Rencontre inattendue [ Gil-Galad Vorondwë ]

Gil-Galad avait décidé de s’aventurer loin dans les Bois Elfiques de la Cité Eternelle. Cela lui prenait de temps en temps, quand il sentait venir l’envie de voir des arbres et des plantes différents, d’entendre d’autres chants. Cette fois, il y avait aussi un autre motif à cette petite escapade : se familiariser peu à peu à un monde moins familier, ce qu’il ne faisait que trop rarement. Ce n’aurait pas dû être gênant outre mesure. En fait, ça ne le gênait même pas du tout dans sa vie de tous les jours. Mais voilà : le Magicien avait été choisi pour faire partie de la Délégation que les Elfes allaient envoyés à Caamelot, le fief du Roi Arthur. Cela ne le surprenait pas outre mesure, car il comprenait très bien que son souverain aurait besoin de lui dans le domaine des Humains, ces êtres fourbes et dominés par leurs passions, qui pourraient bien tenté d’intenter à la vie du monarque pour une quelconque raison politique... Oui, une protection magique ne serait pas de trop.

Toujours était il que le « jeune » homme – il n’avait après tout pas beaucoup plus d’un siècle – c’était ainsi retrouvé dans cette partie forêt. Il préférait y rester pour l’instant, car il y était clairement plus à l’aise. Il serait toujours temps de faire connaissance avec le véritable extérieur, avec les vastes plaines humaines au cours du voyage vers le château breton. Comme toujours, il trouvait de l’apaisement dans la compagnie des plantes verdoyantes, même si celles-ci étaient un peu étrangères à son cadre habituel. Il pouvait se ressourcer dans n’importe quel groupe d’arbre, après tout. Il était Gil-Galad, Magicien attaché au service du Roi Llandon, il était LE Mage Elfique par excellence ! Par contre, il n’était pas vraiment modeste... Toujours aussi sûr de lui, il ne craignait aucune mauvaise rencontre dans cette partie éloignée des bois de son Peuple, faisant totalement confiance à ses capacités de combat et à ses réactions rapides.

Soudain, alors qu’il s’était arrêter un instant affin de soigner les blessures d’une jeune arbre – il ne fallait pas oublier qu’en temps qu’adepte de la Magie des Elfes, on lui avait apprit à communiquer et à aider les êtres vivants, on l’avait même grandement encouragé... – il entendit les fourrés remuer, signe de l’approche d’un animal. La bête était encore assez éloignée, mais les sens de Gil-Galad étaient naturellement plus développés que ceux d’un humain, et la créature n’était pas particulièrement discrète. Au pas qui venaient vers lui et probablement vers la clairière dans la quelle il se trouvait, il reconnu un cheval... un cheval ferré ! Donc, la monture de quelqu’un, d’un Humain selon toute probabilité. Néanmoins, notre héros n’avait pas l’intention de se cacher, car, comme on l’a dit plus haut, il était confiant. Finalement, la jument – car c’était une femelle – sorti du couvert de la végétation arboricole. Elle était baie, et ne portait aucun équipement de cavalerie.

En percevant sa présence, elle leva la tête, et lança un petit hennissement interrogateur. « Qui es-tu ? » Semblait-elle demandé au Magicien. Celui-ci sentit un sourire étirer ses lèvres, et il s’approcha doucement de l’animal.

« Salutation, amie équine... Tu ne m’as pas l’air sauvage, sais-tu ? »

Il arriva près d’elle et lui caressa la tête. La bête se laissa faire, puis se mit à brouter l’herbe bien verte de la clairière, visiblement rassurée. Elle avait bien raison, d’ailleurs, jamais il ne se serait abaissé à faire mal à une créature innocente et inoffensive. Il laissa sa main brosser le poil de la jument d’un mouvement presque machinal, une sorte de réflexe.

