compte, elle était aussi encore plus craquante que d'habitude, mais elle se sentait surtout inquiète...
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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyDim 22 Nov - 13:17

Morgane se tourna pour s'adresser au futur roi. Et l'amant de la Fée sourit de toute ses dents. Diable, l'accouchement avait vraiment changé sa maîtresse. Il fallait espérer que cela dure pour pouvoir de nouveau arriver à dress... Accolon arrêta le cours de ses pensées en attendant la voix de Morgane dans sa tête.
Petit sourire en coin.
"Plus tard peut-être, c'est la gamine qui réclame mon attention pour le moment." pensa-t-il tout en continuant de scruter Mordred du regard. Accolon finit par souffler et se radoucir. Il n'était pas bon de trop penser quand une amante capable de lire dans votre esprit se trouvait dans la même pièce.

La petite bambine était incroyable. Même avec toute la volonté du
monde pour se forcer à ne pas s'attacher à elle, il restait toujours ce
petit lien intangible. Pour quelqu'un qui avait quitté sa famille et ne
souhaitait pas la revoir, la sensation était plutôt nouvelle. Ce
n'était pas la passion qu'il éprouvait pour Morgane, c'était bien
différent. Un lien qui, malgré tous les changements possibles de
l'univers, continuerait d'exister et d'affirmer "nous sommes père et
fille". Accolon était agacé. Les choses qu'il ne pouvait contrôler
l'avait toujours laissé perplexe.
D'un coup d'oeil à Alwine, il tenta de la considérer comme l'adulte de 20ans qu'elle sera le lendemain. Exercice difficile pour celui qui préférait la logique à la magie. Répondre à Mordred était plus facile. Du moins le croyait-il. Sa petite fille se blottit contre lui et Morgane s'enflamma de désir. Accolon plissa les yeux et inclina la tête face à Mordred.

- Exact, les domestiques s'affairent déjà pour dépecer la biche en cuisine. Le traître n'allait pas manquer une si belle occasion de garder la conversation dans le petit cercle de sa famille. La Fée enchaîna d'ailleurs directement à l'attention d'Alwine. La petite avait faussé compagnie à sa nourrice en l'embobinant royalement. Et voilà qu'elle tentait de refaire le petit numéro sur sa mère maintenant.
Plutôt douée - même si tous les enfants avec une telle frimousse le sont sûrement aussi, relativisa-t-il. Si elle conserve ce charme dans son corps d'adulte, nul doute qu'Alwine pourra facilement leur trouver des informations en s'infiltrant dans... Accolon s'arrêta net et prit une mine sévère. Il regarda la gamine sur son épaule, toute désireuse de plaire à Morgane, et il fut sûr de sa décision.
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Morgane

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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyVen 26 Fév - 18:52


    *On verra ça, ma chérie. Quand tu auras goûté aux plaisirs qu'offre l'âge adulte, tu me diras si tu le souhaites toujours. Je t'apprendrai peut-être comment faire.
    Quant aux câlins que je souhaiterais garder... *

    Morgane sourit, pensive. Ce à quoi pensait sa fille n'était pas complètement faux. Surtout depuis la naissance des jumeaux, elle était devenue plus tendre et plus câline. Rien que d'y penser, elle se mettait à vouloir une étreinte crapuleuse. Rah! Mais qu'est-ce qui lui prenait?? Allez, courage,d'ici dix minutes elle pourrait passer ses nerfs. Sur un villageois, un serviteur à qui elle trouverait quelque chose à reprocher... Écharper quelqu'un lui ferait du bien. Passer ses nerfs...
    ...sur Accolon?... Mmm...
    C'est vrai que, bon, elle ne dépècerait pas, elle n'aurait pas cette sensation jouissive de sentir la peau se détacher fibre par fibre des muscles de son corps, non, elle n'aurait pas ce plaisir indicible à respirer cette odeur cuivrée du sang, la chaleur du liquide rouge couler sur ses mains et dégouliner de son visage...Non, avec Accolon, elle aurait plutôt la violence d'une étreinte, les morsures devenant baisers et inversement, et sa gifle deviendrait caresse lorsqu'il la prendrait.
    La fée jeta un rapide coup d'oeil au chevalier.
    *Tout à l'heure...*

    Ben déjà je lui ai pas désobéi. Je lui ai demandé la permission avant de partir, et pis elle a dit oui. Tu vois, je m'ennuyais loin de toi et de tous les trucs amusants. J'ai joué un moment avec le feu, mais j'ai fini par manquer de bestioles à faire cramer morceau par morceau, et comme y avait rien d'autre à faire, j'ai fait mes yeux de petite fille et Nina m'a laissé explorer le château ! De toute façon, je risque rien, hein ?...
    ... Mais t'es pas fâchée, dit ? T'es fâchée ?

