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 Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.

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Elvire Ethelwyn

Elvire Ethelwyn



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MessageSujet: Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.    Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.  EmptySam 20 Oct - 9:15

Elvire s'était transformée en courant d'air pour quitter le Palais et ses hautes tours sombres et sans attrait. Elle appréciait la vie du château et accédait à cet accord presque tacite par lequel elle revenait régulièrement dans sa cellule, attendant que le Roi Arthur finisse par remarquer qu'on ne peut emprisonner le vent et qu'il lui serait plus aisé sans doute d'embrasser le soleil que de retenir Elvire contre son gré. De ce constat peut être songerait-il, ensuite, à lui donner des appartements décents. Non qu'elle soit attachée aux choses de ce monde, ni même au confort, mais c'eut été une preuve de respect, et d'intelligence et elle l'eut apprécié à sa juste valeur, le cas échéant. Las elle attendait depuis longtemps une telle considération et rien ne venant continuait d'aller et venir à sa guise dans le Palais, croisant parfois le Roi qui semblait étonné de al retrouver en cellule le lendemain. Sans doute l'idée de captivité consentie lui était-elle étrangère, ce qui ne saurait être étonnant, les hommes ont une vie trop courte pour développer ce genre de concepts.

Toujours est-il que ce matin là, à l'aube, Elvire avait pris la décision de quitter le château pour la journée, la ville également, elle avait souhaité s'évader, souffler au cœur des nuages et profiter d'un ciel pur et immaculé pour observer le monde d'en haut. elle caressa quelques arbres écoutant les rumeurs qu'ils entendaient et transmettaient, discuta avec des oiseaux de l'absence de pluie et souffla sur quelques nuages pour y remédier, faisant tomber une onde légère et rafraichissante sur une terre reconnaissante.

C'est un air de flûte qui l'attira, un air léger doux, mélancolique aussi, du moins c'est ainsi qu'elle le ressentit.
Elle le suivit et se retrouva non loin de la ville, dans une grande prairie verdoyante, un vent frais soufflait sur place, observant lui aussi le jeune musicien, portant ses notes aussi loin qu'il le pouvait, vers la ville, le chateau. Le ciel d'un bleu immaculé semblait le couver d'un regard admiratif et Elvire restant immobile observa longtemps le jeune musicien et finit par décider de se montrer à lui, descendant des nuages pour prendre forme humaine elle s'avança d'un pas aérien vers le chanteur et attendit que cette chanson se termine pour applaudir avec un sourire charmé.


"vous savez charmer le vent, c'est un don rare."
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Valérian Chantelune

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MessageSujet: Re: Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.    Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.  EmptyJeu 1 Nov - 16:25

    La ville, c'était très bien, sans doute. On y trouvait quantité de choses intéressantes, comme une auberge où se reposer, se nourrir, et pratiquer son art, qui était la musique, en échange de ce repos, de cette nourriture, et parfois, sinon souvent, de quelques pièces, pour d'autres temps où ces choses, et d'autres aussi, serraient nécessaire d'une autre façon. Il était plaisant en vérité de profiter du confort d'un bon lit, et de savourer la cuisine des autres, qu'ils préparaient à grand-soin, de gens dont c'était le métier, à divers degrés. Il était plaisant également, tout autant sinon plus, pour le musicien qu'il était, d'avoir un public, et un bon public, qui appréciait son art et ce qu'il lui donnait à entendre – comme faisaient, de fait, tous les publics ou presque, quand ils étaient de bonne foi, car son talent n'était ni un rêve ni un mirage – qui applaudissait, faisait vivats, et laissait son cortège d'âmes en peines venir s'abreuver à l'eau de ses mélodies. Oui, tout ce que la ville à offrir était très intéressant, sans compter encore, par-dessus le marché, toutes les belles rencontres et les belles trouvailles qui y attendaient, attendant seulement que l'on vienne les cueillir.

    En vérité, cela pouvait même suffire à beaucoup de gens, aux âmes humaines et mortelles qui y avaient résidence, et à d'autres qui allaient parmi eux. Cela lui était même longtemps agréable, et il était des villes où souvent il était revenu, pendant de bien longues périodes. Mais c'était toujours « revenir », non rester. Revenir souvent certes, y passer, au total, beaucoup de temps, mais non point en continu. Trop longtemps avait-il cheminé de part le monde, dans les plaines, les forêts, les montagnes, et tous les paysages qu'offraient le monde. Son âge vagabonde avait soif de mouvement, et aussi de nature, d'espaces plus vastes, plus libres. Son pied aspirait à marcher sur le chemin, ses poumons à aspirer un air plus solitaire, libéré des chaînes que les hommes tissaient autour d'eux, naturellement. Il y avait en lui ce besoin de quitter la ville, la société des humains, pour retrouver d'autres lieux, ne fut-ce que la campagne, comme ici. Cela lui permettait de respirer, de rafraîchir son âme et son être. De renouveler sa vaste réserve d'inspiration, qui plus facilement jaillissait dans la nature que dans la société des hommes, même si elle ne se tarissait généralement jamais.