« Dit moi, n’aurais-tu pas un maître ? Ou des maîtres ? »

Il eu presque tout de suite une réponse à sa question. Il sentait un autre être qui approchait, une personne cette fois, et pas un Elfe. Donc un Humain... Il cherchait probablement le cheval, qui avait laissé derrière lui une piste bien claire. Prudent malgré son arrogance, Gil-Galad recula d’un pas du cheval, sachant bien quel pouvait être les sentiments possessifs des Hommes. Il attendit encore quelques instants, et en matière d’Homme, se fut une jeune femme qui sorti de sous les arbres. Elle était plutôt belle – pour une Humaine s’entend – et portait un licol. Oui, elle devait être là pour la jument bai. Le Mage eu une légère inclinaison du buste, peut être un brin ironique. Il avait conscience de ne pas cadrer totalement avec la conception classique de son peuple, avec ses vêtements noirs et sa chevelure négligée, mais il ne pensait pas qu’il soit possible de se tromper.

« Salutation, mademoiselle. Je ne vous demanderais point ce que vous venez faire dans cette forêt, car cela me semble évident... Mais peut être pourriez vous me dire qui vous êtes, vous qui venez aux confins de nos bois ? »

La jeune femme avait prit un air interdit quand elle l’avait vu. Ce n’était sans doute pas vraiment étonnant, après tout, les Humains n’avaient pas souvent la chance de voir et encore moi de parler à un Elfe ! Lui-même n’était franchement pas du genre à s’éclipser quand il était sur son propre territoire, donc quand il était généralement le plus fort. Il décela aussi dans son attitude l’admiration de la race de la dame pour la sienne, elle aussi totalement compréhensible : ils ne pouvaient clairement pas lutter en beauté avec la Gente Elfique. Gil-Galad n’était pas homme à se préoccuper outre mesure de son apparence ou de sa beauté – il était Magicien, par courtisan ! – mais il n’en avait pas moi la grâce naturelle de son peuple. Son interlocutrice secoua la tête, visiblement pour se remettre de la surprise, voir du choc qu’elle avait dû recevoir, et lui rendit son salut.

« Bonjour beau Sir ... »

« Beau sir »... Oui, ça confirmait l’impression qu’il avait, elle ne devait pas avoir déjà eu l’occasion de voir un Elfe... Elle eu un regard d’excuse, puis s’approcha de la jument, posant une main sur elle et l’appelant doucement – vraisemblablement par son nom. C’était déjà un bon point pour elle, elle semblait aimer les animaux et préférer les calmer que de les battre. Elle caressa la bête puis leva le regard vers lui.

« Je me nomme Livia. Je viens du campement de troubadours un peu en dehors de la forêt. J'espère qu' Enola ne vous a pas dérangée ... Ni moi même ... »

Enola... C’était donc bien le nom du cheval. Quand à elle – Livia – elle disait être troubadours, peut être musicienne ou acrobate, qui sait ? A moins qu’elle ne soit danseuse ou chanteuse, après tout... Une artiste, en tout cas. Des humains, s’étaient bien les artistes qui valaient le mieux, d’après lui. Ils n’étaient pas obséder par la possession et la violence, comme les autres... Enfin, ils ne l’étaient généralement pas.

« Et vous ? Qui êtes vous ? Enfin je sais que vous êtes ... mais quel est votre nom ? »

Etrangement, elle n’avait pas dit « un Elfe »... Aurais elle peur de cette vérité ? Ou bien croyait-elle qu’il allait la tuer pour avoir oser pénétrer dans leurs bois ? C’était en tout cas étrange... Avec rapidité, la jeune femme passa le licol au cou de la jument, ne perdant apparemment pas le nord, même dans cette situation. Il sourit doucement tout en lui répondant.

« Il est vrai que j’oublie tout mon sens de la politesse. Permettez que je rattrape cette erreur, affin que vous n’alliez pas dire que les Elfes sont des rustres mal dégrossis et malpolis. »

Bien entendu, il doutait que qui que se soit croit jamais pareille affirmation, au vu de toutes les légendes qui courraient sur son peuple dans le pays des Humains.

« Je me nomme Gil-Galad, Gil-Galad Vorondwë. »

Il s’inclina gracieusement depuis la taille, une étincelle d’amusement passant dans son regard couleur d’océan.

« J’occupe la fonction de Mage du Roi Llandon. Le Souverain des Elfes, au cas ou vous l’ignoreriez... »

Il n’était en effet pas sûr que les Hommes soient correctement renseignés sur le Beau Peuple comme on les appelait parfois.