    # Non tu ne risques rien, ma chérie. Tu n'avais plus d'insectes? C'est problématique, ça. Si tu ne peux pas t'entraîner... Quand tu retourneras dans tes appartements, tu auras un nouveau panier à couvercle. Il y aura toujours quelque animal à brûler dedans, d'accord ma puce? Et, même, tu n'auras qu'à souhaiter l'animal, ce sera celui que tu veux dans la corbeille.
    Tu veux jouer un peu maintenant, peut-être? Tiens voilà un chaton ma chérie. Mais attention, éloigne-toi de la table, il ne faut pas jouer avec la nourriture.


    La magicienne perçut alors les pensées de Mordred et se retourna d'un bloc vers lui, les yeux rouges de colère. Etre son fils ne lui donnait en aucun cas le droit de supposer de telles choses. Si elle sait montrer sa douceur et sa tendresse, elle sait aussi, elle sait toujours se montrer impitoyable. Son désir n'avait pas changé. Elle renverserait Arthur et mettrait Mordred sur le trône. Elle savait toujours être cinglante.
    Fronçant de fins sourcils auburn, Morgane ne prononçait pas une parole. Il faisait bien de regretter ces pensées. Car s'il était son fils et qu'il pouvait de fait se permettre presque tout sur tout le monde -en excluant bien sûr elle-même, Alwine, Leif et Accolon-, il ne pouvait en aucun cas remettre en question, ni son autorité, ni ses actes, ni son comportement. Elle se calma quand son fils pensa à la charité et la clémence, ces pseudo-vertus des chevaliers d'Arthur que Morgane n'exerçait pas. Quant à Accolon, c'est normal qu'il n'est pas agi comme un père. A l'époque, il n'était qu'un pion, un simple soldat soumis aux désirs de la Fée Rouge. À présent, il était l'un des généraux. Le général, d'ailleurs.

    Morgane se mit alors à penser à son autre fils. Leif ressemblait plus à son père. Il parlait peu mais parlait bien. Il savait faire oublier sa présence, marchait en silence, presque invisible aux yeux et aux oreilles des autres. Dommage qu'il ne soit pas là. Mais bon, il s'entraînait, gardait son niveau et ses compétences. Où était-il, là? Humpf, d'accord. Comme toujours ou presque, salle d'entraînement, avec Méléagant. Combat à l'épée et au poignard, les deux en même temps.
    La fée releva la tête vers Mordred. Et pourquoi pas? Il faudrait juste trouver une femme qui convienne. Noble, belle pour retenir l'attention de son fils, assez intelligente pour comprendre où se situait son intérêt, mais assez stupide et insignifiante pour ne s'intéresser qu'à la broderie et à l'héritier qu'elle donnerait à Mordred -pas dans cet ordre, bien sûr.


    _ Mère ne te rappelles tu pas toutes les fois ou j'explorais seul le château. Il n'y a pas de grand risque pour elle, tout le monde nous craint alors pourquoi il s'en prendrait à elle. Et puis elle est quand même capable de les rôtir sur place. Et toi petite démone, n'aimerais tu pas qu'un jour je t'emmène avec moi à l'extérieur du château. Je t'apprendrais tout ce que tu veux sur l'art d'effrayer un paysan. i]Son fils tourna son regard vers elle.[/i]_ Si bien sûr vous le voulez bien mère et toi aussi Accolon.

    Morgane approuva d'un signe de tête. Quant au sort des serviteurs.... La magicienne haussa un sourcil ; presque instantanément un hurlement se fit entendre, bien qu'il fut rapidement étouffé par l'épaisseur des cloisons. Un sourire à moitié amusé à moitié innocent vint s'installer sur son visage parfaitement calme.
    # De quelle domestique parles-tu?
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Alwine de Boron

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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyVen 26 Fév - 21:48

Certes, Alwine était déjà une formidable actrice, même enfant. Certes, elle deviendrait pire encore au fil des ans... Mais, en cet instant, elle était parfaitement sincère. C'était de sa mère qu'on parlait, leur cheftaine à tous, qui lui avait donné tellement plus que la vie... Et qui avait des pouvoirs tellement grands ! Si grands que, pour eux, son propre esprit était loin d'être un refuge, ce qu'elle se vit confirmer dessuite... D'ailleurs, elle ne l'aurait voulu pour rien au monde : elle n'avait rien à cacher à Morgane, et c'était tellement plus pratique ainsi !

*On verra ça, ma chérie. Quand tu auras goûté aux plaisirs qu'offre l'âge adulte, tu me diras si tu le souhaites toujours. Je t'apprendrai peut-être comment faire.
Quant aux câlins que je souhaiterais garder... *


Les plaisirs de l'âge adulte... Ceux dont Mordred profitait déjà tant et tant, à ce qu'on lui avait dit ? C'était on ne peut plus intéressant, mais l'esprit de la fillette restait concentrée sur l'éventuelle colère de sa mère à son égard. Et pourtant... pourtant, une petite part de celui-ci prit bonne note de ce que l'Enchantresse venait de dire. Une part qui était sans doutes la digne fille de la dite Enchantresse...