    Voilà donc comment il s'était retrouvé dans les champs, et la flûte à ses lèvres, pour une improvisation qui venait de son cœur même, liée donc à la peine qui était la sienne, plus intense ces dernières années, de celle qu'il avait aimée, et perdue, et non point peut-être pour toujours, pourtant, lui disait son âme même. Ainsi tristesse et espoir vers l'un et l'autre se tendaient, chaîne et trame, pour tisser ensemble une mélodie de douce mélancolie, riche en joies et en peines, tout à la fois, car de nombreux motifs plus anciens s'y enlaçaient, en profondeur, les fils courant dans des passés plus ou moins lointains, certains ne datant que de quelques décennies, certains plongeant leurs racines dans des époques de haute antiquité, bien loin de ce temps comme de ce lieu. Puis la mélodie s'atténua, s'acheva, les dernières notes se perdant dans l'air autour de lui. Et comme le silence se faisait à nouveau, il senti une présence derrière lui, qui n'avait pas été là au part avant, et vers laquelle il se retourna, sur ses gardes mais non méfiant, car point ne semblait-elle hostile.

    "vous savez charmer le vent, c'est un don rare."

    Le jeune homme – qui n'était pas si jeune que ça, en dépit de ce que l'on aurait pu croire – ne répondit pas tout de suite, penchant plutôt la tête sur le côté, évaluant son interlocutrice. Il y avait en elle quelque chose d'étrange. Il avait vécu longtemps, avait vu bien des lieux, et bien des choses étranges. Il pouvait dire, avec une raisonnable certitude, que cette dame n'était pas plus humaine que lui, au-delà des apparences d'humanité qu'ils partageaient.

    « Le vent ? Je n'aurais pas cette présomption, ma foi, même si j'ai déjà charmé bien des créatures de l'air, comme de nombreuses autres par ailleurs. Puis-je savoir à qui j'ai l'honneur d'avoir à faire ? Je me nomme pour ma part Valérian, Valérian Chantelune, et je suis, comme vous avez pu l'entendre, musicien et troubadour itinérant... »
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Elvire Ethelwyn

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MessageSujet: Re: Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.    Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.  EmptyDim 18 Nov - 10:04

"Enchantée, Valerian"

répondit-elle en faisant une gracieuse révérence, semblant si humaine l'espace d'un instant et en même temps tellement plus qu'humaine. Elle sourit en ajoutant

"Vous pouvez m'appeler Elvire, Elvire Ethelwyn, prisonnière du Roi Arthur"

Un léger éclat de rire vint se mêler à la légère brise qui envahissait le pré où ils se trouvaient. Elvire s'assit près du jeune homme, plongeant son regard émeraude dans celui de l'inconnu.

"Etrange mélodie que vous venez de composer, mélancolique et pourtant emplie d'espoir, c'est assez rare de voir des troubadours entremêler ainsi les sentiments, les émotions."

Il faut dire que la mode, à la cour, était de créer des chansons claires, que tous puissent comprendre, des mélodies simples, basiques, un seul sentiment, une seule histoire, il était loin le temps où l'on tissait les notes pour créer un palais sonore aux multiples identités, aux multiples sens. De nos jours l'on allait à l'essentiel, on perdait le sens de la beauté pour ne garder que le divertissement. Il y avait les musiques pour danser rythmées, carrées, toutes identiques ou presque, celles pour charmer, mélodieuses, simples, éveillant des images de joie et de bonheur, celles des cérémonies funèbres, tristes et mélancoliques et puis celles des banquets où l'on chantait les exploits guerriers sur un rythme joyeux et pressé. Mais point de tissage, point de réflexion, rien que des notes alignées les unes après les autres. Cet inconnu l'intriguait, cette mélodie venait du coeur, cela se sentait, quelle tristesse l'emplissait ? Quel espoir caressait-il ? C'était, pour le vent, des émotions inconnues, espoir, tristesse, quand on voit le monde évoluer depuis si longtemps on y perd ces émotions, elles se font plus floues petit à petit. Voire naitre le monde et savoir qu'on le verra mourir, cela permet de relativiser, de perdre cette impression qu'ont les humains que seule leur vie importe. Mais peut être que cette insensibilité était une malédiction, parfois Elvire se demandait ce que c'était, ressentir la peine, la colère, l'amour, la douleur. Cela l'intriguait.
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MessageSujet: Re: Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.    Il y a des paroles qui portent plus loin que le vent.  Empty

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