« Et ni vous ni votre compagne ne me déranger outre mesure. Vous n’aviez apparemment pas l’intention de faire intrusion plus en avant dans nos bois. »

Il lui jeta un coup d’œil interrogateur, relevant légèrement un sourcil.

« N’est-ce pas ? »

Gil-Galad avait été content de voir son interlocutrice sourire, comme si elle retrouvait pleinement contenance après le premier choc passé. Il ne tenait pas à lui faire peur, au contraire, il n’appréciait pas vraiment le fait d’inspirer une telle émotion... Sauf peut être la crainte respectueuse devant l’indéniable supériorité de ses talents magiques ! Et oui, notre Elfe était toujours aussi modeste... Il avait sourit, lui aussi, devant son dénis spontané quand il avait avancé qu’elle puisse répandre des rumeurs sur les mauvaises manières de sa race. Evidemment, elle aussi avait entendu pendant longtemps tous les contes que l’on racontait sur eux dans les Terres Humaines. Ce qui était totalement compréhensible du point de vue du Magicien, qui englobait volontiers tous les siens dans son incroyable estime de lui-même à l’occasion. Pour lui, ils valaient bien mieux que les Hommes, si on prenait les deux groupes dans leur ensemble.

Il la vit frissonnée quand il annonça quelle était sa fonction. Avait elle de la crainte pour son statu de Mage ? De Serviteur du Roi ? Où bien était-ce la manifestation tout à fait naturelle de son respect révérencieux pour ceux de sa sorte ? Le jeune pratiquant des arts magiques ne pouvait pas le savoir. Il était même possible que ce ne fût aucunes de ces solutions, ou toutes. Au final, cela n’avait de toute façon pas d’importance. La femme ne perdit pas contenance et lui répondit avec simplicité.

« A vrai dire j'ignore tout de votre peuple Sir. Je n'ai jamais eut l'occasion de voir quelqu'un comme ... vous ... mais je suis en tout cas très honorée de rencontrer un homme de votre importance ! »

Cette personne était décidément très sensée ! Elle avait tout de suite comprit l’éminence de sa personne et de sa position, et il ne fût absolument pas gêné par la façon dont elle l’énonça, pour la simple et bonne raison qu’il trouvait cela parfaitement normal, et par seulement par ce qu’elle était Humaine. C’était vrai, quoi, n’importe qui aurait dû être honoré de le rencontre ! Il était très loin d’être n’importe qui.

« En effet ce n'était nullement intentionnel ... Cette jument s'est échappée de l'enclos et je n'ai pas eu le courage de courir à sa poursuite ... Elle est donc arrivée jusqu'à vous et moi ... j'ai suivi ... »

Il eu un sourire devant cette explication, mais il ne contenait pas une seule once de moquerie. Il savait bien que les Hommes avaient du mal à dompter et à calmer les animaux qu’ils domestiquaient – ou asservissaient, selon le point de vue. Hors des Bois Elfique, ce cheval était sûrement moins calme, et ils étaient bien entendu moins doués que le Beau Peuple pour calmer les bêtes – encore que lui-même soit loin d’être le meilleur dans cette discipline.

« Et comment est votre Royaume ? On dit que vous vivez dans des arbres ? Est ce vrai ? »

Il sourit de nouveau devant ces questions innocentes. Il trouvait cette rencontre assez... comment dire... rafraîchissante ! Voilà le mot. Il lui vint soudain à l’esprit qu’elle pourrait aussi être instructive, et que mieux connaître l’autre race lui serait sûrement utile pour son prochain voyage au coté de son Souverain.

« Je vois... C’est donc à cette jument que je dois le plaisir de cette rencontre, apparemment, puisqu’elle semble vous avoir guidé jusqu’ici. »

Il posa une main affectueuse sur la tête du cheval, qui le laissa le caresser entre les oreilles, toujours calme en broutant l’herbe de la clairière.

« Merci à toi, amie équine. »

Il lui fit un petit sourire, puis reporta son regard sur la jeune femme, se demandant brièvement si elle le croyait fou, à parler ainsi à un animal. Il décida rapidement que ça n’avait aucune importance.