 « # Non tu ne risques rien, ma chérie. Tu n'avais plus d'insectes ? C'est problématique, ça. Si tu ne peux pas t'entraîner... Quand tu retourneras dans tes appartements, tu auras un nouveau panier à couvercle. Il y aura toujours quelque animal à brûler dedans, d'accord ma puce? Et, même, tu n'auras qu'à souhaiter l'animal, ce sera celui que tu veux dans la corbeille. »

Un sourire irrépréssible fleurit sur son visage enfantin, un sourire aussi éclatant et joyeux que meugnon tout plein. Elle n'avait vraiment pas de pareille, sa Fée Rouge de mère. Elle lui pardonnait sans problème, mieux, elle résolvait les siens, de problèmes, grâce son insondable puissance magique. Ce qu'elle avait de la chance d'être sa fille... Même si ce n'était sans doutes pas que de la chance : de qui d'autre aurait-elle pu être l'enfant que de Morgane et d'Accolon ?

 « #Tu veux jouer un peu maintenant, peut-être ? Tiens voilà un chaton ma chérie. Mais attention, éloigne-toi de la table, il ne faut pas jouer avec la nourriture. »

Et elle lui faisait apparaître un chaton, comme ça. Tout mignon aussi, avec ses grands yeux marrons tout craquants et ses petites pattes maladroites. Qui le devinrent beaucoup plus, sous la contraite, quand il commença à courir, à sauter sur le sol, à fuir, les pattes chauffées au rouge. D'ailleurs, il fût beaucoup moins mignon aussi une fois qu'il eu brusquement prit feu, à bonne distance du meuble du repas... Finalement, Alwine n'avait pas envie de jouer, pour l'instant...

« Mère ne te rappelles tu pas toutes les fois ou j'explorais seul le château. Il n'y a pas de grand risque pour elle, tout le monde nous craint alors pourquoi il s'en prendrait à elle. Et puis elle est quand même capable de les rôtir sur place. Et toi petite démone, n'aimerais tu pas qu'un jour je t'emmène avec moi à l'extérieur du château. Je t'apprendrais tout ce que tu veux sur l'art d'effrayer un paysan. »

Mordred qui intercédait en sa faveur (un peu tard, mais c'était l'intention qui comptait), et avec un geste tendre, en plus ! Une preuve, s'il en était besoin, qu'il l'aimait, lui aussi, tout comme elle l'aimait lui, son grand frère adoré.

« Si bien sûr vous le voulez bien mère et toi aussi Accolon. »

Bien entendu. Mais pourquoi refuseraient-ils ? Elle n'avait pas vraiement besoin d'apprendre à effrayer qui que se fût, mais une leçon avec le futur Roi serait un plaisir au moins autant qu'un enrichissement. Et puis passer du temps avec lui était une idée qui lui plaisait bien...

« Exact, les domestiques s'affairent déjà pour dépecer la biche en cuisine. »

Son père, discret, mais décisif. Qui répondait à la question qu'elle n'avait pas posée, finalement, bien qu'il ne soit pas capable de lire dans les pensées. C'était vraiment le meilleur des papas, et elle se blotit un peu plus dans ses bras.

« En parlant de domestique mère, je crois que cela fait longtemps que tu n'as pas punis les domestiques. L'une d'entre elle m'a complètement manqué de respect et j'ai dut lui faire comprendre qui j'étais. Je me suis quand même retenu, je ne voulais pas amputer une de tes domestiques sans ton accord. »

Comment ! On osait faire front contre son frère ? Ah, elles avaient de la chance, ces idiotes, qu'on ne soit pas déjà demain ! Elles seraient parties aussitôt en fumée dans un long et douloureux bûcher si elle avait été adulte et avec la pleine maîtrise de ses pouvoirs... Heureusement, si elle était encore enfant, ce n'était pas le cas de Morgane. Le hurlement qui retentit brièvement fit de nouveau sourire la petite fille à pleines dents.

« # De quelle domestique parles-tu ? »

Ca leur servirait de leçon ! Voilà décidément une solution où Alwine ressemblerait beaucoup à sa génétrice, pas de doutes...

« Merci Maman. De m'avoir pardonné. Et pour les cadeaux ! »

Oui, le petit chat avait été divertissant, de façon fort brève, et cette boîte à malice promettait d'être remarquable ! De quoi tester tout plein de technique différentes ! Elle en était toute joyeuse d'avance...

« Et merci pour ta proposition, grand frère. Je m'en souviendrais... »
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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyDim 28 Fév - 17:00

Incapable de quelque magie que ce soit, le bras droit et amant de la Fée perçut seulement de Morgane son sourire et son regard. Il ne lui en fallait pas plus pour deviner ses pensées et il se retînt de rire en glissant un sourire en retour. L'appétit de son amante n'était pas pour lui déplaire - c'était la simple évocation du mot câlin qui évoquait autant de sensualité dans son regard ? haha -, mais là sa tendresse était toute dirigée vers son brin de fille lové dans ses bras. L'idée d'une étreinte en cet instant lui paraissait tellement saugrenue.

Une légère grimace contraria le beau tableau. Plutôt amusé des quelques traits d'esprits de sa petite famille, Accolon se refroidit instantanément en constatant le ton badin que prenait Morgane quant aux prouesses pyrophiles de leur fille. L'étendue de la magie de la Fée le sidérait toujours. Avait-elle seulement une limite ? Accolon avait depuis longtemps renoncé à comprendre ces pouvoirs-là, trop imprévisibles, trop... grands peut-être. Rien qu'une boîte qui en faisait sortir les animaux demandés... Le traître en avait la tête pleine d'idées, un corbeau pour récolter et répandre l'information ? un limier pour la traque ? un lapin pour le râgout du soir ? Tous les paysans du monde - et même les seigneurs, était-il convaincu - tueraient pour avoir ne serait-ce que le millième de ce pouvoir.
Sa fille venait de brûler le châton alors qu'il était encore dans le petit monde de son esprit. Et c'était cela qu'on en faisait. Qu'est-ce que cela apportait-il donc ? En plus, un domestique devrait venir ramasser cette fichue carcasse carbonisée qui encombrait maintenant les dalles. Accolon joua encore avec les cheveux de sa fille, lui sourit et la reposa par terre. Il commençait à avoir envie d'être dans une autre salle du château. N'était-il pas juste venu dire bonjour au "Sire" Mordred et cela était maintenant fait. Accolon commençait à enrager tout seul, et plein de vanité et d'orgueil se demandait ce que Morgane lui réserverait comme traitement pour surprendre de telles pensées. L'envie de l'avoir dans son lit remonta en lui et pouvoir clamer violement sa fureur dans ses courbes.

Et voilà que le prince prenait la parole. Lui au moins disait des choses sensées. Rien n'était plus vrai que le fait qu'Alwine ne craignait dans l'enceinte du château. Leurs gens avaient déjà bien assez peur d'être châtiés sans raison aucune qu'ils ne s'amuseraient jamais à toucher la fille de la Fée en personne. Et il était vrai qu'Alwine avait besoin de voir l'extérieur.

- Très bonne idée mon Prince, Accolon se demandait où il trouvait la force de répondre tellement il avait été blasé par la fin du chat. Vous seriez trop bon d'enseigner également à ma fille l'art de s'en faire obéir, en plus de celui de les effrayer. Voilà que le fin stratège laissait ses émotions lui faire comettre des erreurs : le ton était beaucoup trop protocolaire pour être crédible, il avait voulu formuler une simple demande et maintenant cela pourrait passer pour une pique.

Morgane enchaîna sur le futur repas et Accolon fut trop heureux de répondre rapidement pour changer de sujet. La biche en cuisine mena Mordred sur le châtiment de domestiques. Accolon se permit de soupirer discrètement. Il ne savait pas vraiment en quoi le manque de respect avait consisté d'ailleurs, mais il constata sans surprise qu'il s'en fichait éperduement. Mordred n'était pas son fils.
Le cri de la servante fut bref mais on ne peut plus audible. Accolon se demanda si c'était la vieille ou la jeune qui s'était pris en pleine gueule la foudre de la Fée. Il grinça des dents en constatant qu'il pensait vraiment n'importe quoi et qu'il était on ne peut plus de mauvaise humeur, et il n'était pas bon d'être ainsi si proche de son amante télépathe. Temps de prendre congé. Il avait envie de partir faire une petite chevauchée, ou de se prendre une bonne bouteille de rouge à siroter à l'air libre sur les remparts. Morgane le rapellerait ensuite plus tard pour lui faire la morale, le faire voler dans tous les sens ou quoique ce soit d'autre et ils finiraient sur le lit pour son plus grand - et désiré - soulagement. Pensées encourageante, sa fille était au moins assez polie pour remercier les grâces qu'on lui accordait.

- Chère famille, permettez que je prenne congé et vous laisse à vos discussions. Je serai à la salle des cartes si vous désirez me trouver... Petit regard au chat... Ah, je vais me charger de jeter cette carcasse et dépécher une autre domestique aider en cuisine, histoire que notre bîche soit cuisinée pour l'heure du repas. Et moi, ça me permettra de prendre un remontant aux cuisines, voire de passer mes nerfs sur la servante restante tant qu'à faire. Dire que je réussissais à canaliser ma rage depuis que j'avais quitté le service d'Arthur. L'arrivée d'une gosse change vraiment un homme, même un tel que moi.