« Pour répondre à votre question, nous vivons bien dans des demeures perchées dans les arbres... Incrustées dans les arbres, en fait. Vous savez, nous y grimpons tous avec facilité. »

Même lui, qui ne s’axait pourtant pas sur le physique, surpassait néanmoins les représentant du peuple de son interlocutrice, et généralement de beaucoup.

« Je crois qu’à l’inverse, les Humains aiment construirent leurs cités sur des plaines en recouvrant l’herbe verte de pierre froide... Ou même en « déblayant » des arbres qui ne leur avaient rien fait... »

Un peu d’amertume avait percée dans ses paroles, même si il n’en n’avait pas eu conscience. Bien qu’il ne soit pas du genre à défendre la Nature à tout prix, son enseignement de mage elfique l’avait rendu sensible au chant personnelle des végétaux, qu’il avait toujours capté instinctivement, et il imaginait les villes « mortes » des Hommes comme bien froides... Il aurait bientôt l’occasion de voir cela de ses yeux, du reste.

« Et vous-même ? Habitez vous de telles places de roche et de bois ? Il ne doit pourtant pas en avoir à proximités de nos Bois, il me semble... Pas trop proche, du moins... »

« Et bien moi et la troupe des carpate nous vivons à la lisières des bois. Nous habitons dans des tentes ... Ce sont plus ou moins des maisons en toiles que nous transportons de ville en villes ... Mais peut être connaissez vous déjà le principe ? »

Ce fût à son tour d'hocher la tête. Il n'en avait jamais vu, mais il connaisait bien sûr le principe des tentes. Le fait qu'elle vive ainsi, ne dénaturant pas outre mesure la Nature dans ses déplacements fit encore monter un peu plus la jeune femme dans son estime. Peut-être que tous les Humains n'étaient pas totalement perdu, finalement... Mais il doutait grandement que se soit le cas d'une majorité d'entre eux. Le fait qu'elle parle de « troupe » ainsi que de voyage de ville en ville lui faisait penser à des artistes itinérants, comme plusieurs choses qu'elle avait déjà dite au part avant. Ces gens-là, vivant hors des villes, libre comme le vent, devaient être bien plus civilisés que la majorité de leurs frères de race, et de meilleure compagnie...

« Etes vous déjà sorti de votre ... hum pays ? »

Etrange question à placer dans une telle conversation... Voulait-elle savoir ce qu'elle devait lui expliquer et ce qu'il savait déjà, au vue de ses précédentes paroles ? C'était bien possible, mais notre héros se souciait bien peu de ses raisons.

« Heureux de savoir que vous n'êtes pas de celles qui s'enferment dans les villes de pierre des Hommes... Pour ma part, je ne pourrais pas vivre ainsi... »

Non certes, et il n'aurait jamais eu à faire la courte expérience qui allait lui être imposée sans ce maudit Arthur ! Y avait-il seulement une trace de verdure dans cette prison grise ?

« Pour vous répondre, non, je n'ais jamais quitté « mon pays », comme vous le dites si bien. Je n'ais jamais vu de raison de le faire. Ces bois sont mon foyer, j'y ais grandis, j'y ais vécu et, si le Destin est clément pour moi, j'y mourrais dans de nombreuses, bien nombreuses années... Je n'ais jamais eu d'autre aspiration que d'y vivre l'entièrté de mes jours, de leurs début ç leur fin, sans interruption d'aucune sorte. »

Sa voix était presque tendre quand il parlait de sa Forêt, et un sourire vint illuminer ses lèvres quand un sourire lui revint.

« Quoi que non, en fait. Je me trompe. J'en suis sorti, une fois et une seule, pour voir l'Océan... On m'a toujours dit que mes yeux lui ressemblaient, et un jour j'ai eu envie d'en n'avoir la confirmation. La seule fois, de la Forêt à la Mer, avant de revenir sous les arbres. »

Certes, les flots étaient beaux, magnifiquement profonds, même, mais rien n'égalerait jamais le havre sylvestre où il avait bâti son existance et sa Magie...