Mais verni comme il l'était ces derniers temps, avec le moindre de ses plans ne se passant pas exactement comme prévu, Accolon doutait même de réussir à mener à bien sa sortie.
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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyVen 16 Juil - 9:51

Si tu savais, mon cher, l'étendue réelle de mes pouvoirs... Morgane avait perçu les pensées de son chevalier, le plus cher à ce qui lui servait de coeur. Cher pour nombre de raisons.
Cher parce qu'il était terriblement efficace, cher parce qu'il ne rechignait pas lorsqu'elle lui donnait une mission, cher parce qu'il lui servait de couverture l'hiver -elle n'aimait pas trop utiliser ses pouvoirs pour réchauffer ses appartements, ou, en tout cas, elle ne les réchauffait pas assez pour ne pas avoir à se passer de lui -, cher parce que notamment il lui était dévoué corps et âme -pourquoi aller chercher ailleurs ce qu'elle avait à disposition?- ;
Cher également parce que, parfois, Accolon lui résistait avant de lui succomber -ça, elle adorait qu'il lui résiste, et qu'il s'avoue vaincu après, car son caractère revanchard et brutal reprenaient le dessus, enlevant le goût fade et monotone de la passion et de la soumission qu'il éprouvait, tout entier à assouvir les désirs de sa maîtresse.
Cher, enfin, parce que, quand même, il était le père de deux de ses enfants.
Oui, beaucoup de gens tueraient pour le millième de ses pouvoirs. le millionième même. Mais, encore une fois, ce n'était rien comparé à l'étendue de tout ce qu'elle savait réellement faire. Elle se limitait à ce que les humains pouvaient supporter, pouvaient concevoir. Elle aurait pu faire tellement plus...
L'idée du corbeau était à garder. Toutefois, ils n'étaient pas toujours les bienvenus, ni dans les villes, ni dans les campagnes... Mmm... Des pigeons? Non, ils servaient trop souvent de déjeuner, et un pigeon qui s'échapperait toujours deviendrait l'objet de doutes et serait par là-même suspect. Une tourterelle? Ca serait l'idéal dans un château rempli de dames en jupons aussi vite retroussés que les dames sont soi-disant offusquées. Une colombe? PAR-FAIT. Colombes et tourterelles prendraient leur envol. Ou plutôt, apparaîtraient assez rapidement dans les volières du palais royal pour remplacer celles qui y sont déjà. D'autres, au château de la Fée, se chargeraient de faire la liaison. A mettre en place...


- Très bonne idée mon Prince. Vous seriez trop bon d'enseigner également à ma fille l'art de s'en faire obéir, en plus de celui de les effrayer.

# C'est exact, la peur est bonne, car se faire craindre est essentiel. Mais Accolon a raison. La peur, malheureusement, n'est pas assez, il faut être obéi. En n'inspirant que la peur, les gens risquent de mal faire ou de mal comprendre. Se faire obéir, tout comme se faire craindre de ces peuplades est primordial.

Morgane, ou comment rattraper la diplomatie ratée d'Accolon... Concentrée sur autre chose, revenant à ses piafs, Morgane ne fit pas attention aux dernières pensées d'Accolon.

- Chère famille, permettez que je prenne congé et vous laisse à vos discussions. Je serai à la salle des cartes si vous désirez me trouver... Ah, je vais me charger de jeter cette carcasse et dépêcher une autre domestique aider en cuisine, histoire que notre biche soit cuisinée pour l'heure du repas.

Morgane nettoya d'un geste pensif les restes carbonisés du chaton. Cette idée de piafs informateurs venant mettre à jour et révéler les potins, histoires et plans de la Table Ronde -des véritables corbeaux haha- l'intéressaient au plus haut point. Comme quoi, sans le vouloir, Accolon était d'une utilité géniale. Enfin, pas trop géniale non plus quand même. Mais, ça, Morgane se serait bien gardée de le lui avouer... en public du moins.
Et moi, ça me permettra de prendre un remontant aux cuisines, voire de passer mes nerfs sur la servante restante tant qu'à faire. Dire que je réussissais à canaliser ma rage depuis que j'avais quitté le service d'Arthur. L'arrivée d'une gosse change vraiment un homme, même un tel que moi.
Accolon passant ses nerfs. Du moment qu'il ne la touchait pas de trop... Morgane n'était pas amoureuse, non, simplement...elle n'aimait pas que d'autres aient accès à ses gens ou à ses jouets à elle. Elle releva la tête qu'elle avait penchée alors qu'elle réfléchissait et ajouta :


# Laisse, je m'occupe de la domestique. J'ai à faire de toute façon.

Elle était chef ici, elle n'allait quand même pas leur faire des compte-rendus sur ses activités, même s'ils étaient sa famille.
Prenant le bras d'Accolon, elle sortit de la salle, sans attendre quelque réponse, qu'elle entendrait de toute façon. Elle était la chef ici, elle n'avait pas besoin de la permission de quiconque pour aller et venir. Se téléportant avec son chevalier devant la seule porte -invisible- qui menait à ses appartements à lui, elle lui lâcha le bras pour se pencher vers son visage médusé et le regarder, amusée :

# Alors ta sortie était réussie?
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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyVen 30 Juil - 21:08

Morgane venait encore à sa rescousse. Une simple envie d'éviter un possible conflit ou une vraie position pour Accolon par rapport à son fils ? Le traître rigola intérieurement d'avoir simplement pu se poser cette question. La parenthèse était amusante, mais l'ambiance générale ne changeait pas. L'amant de la Fée avait toujours envie d'être ailleurs et il annonça ainsi sa sortie.

Sa Fée lui rendit la tâche encore plus rapide en nettoyant elle-même le corps carbonisé du chaton. D'un simple claquement de doigts. Comme si de rien n'était et sans même y penser. Accolon était partagé entre l'abattement d'être ainsi relégué à l'inutilité et l'énervement de ne pas pouvoir mener même une telle petite action à bien. La logique de la chose le faisait rager. Quelle importance donner à tout ça ? Quelle importance pouvait avoir le moindre des gestes du château quand Morgane pouvait tout faire elle-même ?
Incapable de savoir que des piafs occupaient la cervelle de son amante, Accolon s'étonna de ne pas être foudroyé dans la seconde- ou envoyer valser contre un mur plutôt, c'était plus dans son style. Il voulut en profiter pour faire quelques pas mais Morgane le devança de nouveau.

# Laisse, je m'occupe de la domestique. J'ai à faire de toute façon. Le ton se voulait doux et conciliant. Elle a dû capter mes pensées finalement, déduit le traître. Il ne lui rendit pas son sourire. Il en faudrait un peu plus pour le sortir de sa mauvaise humeur.

La téléportation joua le rôle de la goutte d'eau faisant déborder le vase. Et Morgane se penchait devant lui, toute amusée qu'elle était de son exaspération. Accolon lui posa une main sur l'épaule pour la pousser sur le côté.

- Non.

Accolon fit deux pas rageurs jusqu'à la porte et leva son pied.
BLAM !
En se cognant violemment, les battants de la porte avaient sûrement bousillé quelque peu le bois des étagères sur lesquels ils s'étaient écrasés. Le traître rentra dans la pièce sans même attendre son amante, sans même un regard, sans même penser à lui claquer la porte au nez.

Il fit quelques pas dans sa chambre, tournant en rond. Rangée, d'un ordre impeccable si ce n'était les quelques dossiers en cours qu'il avait sorti sur sa table de bureau. Où était posé un verre de vin à moitié fini. Plusieurs rangées d'étagères plein de livres et d'encyclopédies, quoiqu'aucune collection ne fut complète - Accolon était parti de Camelot assez précipitamment. Les murs étaient vides et sans décoration. Une immense carte de Bretagne, tellement annotée qu'elle en devenait presque incompréhensible, formait les seules touches de couleur.
Le lit était fait, mais n'avait rien d'excessif. Les couvertures avaient la simple couleur de la laine, sans aucune teinture ou ornement. Plusieurs tuniques noires, certaines d'apparat ou d'autre pour le combat, animaient la pièce telles des épouvantails trop bien entretenus. Il n'y avait qu'une vieille malle dans un coin qui donnait quelques autres touches de couleurs. De vieilles couleurs. Or et vert. Un lion sous un chêne. Et sous des tonnes de toiles d'araignées, ainsi qu'encore plus de poussière.

Le stratège avait finalement arrêté de tourner en rond. Il s'appliquait à enlever soigneusement les livres de l'une de ses étagères pour les poser sur une autre, hésitant parfois sur l'ordre dans lequel les ranger. Puis il revient vers l'étagère maintenant vide et sortit sa hache. RAAAAAAAH ! Le cri de rage avait dû s'entendre de l'autre bout du château alors qu'Accolon jetait un coup violent sur le pauvre bois du beau meuble.
Les pieds et les mains du traître ne tardèrent pas à être de trop pour réduire en petit bois l'objet de la fureur de l'amant fou de Morgane. Accolon souffla et remit ses cheveux en place d'une main, rengainant sa hache de l'autre. Il se baissa pour ramasser plusieurs planches, traversa la pièce en ignorant toujours superbement sa Fée et jeta son petit chargement dans l'âtre de sa cheminée.

Il leva directement un doigt en directement de Morgane pour lui dire de patienter. Il alla jusqu'à sa commode, ouvrit un tiroir et en sortit quelques pierres à feu. De retour à sa cheminée, il s'appliqua à déposer quelques brindilles sèches de façon à ce que les planches prennent. Cela dura bien quelques minutes. Et enfin, lorsque le feu crépitait gaiement comme tout feu se devait de le faire, mais pas avant, Accolon se permit un soupir de contentement.

Le traître se retourna vers sa Fée un sourire aux lèvres, et il alla s'asseoir sur le lit, l'invitant d'une main ouverte à le rejoindre.