« Mais bientôt je n'aurais plus le choix... Le Roi se rend à Caamelot, et je vais devoir voir cette place forte, monument de guerre et de sang... Je vais devoir m'y enfermer et quitter ma verte demeure... »

Il y avait de l'amertume, dans son ton, une amertume mêlée de mélancolie. Ah, s'il l'avait pu ! Si seulement il avait pu mettre fin à tout ça, il l'aurait fait sans hésiter ! Mais il ne le pouvais pas, aussi chassa-t-il cette humeur de son esprit.

« Toutefois j'ai beaucoup lu sur votre peuple, ces derniers temps. Je devrais pouvoir identifier sans trop de peine toutes les choses auquelles vous ferez référence, si c'est là ce qui vous inquiète... »

Encore une fois, Gil-Galad avait suivit ses réactions, amusé par les expressions qu'il notait sur son visage et dans son Chant. Un joli chant, soit-dit en passant. Le Chant d'un être libre... Ceux qu'il préférait, dans le règne animal. Lui-même était libre, aucune chaîne ne le retenait ici. Il restait dans sa Forêt car elle suffisait emplement à sa liberté, et qu'il l'aimait, cette forêt ou restait toujours son coeur, il l'aimait plus que toutes choses, sauf une seule : la Magie. La Magie était tout. Le début et la fin. La raison et le but. Dans sa vie, dans tout l'univers et même au-delà...

« Mais pourquoi les Elfes quitteraient ils leur belle forêt pour venir à Camelot ?? »

Bonne question, en effet. Question essentielle, question primordiale. Question à la quelle il n'avait pas de véritable réponse. Pour Arthur. Et pour sa folie, sa soif de pouvoir, son envie insensée de posséder le « Graal », autrement dit le Chaudron de Dagda, à tout prix. Pour le calmer, le résonner, lui faire comprendre qu'il n'aurait jamais, jamais ce qui n'était pas à lui. Pour autre chose, peut-être, qui ne regardait que le Roi et nul autre. Si ça n'avait tenu qu'à lui, le Beau Peuple serait resté où il était. Si ce fou de Pendragon voulait absolument rencontrer le grand Llandon, il n'avait qu'à venir lui-même jusqu'ici, que diable, en laissant derrière lui armée et Enchanteur !

« En effet ... »

Son visage rayonnant démentait la brièveté un peu neutre de paroles qui l'étaient tout autant. Peut-être était-elle curieuse au sujet de sa première question ? Si tel était le cas, il allait y remédier ! Même si ce n'était pas le cas, d'ailleurs...

« Mon peuple envoie une délégation à Caamelot à la demande de votre soit disant Roi, se fou d'Arthur... »

Il y avait une amertume non dissimulée dans sa voix et ses paroles. Il lui en voulait, à ce Pendragon, de le faire sortir de ses bois bien-aimés.

« Il semblerait qu'il veuille tenter de récolter des informations sur le Chaudron, que les Humains noment « Graal », de nos jours, de la même façon qu'ils ont renomée l'Epée de Nuada « Excalibur »... Que de vanité et de complication... »

Certes, il pouvait paraître étrange qu'il dise tout cela à une jeune femme du Peuple des Hommes rencontrée au détour d'une clairière, mais il ne voyait pas ça comme un secret d'état. Dans le cas invresemblable où ça pourait nuire au Breton couronné, ce serait bien fait pour lui !

« Quand à moi-même, j'accompagne mon souverain et sa soeur afin de parer à toute attaque magique qui pourrait être lancée sur eux par les Enchanteurs, que ce soit celui d'Arthur ou bien sa demi-soeur. Je ne suis peut-être pas aussi puissant que Merlin ou Morgane, mais avec mes frères de race je me fais fort de pouvoir les repousser. »

Peut-être parlait-il trop vite, là, et il en avait même conscience. Mais il donnerait son maximum et, d'autre part, si cette demoiselle faisait son rapport à quelqu'un, cela apprendrait à ce « quelqu'un » que Gil-Galad Vorondwë ne le craignait pas une seule seconde !

« Et vous, avez-vous déjà été à Caamelot ? Vous pourriez alors m'en parler, me dire si c'est aussi froid et gris que je l'imagine... »

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