- Désolé pour mes humeurs, ma Fée, mais j'en avais diablement besoin. Accolon pencha la tête sur le côté, pour détailler sans gêne les courbes qui se dessinait sous la robe de sa souveraine. Aussi lunatique que cela puisse paraître, il continua d'un ton plutôt joueur. Je crois que les enfants ont un drôle d'effet sur moi... il va falloir que tu me rassures...
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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyMer 29 Sep - 11:46

C'était une plaisanterie, n'est-ce pas? Hein? Ou bien c'était juste Accolon testant inconsciemment les limites de Morgane ? Était-il ivre? Devenu fou? Comment osait-il la défier de la sorte?
Et il continuait d'agir, comme si elle n'était pas là. Morgane fulminait, bien qu'elle ait compris que son chevalier, très terre-à-terre, avait besoin de passer ses nerfs. Ce qui n'empêchait pourtant pas la magicienne -et surtout son ego, qu'elle avait imposant, tout de même- de déprécier le geste.

Et pourtant... Morgane attendit. Elle attendit qu'il eut passé sa colère sur ses meubles, mit -difficilement- le feu aux dites affaires. La Fée Rouge n'aida même pas le feu à démarrer, Accolon avait besoin d'évacuer son sentiment d'inutilité, frustré comme il l'était, impuissant face à sa fille, sa compagne et le fils de cette dernière. Il n'était « que » son bras droit, il n'était qu'un simple humain, sans pouvoir -sans pouvoir magique s'entend-, au milieu d'êtres extraordinaires. Un polymorphe humain, une pyromane-pyrophile, une toute puissante enchanteresse, et, même le propre fils d'Accolon, Leif, savait se rendre tellement discret que cela tenait presque que de la magie...
Oui, Accolon avait des raisons de se sentir faible. Dépassé. Mais, s'il se mettait à flancher, il ne serait plus d'aucune utilité à Morgane. Un homme qui se sent, qui se considère comme inutile le devient véritablement un jour ou l'autre. Et ça, la magicienne ne pouvait pas l'accepter. Elle le savait, ces hommes, chevaliers ou simples soldats, se tournaient vers le vin, l'alcool. D'hommes au coeur noble, respectables, -enfin plus ou moins-, ils devenaient des soudards, des moins que rien, inutiles à quoi que ce soit.

Morgane, bien que parfois cruelle, -et bien oui, elle ne l'était que si c'était nécessaire, enfin! -, avait un sens aigu de la famille et du devoir. Peut-être parce que Pendragon avait abusé sa mère, peut-être parce que son père à elle, Gorlois, et elle étaient très proches et que sa mort brutale l'avait rendue plus vindicative encore qu'elle ne l'était. Morgane n'avait pas eu sa revanche sur le père, mais elle comptait bien l'avoir sur le fils. Fût-il à moitié de son sang que cela n'y changeait rien. Ygerne avait été abusée, trompée. Arthur n'était pas digne d'être de sa famille. Arthur n'était pas digne d'être roi.
En tout cas, la fée ne voulait pas qu'Accolon s'avilisse dans l'alcool. Quitte à se perdre, autant qu'il le fasse dans ses courbes à elle, que d'ailleurs il regardait. Elle ne voulait pas que leurs enfants, ses enfants, aient une image abîmée de leur père. Il était fin stratège, n'était-ce pas un don, en soi? La fée devait trouver un moyen de rassurer son amant, de quelque manière que ce soit, et les regards qu'il lui lançait à présent ne laissaient aucun doute sur ce à quoi le sieur de Boron pensait.

Morgane sourit et s'approcha lentement d'Accolon, ne faisant aucun geste pour ranger ou nettoyer la pièce. À mi-distance, elle s'arrêta et retourna à la porte d'un pas rapide, devinant la surprise et l'inquiétude grandissante du chevalier ; -car il avait quand même bafoué ouvertement l'autorité de sa maîtresse et qu'il avait déjà été puni pour moins que ça. Sans rien dire, Morgane ferma doucement, manuellement les deux battants de la porte, rendant de nouveau invisibles aux autres et au château les appartements d'Accolon. Elle se retourna, face à lui, lui sourit franchement.

# Tu as une idée précise pour que je te rassure?

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Fonction/Activité: Chevalier de la Fée

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MessageSujet: Re: en retour de chasse   en retour de chasse EmptyLun 25 Oct - 14:48

Se défouler sur du bois, franchement, ça marchait plutôt bien. Trop bien même. Accolon avait encore le goût de l'effort et de l'excitation musculaire dans la bouche lorsqu'il répondit d'un ton enjôleur, mais lorsque Morgane s'arrêta, tout l'effet de ce petit jeu s'effondra bien vite. Etait-il allé trop loin ? Un frisson de peur fugace fit trembler les yeux du traître, tandis que sa compagne faisait demi-tour.
Elle souriait. Elle souriait, mais Accolon n'aurait su dire s'il devait interprétait cela comme une bonne nouvelle ou non - pour lui. A peine moins d'une semaine que les gosses sont nés, et je me retrouve déjà à plus savoir contrôler mes pensées... Ca promet. La porte se ferma doucement, mais le stratège ressentit distinctement le bruit des battants pivotant dans leurs gonds. Ils étaient seuls tous les deux, et coupés du monde.

Le nouveau sourire de la Fée le désarçonna. Lui avait-elle déjà sourit avec une telle franchise ? Peut-être, sûrement même. Depuis combien de temps donc n'était-il pas arrivé à la discerner ? Accolon se retrouva en un instant à des années de distance, simple adolescent soldat croisant une noble bien trop inaccessible pour lui, à l'époque, au sein des murs de Camelot. D'un coup, il ne sut plus vraiment comment aborder sa réponse.


- Eh bien, je...

L'envie de la clamer pour lui tout seul et de la foutre au lit s'était évanouie en un instant. Accolon avait l'espoir de trouver en ce moment une oreille attentive en la personne de son amante. C'était son sourire qui lui disait cela, et puis à dire vrai, Morgane s'était également radoucie depuis l'arrivée de leurs - ça y est, il avait enfin utilisé le possessif - enfants. A moins que ce ne soit lui-même qui change ?
Le traître avait peur de laisser tomber le masque de sa relation avec la Fée, il était son amant et son serviteur, son bras droit. Il n'y avait pas de place pour lui, ni pour ce qu'"il" voulait. Le problème ne se posait même pas d'ailleurs : sa volonté, c'était celle de Morgane, il ne souhaitait que ce qu'elle désirait. Alors, pourquoi donc maintenant avait-il tant envie de répondre par lui-même ?


- Précise ? Non. Je ne crois pas... Approche et serre-moi dans tes bras s'il te plait, ce sera déjà un bon début... Accolon parlait doucement et d'une voix mal assurée teintée de sensibilité. J'ai l'impression d'être dans une mauvaise passe. Je ne sais pas si cela a commencé après la nuit où Arthur m'a soigné ou si c'est à partir de la naissance des enfants. J'ai de nouveau la sensation d'être comme un animal prêt à exploser, comme à l'époque où je servais Arthur. J'essaye de me focaliser sur nos plans en attendant que cela passe, mais ça ne marche pas vraiment. Je ne sais pas Morgane. Je... doute.

S'il l'on devait utiliser une métaphore pour caractériser ces quelques mots, le pavé dans la mare ne suffirait pas. Un lancé de château illustrerait beaucoup mieux. Accolon se serra un peu plus contre Morgane, comme un animal en quête de chaleur auprès de son maître. Quels que soient ses doutes, il était encore une vérité selon laquelle Accolon n'avait que la Fée comme point d'ancrage.

- Je ne me suis jamais bien entendu avec Mordred, tout le monde le sait. Il est trop... sanguin pour moi. Le traître reprenait peu à peu le contrôle de sa conversation, pesant quelque fois ses mots même si globalement son débit de parole était bien plus élevé que la normale. Comme une flot qu'il ne pouvait s'empêcher d'écouler. J'étais vraiment énervé, et voir Alwin carboniser ce chat a été la goutte d'eau. Pour un peu et je devrais peut-être la féliciter, la bonne blague. Puis, toute cette magie, dur d'imaginer des plans qui tiennent la route rationnellement sans la prendre en compte.

Le discours se faisait difficilement cohérent, Accolon enchaînant les différents sujets de ces ressentis sans distinction. Il porta une main à son front et continua avec une légère moue et les yeux fermés, comme il le faisait lorsqu'il réfléchissait.

- Il faudrait vraiment que tu m'enseignes un peu de magie, ou enfin des notions... histoire de savoir au moins comment ça marche - dans l'esprit d'Accolon, "tout" marchait d'une manière ou d'une autre - histoire que je puisse... Raaah, non je n'ai pas envie de penser à la conquête *maintenant* ! Le traître se tourna dans les bras de son amante pour la regarder dans les yeux. Il hésita un instant avec de se lancer. Sa voix n'hésitait plus lorsqu'il prit la parole. Je suis père maintenant n'est-ce pas ? Alors j'ai besoin de savoir. Je vais te donner - ou du moins t'aider à avoir - la tête d'Arthur, le royaume et la couronne pour ton fils. Quel sorte de monarque sera-t-il, comptes-tu en faire un tyran ou un roi sage et avisé ? Car c'est sur ses terres que grandissent dès maintenant mon fils et ma fille.

L'avoir dit tout haut était comme un déclic. Comme tourner la manivelle d'un pont-levis rouillé depuis trop longtemps. Il aimait véritablement ses enfants, et oui, il aimait Morgane. Cela faisait tellement longtemps qu'il s'y était interdit d'y penser... s'interdire d'y penser pour ne pas songer à tout abandonner. Qu'est-ce qu'il s'en foutait d'un royaume à conquérir et de la tête d'un roi à couper quand il avait son bonheur à porter de main ! Si seulement Morgane laissait tomber sa soif de vengeance et ses plans...
Mais cela, Accolon n'arrivait toujours pas à le lui dire.
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